(La
Prospérité 30/11/2012)
Le Président Denis Sassou Ngouesso arrive ce vendredi matin
à Kinshasa, indiquent des sources proches de la Présidence de la République
Démocratique du Congo. Avec son homologue de la RDC, Joseph Kabila Kabange, il
sera essentiellement question de la recherche de solutions à la crise militaire
qui prévaut à l’Est de la RDC. Vraisemblablement, le Président du
Congo-Brazzaville serait dans une démarche de médiation entre Kinshasa et
Kigali. Déjà, le samedi 24 novembre dernier, alors que les Chefs d’Etat de la
CIRGL se réunissaient à Kampala, Paul Kagame recevait, à Kigali, Denis Sassou
Ngouesso. Après donc la CIRGL, l’UA, la SADC et l’ONU, la CEEAC n’entend pas
rester en marge face à cette crise qui gangrène l’un de ses membres et non de
moindre. Cette rencontre, il faut le souligner, intervient à un moment où des
pressions, sans moyens de coercition directe, sont exercées sur le M23 afin
qu’il se retire de Goma et où l’on parle de plus en plus de l’évaluation des
accords du 23 mars 2009, même si le M23 tente, désespérément, de créer la
diversion, en appelant de tous ses vœux aux négociations directes et élargies à
l’Opposition politique, la Société Civile et la diaspora. Plus d’une semaine
après la chute de Goma, il s’observe un véritable balai diplomatique dans la
sous-région des Grands Lacs, voire au niveau continental et international.
Objectif, rechercher des voies et moyens permettant d’en finir avec le conflit
armé qui déchire la RDC et qui a jeté, dans la forêt, des milliers des
compatriotes, créant ainsi un chaos humanitaire inquiétant. Pour mesurer
l’ampleur de la crise, l’on a qu’à voir la multiplication de réunions dans
l’espace CIRGL, soit deux grandes réunions en moins d’une semaine, avec la
participation des personnalités de l’UA. Lesquelles réunions, il sied de le
rappeler, ont été sanctionnées par des résolutions sommant le M23 de se retirer,
endéans 48 heures, de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Voilà qu’à ces
efforts de la CIRGL, de l’UA et de l’Onu, viennent s’ajouter ceux de la
Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale, CEEAC où Denis Sassou
Ngouesso, Président de la République sœur du Congo-Brazzaville, tente
manifestement une médiation. Déjà, le 24 novembre dernier, lors de la deuxième
réunion des Chefs d’Etat de la Conférence Internationale sur la Région des
Grands Lacs, Paul Kagame, le Président rwandais, n’avait pas répondu au
rendez-vous de Kampala. Motif ? Il recevait, ce même samedi 24 novembre-là, son
homologue du Congo-Brazzaville, Denis Sassou, qui serait parti à Kigali, pour
tenter un rapprochement entre le pays de milles collines et Kinshasa. Deux pays
voisins qui se soupçonnent mutuellement, il y a des années et dont les rapports
ont été plus que tendus, vers les années 1994 et 1998. Kigali, on se rappellera,
aurait toujours été le principal soutien aux mouvements rebelles qui font la
guerre à Kinshasa, entre autres, le RCD, le CNDP et, actuellement, le M23. A ce
sujet d’ailleurs, un rapport d’experts de l’Onu a cité nommément des
responsables rwandais dont le Ministre de la Défense du Rwanda, M. Kabarebe,
d’être des véritables maîtres à penser du M23. Ce matin, indiquent des sources
proches de la présidence de la République, le Chef de l’Etat du
Congo-Brazzaville, Denis Sassou Ngouesso, arrive à Kinshasa, pour rencontrer son
homologue congolais de la RDC, Joseph Kabila Kabange. Même si le programme de la
rencontre n’a pas été révélé à l’avance, l’on croit savoir qu’il sera, sans nul
doute, question de la situation sécuritaire préoccupante à l’Est de la RDC. Et
ce, à une phase où, à Kinshasa, il est de plus en plus question de l’évaluation
des accords du 23 mars 2009. Le M23 décale son retrait Ayant fait semblant de se
retirer déjà à partir de ce mercredi 28 novembre 2012, le M23, par la bouche de
son porte-parole, le Colonel Vianney Kazarama, a déclaré, au cours d’un meeting
tenu à Goma, qu’il reportait le retrait ; un report justifié, selon lui, par des
«raisons organisationnelles ». Et, pourtant, d’après certains témoins, des
rebelles, par peur de la contre-offensive foudroyante des Fardc, auraient pris
soin de mettre à l’abri leur butin de guerre, constitué en grande partie du
charroi automobile et autres biens de valeurs chapardées dans des habitations
des officiels et dignitaires de la ville de Goma. Bien plus, en lieu et place du
retrait, le M23 serait en train de se redéployer autour de la ville de Goma
alors qu’il lui est clairement demandé de se retirer à plus de 20 Km de la ville
volcanique. Des pressions sans moyens de coercition Des pressions, jusqu’ici
diplomatiques, se multiplient. Les Etats-Unis, par exemple, ont demandé aux
rebelles de se retirer de Goma. ‘‘Il n’y a qu’un seul chemin pour les rebelles
du M23 qui doivent remplir leur engagement et revenir à leur position de juillet
dernier’’, a déclaré Mme Hillary Clinton, Secrétaire d’Etat Américain. Ce, avant
de demander aux Chefs d’Etat de la région d’arrêter tout soutien militaire au
M23. Un soutien, pense-t-elle, qui viole l’embargo imposé par l’Onu aux groupes
armés opérant à l’Est de la RDC. Sur un autre registre, le Secrétaire d’Etat
adjoint américain en charge des affaires africaines, Johnnie Carson, a mis en
garde les rebelles de ne pas continuer à défier les Chefs d’Etat de la région
des Grands Lacs. Mais, toutes ces pressions et bien d’autres encore, notent des
observateurs, n’ont pas de moyens de coercition. C’est comme si tout dépendait
de la bonne foi des rebelles qui risquent d’aller de report en report, des
subterfuges à circonvolutions à l’infini tant qu’aucune force supérieure ne soit
amenée à les inquiéter, sur terrain, en cas de non respect de cette Déclaration
de Kampala.
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