lundi 26 novembre 2012

GOMA : le M23 dit non à Ban Ki-Moon et aux présidents ougandais et rwandais

(Guineeconakry.info 26/11/2012)

"Si les rebelles du M23 n'écoute plus et n'accepte pas leur retrait de Goma lancé par Kampala, c'est aussi car ils savent bien que le message de Museveni et Kagamé est une mascarade, du fait que les militaires Ougandais et rwandais sont dans leur compagnie au front. Seul Kabila ne save pas sur quel pied dancer car il est coincé pendant plus de 10ans par Kagamé."
 Les Gomatraciens sont désormais sous la férule du M23. Et l’occupation effective de la capitale du nord-Kivu en début de semaine dernière, a contraint l’ensemble de la communauté internationale à sortir de sa torpeur. Jusqu’ici, seule la France avait clairement affiché sa position contre les rebelles. Mais depuis que Goma est entre les mains du M23, on assiste à des appels groupés ou séparés au cessez-le-feu.

Il en est ainsi de la déclaration du secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-Moon, qui a appelé hier les rebelles a déposer les armes et à se retirer des zones occupées. Appel auquel le M23 n’entend point obéir. Désormais sûr des forces qui sont les siennes, le mouvement rebelle répond que tout retrait des zones qu’il occupe sera subordonné à l’acceptation par Kinshasa de ses exigences de négociations. A l’égard du M23, la communauté internationale, comme toujours, fait de l’interventionnisme tardif.

Après avoir naïvement laissé faire les rebelles avec le soutien du Rwanda de Paul Kagamé, elle fait désormais semblant de se réveiller et de se soucier du sort des populations de Goma. L’ONU et l’Union Africaine multiplient ainsi les appels au cessez-le-feu. Devant l’ennemi désormais concret et de plus en plus menaçant, les dirigeants des pays des Grands-Lacs, eux aussi, mettent leurs égos et leurs mesquineries en sourdine.
Dans une déclaration qu’ils ont conjointement signée à l’issue d’un sommet qu’ils ont eu à Kampala le samedi dernier, ils ont également demandé aux rebelles du M23 de stopper son avancée et même d’amorcer son retrait.

Mais forts de leur brillante victoire sur les FARDC, les rebelles ne l’entendent pas cette oreille-là. Visiblement résolus à monnayer cher leur acquis, ils exigent désormais à tout début de retrait des négociations en bonne et due forme avec Kinshasa. Si le président Joseph Kabila joue au fier et refuse de dialoguer avec les rebelles, ces derniers, à défaut de marcher sur la capitale de la RDC, comme ils l’avaient déclaré dans la foulée de la chute de Goma, peuvent tout tranquillement demeurer maîtres des zones qu’ils occupent, tout en exploitant les richesses du sol et du sous-sol. S’ils se montrent généreux, ils pourront bien compter sur l’adoucissement de certaines instances qui gesticulent aujourd’hui. Il en est ainsi de toutes les guerres qui s’éternisent.


Face à une si sombre perspective, Joseph Kabila et les populations congolaises en seraient les plus grands perdants. Les populations parce que pour elles, le conflit sera toujours synonyme d’exactions, d’atrocités et sévices en tous genres.

Pour ce qui est de Joseph Kabila, si la guerre perdure, elle accentuerait l’affaiblissement de son autorité du fait de son déficit de légitimité. Mais il se trouve que son acceptation de dialoguer pourrait aboutir au même résultat. D’où le dilemme complexe du numéro un congolais.

Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info


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