(Digitalcongo.net
30/11/2012)
Les banques de Goma pillées et les billets de banque congolais traversent vers le rwanda voisin via Gisenyi
En effet, c’est la consœur Colette Breackman qui a réveillé
les Congolais par une nouvelle très controversée, disant que le M23 était
parvenu à vider la direction provinciale de la Banque centrale du Congo à Goma,
dans la province du Nord-Kivu.
"La banque de Goma est installée à Gisenyi, coffre fort et billes de banque."
Dans un article publié dans son blog, elle
disait ce qui suit : « Par prudence, les banques privées de Goma avaient veillé
à ne pas détenir dans leurs coffres trop de liquidités et comptaient sur la
Banque centrale pour assurer leur approvisionnement. Les rebelles ne s’y sont
pas trompés : dès dimanche, ils ont donné l’assaut à l’établissement. Mais dans
un premier temps, ils n’ont pas réussi à forcer des coffres dont ils ignoraient
les codes d’accès.
Selon un témoin oculaire, les assaillants se sont
alors acharnés, faisant venir de Kampala (Ouganda) du matériel plus puissant
ainsi que des spécialistes qui se sont dotés de groupes électrogènes pour
pouvoir opérer de nuit également.
D’après le ministre de l’information
Lambert Mende, la tentative de « fric frac » est restée infructueuse jusque
mardi soir, mais au cours de la journée de mercredi, elle a réussi. Selon un
banquier de la place, les coffres ont été éventrés et vidés, leur contenu, placé
dans des caisses, a été placé dans des véhicules qui ont pris la route du Nord
Kivu.
Alors qu’elles pensaient rouvrir leurs portes, les banques privées, par
manque de liquidités, sont demeuré fermées mercredi.
Par ailleurs, des
civils, sympathisants du M23, ont été placés dans les administrations publiques,
entre autres aux Finances ».
Les précisions du Gouverneur
A
l’occasion de la 11ème réunion du Comité de politique monétaire (CPM) présidé
par Jean-Claude Masangu, Gouverneur de la Banque centrale du Congo, celui-ci a
fait voir qu’avant que le M23 n’entre dans la ville de Goma, toutes les
précautions ont été prises pour protéger le personnel, mais aussi pour leur
permettre de survivre.
D’autres mesures ont aussi été prises, pour faire de
sorte que les personnes qui détenaient les codes d’ouverture du coffre ne soient
plus à Goma.
Ainsi, la solution réside donc à faire sauter le coffre.
Mais pour y accéder, d’abord les portes sont blindées et puis, la distance qui
sépare les portes blindées et le coffre est tellement petite qu’il y a risque
pour un pilleur d’y être coincé.
Le Gouverneur a aussi précisé qu’il a eu
des réunions avec les responsables des banques installées à Goma pour prendre
des mesures qui s’imposent. En principe, lorsqu’une direction provinciale tombe
entre les mains de l’ennemi, c’est la BCC qui est responsable.
Ceci a été
le cas au Mali, pays divisé, mais aussi en Côté d’Ivoire avant la réunification.
En Rd Congo, la BCC a pris une décision, celle de demander à toutes les banques
de ne pas ouvrir leurs guichets et que c’est la BCC qui donnerait des
instructions et non les directions provinciales. Et jusqu’à ce jour,
précise-t-il, aucune banque n’est ouverte.
Au regard de cette situation,
faut-il démonétiser ? Jean-Claude Masangu a dit qu’on n’a pas encore pris cette
décision là, cela au regard du volume important de dépôt en monnaie nationale et
étrangère.
Il conseille de rester comme à l’époque où le pays était
occupé, mais le Franc Congolais continuait à se faire consommer. Car pour lui,
la monnaie nationale est un symbole d’unité que la population de l’Est du pays
doit défendre au même titre que le territoire national.
La BCC maintien
son dispositif actuel
Au cours de sa 11ème réunion ordinaire du Comité de
politique monétaire (CPM) tenue hier jeudi 29 novembre 2012, le Gouverneur a
indiqué qu’en ce qui concerne la conjoncture internationale, la zone euro est
entrée en récession au troisième trimestre 2012.
En effet, après une
baisse de 0,4% au deuxième trimestre, l’activité économique a encore reculé de
0,1% au troisième trimestre, en raison de l’adoption des politiques d’austérité
sur fond d’un ralentissement de la croissance mondiale. Aux Etats-Unis, le
faible progrès réalisé dans la problématique du « mur budgétaire » continue de
préoccuper la plupart des places financières du monde.
En Asie,
l’économie Nippone est confrontée à un ralentissement lié à la morosité de
l’économie mondiale et au conflit avec la Chine à propos de l’administration des
Iles Senkaku Diaoyu.
En ce qui concerne l’Afrique Subsaharienne, son taux
de croissance économique devrait se maintenir autour de 5,0% en 2012, soutenu
par la vigueur de la demande des matières premières en provenance des économies
émergentes.
Sur le plan national, l’économie congolaise devrait atteindre
une croissance estimée à 7,2% en 2012 contre 6,9% en 2011 comme l’atteste le
résultat des enquêtes conjoncturelles du mois de novembre courant.
En
effet, bien qu’en léger recul par rapport à octobre, ce résultat révèle que les
Chefs d’entreprises, dans tous les secteurs d’activité, restent confiants quant
à l’évolution de la conjoncture économique en Rdc. Ainsi, de +22,7% en octobre,
le solde d’opinions a baissé à +16,6% en novembre. Cette évolution s’explique
principalement par la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
Au regard
de cette évolution de la conjoncture tant interne qu’externe, la Banque centrale
a décidé le maintien du dispositif actuel de la politique monétaire, avec un
taux directeur à 6%. Par ailleurs, la régulation de la liquidité continuera à
s’effectuer au moyen des adjudications des billets de trésorerie.
Les
raisons du maintient
Abordant la question des raisons qui ont milité au
maintient de ce dispositif, Jean-Claude Masangu, Gouverneur de la BCC a indiqué
que lorsqu’on examine la conjoncture interne, généralement vers fin
décembre-début janvier, il y a toujours eu une instabilité des prix qui peut
s’accompagner de celle de la monnaie. Il a aussi évoqué la guerre, qui
occasionne des pressions sur les dépenses d’urgence et sécuritaires.
Il a
aussi noté que l’administration fiscale n’est pas du côté du Gouvernement
Congolais et il y a des recettes qui ne seront pas mobilisées. « Nous voulons
garder une marge de positivité par rapport à l’inflation, même si à Goma les
prix montent à cause de la rareté des biens, de même qu’au Sud-Kivu », di-il,
avant d’ajouter qu’étant donné qu’on ne contrôle pas cette partie, il est sage
pour la BCC d’attendre un peu.
Concernant la conclusion de la 4ème et de
la 5ème revue, le Gouverneur a confirmé qu’il y a une mission qui devait arriver
du 28 novembre au 09 décembre 2012. Cette mission a été retardée et le
Gouvernement de la République a demandé une prorogation de l’actuel programme
qui aurait dû prendre fin le 10 décembre 20120. Il a aussi reconnu qu’il y a
quelques préalables dans le secteur minier qui doivent être réalisés pour
montrer qu’il y a la transparence.
Pour garder le cap, le Gouverneur
promet de continuer avec une politique prudente. « Nous avons les moyens pour
intervenir sur le marché », dit-il. Car selon lui, 205 millions de dollars Us
ont été achetés sur le marché à partir u début juillet 2012. Ce qui conduit à
une augmentation des réserves internationales de change qui avoisinent 1,6
milliards de dollars Us, soit 2,2 mois d’importation des biens et
services.
Avec ce matelas, la Rdc est vaccinée contre d’éventuels chocs.
La BCC est également dotée de l’instrument taux directeur, sans oublier les
billets de trésorerie. Il a expliqué que son institution a changé la politique
de ses offres.
A ce jour, la BCC a un volume plus important pour une
période de 28 jours avec des taux d’intérêts plus stables. Il ne néglige pas le
maintient de la bonne coordination avec le Gouvernement pour bien gérer les
dépenses
urgentes.
L’Avenir
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(CL/Yes)
Last
edited: 30/11/2012 16:09:35
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