mardi 6 novembre 2012

Canada : la Cour suprême refuse d'entendre les victimes du massacre de Kilwa en RDC

Les familles des victimes du massacre de Kilwa accusent Anvil Mining d'avoir  fourni un soutien logistique à l’armée congolaise en 2004 .
Les familles des victimes du massacre de Kilwa accusent Anvil Mining d'avoir fourni un soutien logistique à l’armée congolaise en 2004 .
AFP PHOTO/PHIL MOORE


Par RFI

Le dernier espoir des victimes d'un massacre perpétré aux confins de la RDC s'est envolé avec la décision de la Cour suprême du Canada de refuser d'entendre leur cause. Les proches des victimes ainsi qu'une coalition de groupes de défense des droits de la personne au Canada accusaient une société minière autrefois basée à Montréal, de s'être rendue complice de crimes de guerre. L'entreprise avait fourni une aide logistique aux soldats congolais qui ont durement réprimé une révolte dans la petite ville de Kilwa, en octobre 2004. Le massacre avait fait plus de 70 morts. Depuis, les habitants de Kilwa se battent pour obtenir justice. La décision de la Cour suprême vient donc de mettre un terme à leur lutte.

Avec notre correspondante à Montréal, Marie-Laure Josselin

C’est une grande déception et un dernier espoir qui s’envolent pour les familles des victimes et l’ACCI, l'Association canadienne contre l’impunité, qui les représente. Elles se battaient pour obtenir justice contre Anvil Mining. En novembre 2010, elles avaient déposé un recours collectif contre la compagnie minière, l’accusant d’avoir fourni un soutien logistique à l’armée congolaise en 2004.
Anvil Mining, qui a un bureau à Montréal depuis 2005, a admis avoir fourni à l’armée congolaise des camions ou encore de la nourriture, mais soutient qu’elle n’avait pas le choix, ses camions avaient été réquisitionnés. Mais les victimes croient le contraire.
En avril 2011, la Cour supérieure du Québec prend une décision autorisant l’action collective. Mais en janvier dernier, la cour d’appel annule la décision. Pour cette dernière, le bureau montréalais n’avait pas été impliqué dans ces massacres, il est donc inapproprié d’entendre la cause au Québec. L’affaire est alors portée devant la Cour suprême du Canada qui a donc refusé d’entendre la cause.
Pour l’Association canadienne contre l’impunité, cette affaire met en lumière les énormes difficultés que doivent affronter les victimes de violations massives des droits humains lorsqu’elles essaient d’obtenir justice.
Interrogé par RFI sur cette décision, Monseigneur Fulgence Muteba, évêque du diocèse de Kilwa-Kasenga ne cache non plus pas sa déception, mais garde toutefois espoir.

Monseigneur Fulgence Muteba
Evêque du diocèse de Kilwa-Kasenga
C'est un jour noir , une très grande déception pour les familles des victimes... Nous espérons encore qu'une instance judiciaire va pouvoir prendre le dossier en main et rendre justice.

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