(Le Griot 09/01/2013)
En ce début d’année 2013, le conseil de sécurité des Nations
Unies a décidé d’adopter des sanctions contre le mouvement rebelle M23, au vu de
ce qui se passe à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). La mesure
phare reste l’ajout de tout responsable appartenant au groupe armé, sur la liste
noire de l’ONU.
La décision implique le gel des avoirs des personnes
concernées ainsi qu’une interdiction de vol vers les pays signataires des
accords des nations unies en la matière. Ces sanctions concernaient déjà les
hauts cadres de la rébellion, elles s’appliqueront désormais à tous les
responsables affiliés. Selon l’ambassadrice américaine aux nations unies,
d’autres sanctions pourraient suivre, cette fois contre tout individu ou
institution qui aiderait le mouvement rebelle, particulièrement en matière
d’armement. Actuellement le gouvernement et les rebelles du M23 sont en
pourparlers pour tenter une résolution pacifique du conflit.
Pour les
autorités de Kinshasa, la résolution tombe à point nommé, dans la mesure où elle
va peser sur la psychologie des cadres du M23 pour une résolution rapide et
pacifique. Pour le chef politique du mouvement rebelle par contre, ces sanctions
sont injustes. Elles sont les conséquences d’une manipulation de Kinshasa qui a
réussi à induire en erreur l’institution internationale. Les sanctions des
nations unies font suite aux rapports de l’institution faisant état d’exécutions
arbitraires, disparitions forcées, traitements dégradants et viols de civils. Le
dernier rapport en date est celui du Commissariat de l’ONU aux droits Humains
(OHCHR), publié en fin décembre de l’année dernière.
Le groupe rebelle
dément les faits qui lui sont reprochés et affirme demander l’ouverture d’une
enquête au près de la Conférence internationale sur la région de grands lacs
(CIRGL), médiatrice dans cette crise. Les rebelles ont annoncé vouloir
poursuivre les négociations bien qu’aucun cessez-le-feu n’a été signé. Par
ailleurs, les dirigeants des pays de la région des grands lacs ont émis la
possibilité de fusionner les forces neutres qui seront déployés aux forces de la
Monusco déjà sur place. Reste à savoir si les missions des deux forces sont
totalement compatibles.
Écrit par Corinna Leblanc-Justin
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