mardi 13 novembre 2012

RDC : Jean-Pierre Bemba lance un appel en vue de «sauver la patrie en danger»

Jean-Pierre Bemba à la Cour pénale internationale, 19 octobre 2010.
Jean-Pierre Bemba à la Cour pénale internationale, 19 octobre 2010.
AFP


Par Ursula Soares

Depuis sa cellule, à la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas, l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba a appelé Kinshasa à « mettre fin à la guerre à l’est » dans une lettre lue, ce lundi 12 novembre, dans la capitale congolaise. Le message a été lu par Thomas Luhaka, le secrétaire général de son parti, le Mouvement de libération du Congo (MLC) – deuxième parti d’opposition au Parlement – dans le lequel Jean-Pierre Bemba appelle également à l’unité nationale et à œuvrer pour une véritable démocratie.

Jean-Pierre Bemba sort de son silence. Incarcéré à La Haye où il est toujours jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, l’ancien chef rebelle a adressé un message aux Congolais et demandé « au pouvoir en place de prendre ses responsabilités, de mettre fin à la guerre à l’est du Congo et à l’insécurité qui y règne, protéger les populations civiles, restaurer l’autorité de l’Etat, éviter la partition du pays », écrit-il.

Un message au ton grave
La rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) s’est déclenchée au mois d’avril dans la province du Nord-Kivu, riche en minerais. Depuis, la région a connu un regain de violence où les combats entre l’armée et les rebelles – soutenus par le Rwanda, selon un rapport de l’ONU – se sont intensifiés.
L’engagement rwandais aux côtés du M23 remonterait au mois de mai, au moment où le rapport de forces entre la rébellion et les Forces armées de la RDC (FARDC) s’est inversé. « L’armée régulière s’est soudainement mise à reculer », avait alors observé un officier de la Monusco, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo. « Le Rwanda a sans doute retiré ses combattants mais certains de ses officiers sont toujours aux côtés du commandement du M23 », avait affirmé cette même source. Une affirmation que le Rwanda a vigoureusement contestée.

Ce conflit a déjà jeté sur les routes des centaines de milliers de civils. Près de 390 000 personnes se sont vues déplacées et plus de 60 000 ont fui au Rwanda et en Ouganda. A la mi-octobre, la rébellion du M23 a été rebaptisée « Armée révolutionnaire du Congo » (ARC).
Comment sortir de ce conflit ? Faut-il dialoguer avec le M23 ? Faut-il coopérer avec le Rwanda ? Les avis divergent au sein même de l’opposition qui s’accorde néanmoins sur la nécessité de mettre fin à cette guerre dans l’est du pays.

L’ancien chef de guerre, dans son message au ton grave, lance un appel à la réconciliation et à l’unité nationale et précise que le plus urgent et le plus important est de « sauver la patrie en danger ».
Dans son message lu, à Kinshasa, par le secrétaire de son parti, Thomas Luhaka. Jean-Pierre Bemba a également jugé « fondamental » d’œuvrer pour une « vraie démocratie » dans le pays.
Thomas Luhaka
Secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC)
Je lance cet appel solennel à la réconciliation, à l’unité et à la cohésion nationale afin de sauver la patrie en danger.

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