mercredi 28 novembre 2012

RDC : le gouvernement accuse le M23 d’actes de pillages à Goma

publié il y a 7 heures, 6 minutes, | Denière mise à jour le 28 novembre, 2012 à 7:25 
Lambert Mende, Ministre de l'Information, Communications et Médias lors d'une Conférence de Presse à Kinshasa, le 03/01/2012. Radio Okapi/Ph. Aimé-NZINGA
Lambert Mende, Ministre de l'Information, Communications et Médias lors d'une Conférence de Presse à Kinshasa, le 03/01/2012. Radio Okapi/Ph. Aimé-NZINGA
Le gouvernement congolais accuse les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) d’actes de pillages et de vandalisme à Goma au Nord-Kivu, depuis leur entrée dans la ville mardi 20 novembre dernier.
 
Au cours d’un point de presse tenu mercredi 28 novembre à Kinshasa, son porte-parole, Lambert Mende, parle de « razzia systématique » indiquant que tous les biens publics et privés pillés sont emportés vers un pays voisin sans le citer, mais dont le poste frontalier est proche de Goma.

Plusieurs résidences, entrepôts et véhicules officiels et privés ont été systématiquement pillés par les rebelles du M23 avant d’être emportés vers une destination inconnue hors du territoire congolais , a déclaré Lambert Mende.

Selon lui, la morgue moderne de l’hôpital militaire de Katindo a été démontée et emmenée hors de la RDC ainsi que les charrois automobiles de l’Office de routes et de l’Office de voirie et drainage (OVD) qui ont été dirigés vers un poste frontalier de la RDC.

Les rebelles ont cassé le bureau du ministère de finances et emporté trois cents plaques d’immatriculation de véhicules. L’immeuble de l’assemblée provinciale a été saccagé, a ajouté Lambert Mende.
Seule une tentative de pillage de la chambre forte de la Banque Centrale a échoué, a poursuivi le porte-parole du gouvernement.

Les rebelles ont aussi bradé les dédouanements de camions remorques à la grande et à la petite barrière de Goma partant de leur humeur et intérêt.

« Faux et archifaux »
« Je vous informe d’abord que cela est faux et archifaux », a pour sa part rétorqué le chef politique du M23, Jean-Marie Runiga Lugerero. Il reconnaît tout de même quelques cas isolés de vols armés qu’il attribue aux criminels évadés de la prison de Munzenze de Goma.

« La population de Goma a été très contente lorsque nous sommes entrés. Elle ne pouvait pas circuler après 18h mais aujourd’hui les gens circulent jusque tard », a déclaré Runiga Lugerero.
Le chef politique du M23 dit reconnaitre qu’il peut y avoir des cas isolés des actes de vandalisme perpétrés par les évadés de la prison centrale de Munzenze.

« La prison a été cassée par les FARDC [Forces armées de la RDC] et ils ont libérés tous les prisonniers. Il y a des criminels et des bandits qui peuvent entrer dans des maisons des gens et faire des choses et les mettre au compte du M23. Mais j’ai rassuré et garanti la population de Goma que la sécurité serait totale parce que nous nous battons pour cette population », a poursuivi Runiga Lugerero.

La prison de Munzenze vandalisée
La rébellion a même demandé aux détenus évadés de la prison Munzenze de regagner la maison carcérale, les menaçant de les traquer et les y remettre par force.

Dans la nuit du lundi 19 novembre dernier mille cent cinquante détenus de Munzenze, dont vingt-deux femmes, se sont évadés massivement à l’entrée des rebelles.

Dans leur fuite, ils ont détruit toutes les portes de la prison, les dépôts de nourriture et dispensaires ont été complètement pillés et les bureaux du directeur et ceux de ses adjoints incendiés.

Face à l’appel des rebelles aux évadés de regagner la prison, un responsable de la prison centrale de Munzenze a affirmé que dans les conditions actuelles de la prison, il est impossible de garder des détenus.
« Maintenant ce sont ceux qui font appel qui peuvent nous dire où est-ce qu’on pourra les placer », a-t-il déclaré.

Ce responsable évoque par ailleurs le problème des menaces des magistrats dans la ville qui ne favoriseraient pas un procès des personnes incriminées.
Lors de l’entrée des rebelles, ajoute la même source, une vingtaine de magistrats ont sollicité et obtenu de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) la possibilité d’être évacués à Kinshasa via Bukavu. Une trentaine d’autres qui y sont restés vivent dans la clandestinité.
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