lundi 19 novembre 2012

Julien Paluku Kahongya, gouverneur du Nord-Kivu en exclusivité sur Africa N°1

19 novembre 2012

Julien Paluku KAHONGYA gouverneur du Nord-Kivu à GOMA, il revient pour Africa N°1 sur les dires de certains médias quant à la fuite des autorités de Goma.

Christiane : Selon les informations qui circulent, on nous dit que toutes les autorités ont fui la ville, vous êtes bien à Goma ?

Julien Paluku KAHONGYA : Oui, effectivement. C’est par surprise que j’ai appris par beaucoup de médias que les autorités de Goma et du Nord-Kivu ont fui. Dimanche j’ai même fait un tour dans la ville pour réconforter les populations, qui à la suite de détonations de bombes situées à plus ou moins 10 km au nord de Goma, étaient dans le noir. La population est en train de vaquer à ses occupations malgré cette menace qui pesait depuis ce dimanche sur Goma de la part des éléments du M23 qui viennent d’être renforcer par l’armée rwandaise qui a pilonné les positions de nos forces armées à partir du territoire rwandais et cela est confirmé par les forces des Nations-Unies présentes ici.

CH : Les forces des Nations-Unies présentes sur place ; la Monusco précisément, que fait-elle pour protéger les populations présentes dans la ville de Goma ?
Julien Paluku KAHONGYA : Je tiens à dire clairement que tous ceux qui ne connaissent pas la guerre du Nord-Kivu ; le M23 c’est une partie de l’armée qui a fait défection. Il y a à peu près six mois les forces de l’armée régulière avaient réussi à mettre un terme à cette rébellion. Cela fait à peu près huit jours que le feu s’est déclenché dans la ville de Goma ; et on a littéralement mis un terme à son existence. Les quelques éléments qui sont restés sont allé traverser le parc de Virunga pour se retrouver à la frontière avec le Rwanda. Ces éléments sont redevenus beaucoup plus forts avec l’appui d’importants matériels. Les forces des Nations Unis ont appuyé les forces de RDC pour stopper l’avancée. Je me rappelle que dans les offensives de jeudi dernier on avait déjà mis un terme à l’existence de M23 car ils ont enregistré plus de 150 morts. Heureusement ou malheureusement pour eux le lendemain ils ont encore reçu un appui pour renforcer les éléments de M23, par les troupes Rwandaises. On a même trouvé les corps de 155 morts des treillis de l’armée rwandaise. C’est donc à la suite de leur renfort en logistique et en hommes que nos unités ont été pilonnées à partir du nord Kivu qui est une localité frontalière entre la RDC et le RWANDA et c’est ce pilonnage qui a permis à nos forces de pouvoir se replier stratégiquement. Désormais les forces régulières et le M23 se regarde comme chien et chat à quelques kilomètre de là.

CH : Par nos informations on nous dit que les rebelles du M23 sont aux portes de la ville même si ils affirment qu’ils n’ont pas l’intention de rentrer dans Goma. Quelle est clairement la situation ?

Julien Paluku KAHONGYA : Ce qui est très vrai c’est que les forces du M23 n’ont pas la capacité d’entrer à elle seule dans la ville de Goma. S’ils venaient à prendre une ville comme Goma, qui a à peu près un million d’habitants et qui sont très hostiles à la rébellion, je suis sûr que la guerre serait atroce. Je ne suis pas sûr que la force internationale laisse faire le chef de M23 qui est recherché par la cour international pour crime de guerre contre les enfants soldats.
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