jeudi 8 novembre 2012

Budget 2013 : Matata a 48 heures pour convaincre les Députés !

 (La Prospérité 08/11/2012)

Après trois jours d’intenses travaux sur la loi de finances, exercice 2013, l’Honorable Aubin Minaku, Speaker de la Chambre basse du Parlement, a suspendu hier, mercredi 7 novembre 2012, la séance plénière.


 Elle reprendra, selon les us et coutumes, dans 48 heures, soit le samedi 10 novembre 2012, sauf changement de dernière minute. Délai au cours duquel le Chef du Gouvernement, Matata Ponyo, va préparer, ensemble avec ses Ministres, les réponses à donner aux Honorables Députés qui ont soulevé des préoccupations pertinentes sur ce projet de loi budgétaire, lors du débat général.

Après cet exercice démocratique de tirs croisés, le Président de l’Assemblée nationale a félicité le PM Matata et son équipe gouvernementale, pour leur disponibilité. Aux Députés, toutes tendances confondues, Aubin Minaku a adressé également les félicitations, pour leur contribution au débat. ‘‘L’Assemblée nationale a toujours démontré, dans pareille circonstance qu’elle tient à améliorer la situation socio-économique du pays’’, a lâché Minaku. Ce dernier a été particulièrement marqué par les interventions des élus du peuple qui ont soulevé des préoccupations des populations congolaises. Cet exercice démocratique, plus qu’habituel, aura permis aux uns et autres, alignés comme non alignés, de déployer leur gosier afin de défendre les intérêts de leurs électeurs dans le partage voulu par tous équitable du ‘‘gâteau’’ national qu’est le budget de l’Etat.

Malheureusement pour certains élus, du moins la plupart d’entre eux, le partage est loin d’être équilibré. Non seulement au niveau des provinces ou entités, mais également au niveau de différents secteurs de la vie nationale, voire au niveau des institutions. Comme pour dire qu’il y a des disparités dans la répartition des projets entre provinces, par exemple en ce qui concerne les infrastructures. Beaucoup trop de moyens pour les unes et pas grand-chose pour les autres.
Et, comme tout le monde ne peut nullement être rassasié par sa part du gâteau reçu, ceci fait dire à nombre de Députés que ce Budget est incohérent, irréaliste et antisocial.

 ‘‘C’est de l’injustice qui met en avant les inégalités entre citoyens et qui renforce le fossé entre provinces dans le domaine économique et social et qui risque d’éroder sérieusement, si l’on n’y prend garde, la cohésion nationale’’, martèle un élu.

Du Haut de la tribune, certains élus ont dénoncé le caractère non équilibré de ce projet de loi, avec un gap de 104 milliards de FC, soit environ 110 millions de dollars américain pour lequel un financement est à rechercher au cours de l’exercice. Ceci viole, selon les Députés frondeurs, les prescrits de la loi du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques de l’Etat en son article 14 qui stipule :
« le budget du pouvoir central, de la province ou de l’entité territoriale décentralisée est présenté en équilibre. Il prévoit le montant des dons, fixe le ou les plafonds des emprunts et détermine l’affectation des ressources en résultant, pour assurer l’équilibre budgétaire et financier ».

Quelle levure utilisée alors pour gonfler davantage ce gâteau afin que tout le monde soit rassasié ? Il revient, selon les élus, au Premier Ministre, d’imaginer comment maximiser les recettes, mais également dépenser de façon rationnelle, en augmentant les revenus de l’Etat, pour mieux payer les salaires des fonctionnaires et résoudre différents problèmes.

Qu’à cela ne tienne, c’est ce samedi 10 novembre que le Chef du Gouvernement pourrait apporter des éclaircissements à toutes les préoccupations et autres critiques formulées par la Représentation nationale. Et si les choses se passent normalement, les Députés vont décider de la recevabilité de ce projet du Budget qui, après, sera envoyé à la Commission Ecofin de l’Assemblée nationale, avec lui, les autres préoccupations des Députés qui n’ont pu être exprimées lors du débat général, le temps étant très limité.

Ici, après le toilettage au niveau de l’Ecofin, il reviendra à la plénière de procéder à son adoption. Ce, avant de transiter au Sénat qui, lui, également, à sa commission Ecofin. Bref, on en a encore pour quelques jours, avant que l’expression du programme chiffré du Gouvernement n’atterrisse sur la table du Président de la République, pour promulgation. Il faut dire que le Gouvernement, avec le Premier Ministre en tête, est resté particulièrement attentif tout au long du débat.

Certainement que la réplique de Matata, espère-t-on, prendra en compte toutes les préoccupations soulevées par les Députés. D’autant plus qu’il ne pourra pas inventer la roue. La priorité, pour lui, à cette étape étant de stabiliser le cadre macroéconomique, prélude à tout décollage économique dans un pays où les guerres récurrentes annihilent les efforts sans cesse renouvelés de l’Exécutif national.

La Pros.

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