jeudi 29 novembre 2012

RDC: l’ONU dénonce «l’appui extérieur» au M23


Un soldat du M23 à Goma, mercredi 28 novembre 2012.
Un soldat du M23 à Goma, mercredi 28 novembre 2012.
REUTERS/Goran Tomasevic

Par Ursula Soares

Au moment où les rebelles du M23 ont amorcé, ce mercredi 28 novembre, un retrait de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution dénonçant « l’appui extérieur » à la rébellion et envisageant, par ailleurs, de nouvelles sanctions. Selon l'accord conclu en Ouganda, les hommes du M23 doivent se replier à environ 20 kilomètres au nord de la ville et la rébellion s’est engagée à le faire d’ici vendredi.


La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, déposée par la France et adoptée à l’unanimité, « exige de nouveau que cesse immédiatement tout appui extérieur au M23 » et « envisage de nouvelles sanctions ciblées contre les dirigeants du M23 et les personnes qui lui fournissent un appui extérieur », précise le texte.

Bien que le Rwanda et l’Ouganda ne soient pas nommément cités, ils sont accusés par des experts de l’ONU de soutenir et armer les rebelles du M23, ce qu’ils démentent.
Cette résolution intervient au moment où le M23 s’est dit prêt à quitter Goma, d’ici vendredi, à condition que les forces congolaises, les FARDC, ne reviennent pas en ville ; que Goma soit sous administration politique et administrative du M23 et que le mouvement puisse maintenir une centaine d’hommes à l’aéroport. « Ces conditions sont préalables à toute négociation proprement dite avec le président Joseph Kabila », a précisé le chef politique du mouvement rebelle, Jean-Marie Runiga.

Le M23 a amorcé ce mercredi son retrait de Goma, à 20 kilomètres au nord de la ville, bien que l’on ne puisse pas encore parler de retrait massif et effectif. Ces premiers mouvements semblaient surtout concerner du matériel.
Joint par RFI, Manodje Mounoubai, porte-parole de la Monusco (Mission des Nations unies en RDC), des hommes du mouvement rebelle sont toujours basés dans la ville de Sake, ville située à trente kilomètres à l’ouest de Goma, sur la route menant au Sud-Kivu et point de passage obligé pour remonter vers Goma.

Manodje Mounoubai
Porte-parole de la Monusco.

Les chefs d’état-major des armées des pays de la région sont, quant à eux, attendus vendredi à Goma pour s’assurer de ce retrait du M23.

Situation d’urgence à Goma et alentours
Aucun bilan des récents affrontements entre l’armée congolaise et la rébellion n’a encore été dressé. Cependant, la Croix-Rouge congolaise a indiqué, ce mercredi, avoir ramassé 62 corps dans les rues de la ville dans les jours qui ont suivi la prise de Goma (le 20 novembre). Les victimes sont des militaires et des civils.

Dans un communiqué, l’ONU, de son côté, a relayé des informations d’humanitaires selon lesquels « au moins 22 viols » ont été commis par des hommes « en tenue militaire » dans la nuit du 22 au 23 novembre à Minova, à la frontière du Nord et du Sud-Kivu. Après les combats, environ 3 000 hommes de l’armée régulière de RDC s’étaient retranchés dans cette localité.
Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les lignes de front se sont maintenant déplacées vers l’ouest de Goma, dans province du Nord-Kivu. Pour la première fois, depuis le début des événements, des équipes de cette organisation se sont rendues à Sake.
Jointe par RFI, Annick Bouvier, porte-parole du CICR à Kinshasa, se dit très préoccupée par ce qui se passe dans cette localité mais aussi à Minova, Masisi et Rutshuru où de violents affrontements ont eu lieu ces derniers jours.
Annick Bouvier
Porte-parole du CICR à Kinshasa.

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