vendredi 16 novembre 2012

Soldats rwandais en RDC : à la solde de qui ?

Publié le : 7 septembre 2012 - 8:37am | Par Rédaction Afrique (photo AFP)    
soldat M23 en surveillance dans le Nord Kivu
La République démocratique du Congo, qui peine à contrôler son territoire, a du mal à justifier la présence sur son sol de soldats rwandais dont l'existence a soudainement été révélée au grand public il y a une semaine, alimentant rumeurs et théories du complot.
Les autorités congolaises, dont les troupes ne parviennent pas à regagner du terrain face à la rébellion du M23 dans l'est, ont récemment à nouveau accusé le Rwanda de soutenir ces rebelles. Des accusations démenties jeudi par Kigali qui parle de "mauvaise foi" de Kinshasa.
L'annonce, le 31 août, du retour au Rwanda de quelque 300 soldats rwandais positionnés dans l'ex-Zaïre voisin, a semé le trouble.

Bataillon mixte
La RDCongo et le Rwanda se sont accordés pour affirmer que ces soldats rwandais opéraient, au côté de militaires congolais, au sein d'un bataillon mixte déployé dans la province congolaise du Nord-Kivu (est). Ce déploiement avait été décidé dans la foulée d'une opération militaire conjointe de 2009 destinée à combattre la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont des éléments ont participé au génocide rwandais de 1994.
Mais selon Kinshasa, une centaine de soldats rwandais tout au plus aurait dû participer à cette opération et regagner leur pays, alors que Kigali parle de 357 hommes...

Une aide au M23?
Lundi, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a enfoncé le clou, dénonçant une "invasion".

Mauvaise foi
Kigali, déjà mis en cause dans un rapport de l'ONU pour son soutien au M23, a rétorqué jeudi en accusant la RDC de mauvaise foi.
En RDC, l'annonce du départ des soldats rwandais provoque aussi des tensions. Une coalition d'opposants, qui se dit surprise de la présence de telles troupes, a "recommandé" au parlement d'enclencher une "mise en accusation" du président Joseph Kabila pour "haute trahison" pour sa gestion de de la crise dans l'est.
A son tour, le pouvoir a allumé un contre-feu, évoquant mercredi un soupçon de "haute trahison" à l'encontre de l'opposant et ex-ministre Roger Lumbala, réfugié à l'ambassade d'Afrique du Sud à Bujumbura pour ne pas rentrer en RDC, où le gouvernement trouve suspects des voyages répétés qu'il aurait effectués au Rwanda.

Dans le même temps, sur le terrain, l'armée congolaise piétine, voire recule.
Les derniers combats signalés entre les FARDC et le M23, qui s'affrontent depuis le mois de mai, remontent aux 22 et 25 août. Depuis, c'est quasiment le statu quo.

Complot ?
Mais, selon un responsable militaire congolais, quand les forces rwandaises ont quitté leurs positions, "une coalition de (miliciens locaux) Maï Maï et de FDLR ont quitté la brousse pour occuper" cette position, à Kisegeru. "Lundi, le M23 les a délogés pour occuper Kiseguru" et d'autres localités, selon ce responsable.

Pour la Société civile du Nord-Kivu, cela "prouve à suffisance qu'il n'y a eu que simple relève" des forces rwandaises.
Un analyste politique régional, qui était sur le terrain, rejette les théories du complot, tout en livrant une explication: "Parmi les FARDC et le M23, il y a des gens qui parlent kinyarwanda", langue nationale du Rwanda qui est, selon lui, aussi parlée dans la région. "De là à conclure que ce sont les militaires rwandais qui sont là, c'est de l'intoxication."
source : AFP

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