Décidément, il y a lieu de se poser des questions sur la communication sociale et publique autour du Président Kabila en poste depuis le 26 janvier 2001. En effet, depuis sa prise de fonction, la courbe de son image ne cesse de dégringoler pour atteindre son point le plus critique actuellement. Malgré les efforts consentis pour se faire aimer par le peuple congolais, l´alchimie ne tient toujours pas. Certes, personne ne peut faire l´unanimité à la tête de la Rd-Congo pour se faire aimer par tous les 77 millions des congolais. Néanmoins, il faut le reconnaître même sans sondage, Joseph Kabila est le mal aimé de la majorité des congolais. Ne pas accepter ce jugement de la part de son entourage serait encore l´enfermer dans un énième carcan de mensonges. Personnellement, il devrait s’en rendre compte de cette évidence.
L´on ne peut nier sa bonne foi, si on peut encore parler ainsi, mais tellement la descente aux enfers du pays et de ses habitants a atteint des proportions très alarmantes, que l´on est interdit actuellement d´utiliser ce terme de bonne foi. Il doit le comprendre en se mettant à la place d´un chacun des congolais qui attendent depuis 127 ans l´accomplissement de ses aspirations.
Ainsi, ses actes de bonnes volontés et autres réalisations bien que visibles par endroit, sont engloutis par les faits négatifs de sa gouvernance. Il a fait son choix dans ses priorités. Dès lors, à observer comment le microcosme politique congolais et mondial le jugent, il doit se dire que ses choix n´étaient pas prioritaires. Dans ce cas, il doit revoir ses propres calculs. Les priorités dans un État déchiré par 32 ans de répression et d´oppression comme la RDC, devaient impérativement passer par l´instauration d´un État des droits avec tous les principes corollaires à cet effet. Revenir sur les antivaleurs qui ne consolident pas l´instauration d´un vrai État de droit, est une erreur de sa part. Aujourd´hui, il se rend compte lui-même que malgré les milliards alloués aux cinq chantiers et quelques réalisations, cela ne suffissent pas pour calmer les ardeurs d´un peuple en manque de paix, de démocratie et de stabilité sociale. De plus, changer des slogans à chaque mandat ne contribuera pas aussi à convaincre un peuple qui a tant souffert et ne croit plus à une myriade de promesses non tenues.
Comme on peut le remarquer, les ingrédients contribuant à nuire son image sont tellement probants que les regards du monde entier sont braqués sur la RDC. Il est lui-même en majeure partie responsable de cette situation nonobstant cet entourage résolument préoccupé à se servir que de servir le chef dans la consolidation des acquis d´un vrai État démocratique en lui faisant croire qu´il est aimé et qu´il est sur la bonne voie.
Aujourd´hui, Kabila qui a eu la chance d´effacer les années noires de Mobutu est devenu le mal congolais comme fut Mobutu pendant la seconde république. L´on ne jure que sur sa personne, il est devenu aussi, une sorte de péché mortel en RDC. Tous les péchés commis au pays sont rejetés sur sa personne. Il est par excellence, le commanditaire de tout acte crapuleux, sordide et autres violations des droits de l´homme. Même lorsque ceux-ci ont été exécutés sans son approbation, il est et reste le responsable. C´est une sorte de malédiction ! Le comble chez lui, il ne va pas au-delà de son silence, pour donner sa version des faits ne sachant pas que son premier défenseur est lui-même et non ses multiples prétendants porte-parole qui, chacun y va selon son per diem sans pourtant convaincre l´opinion tant nationale qu’internationale. Autour de lui, la loi ne sévit pas, il ne punit pas, la recréation continue et perdure au bénéfice de ceux qui profitent de la situation en rejetant tout sur sa personne comme il n´a pas l´habitude de briser le silence. De cette manière, il accumule tous les péchés commis par son entourage et, de ce fait, il devient complice.
Mais que diantre obnubile une personne au point de ne plus voir loin en dehors de son entourage pour constater soi-même le désarroi auprès de ce peuple qu´on dit aimer et gouverner ?
N´y a-t-il pas lieu de faire une remise en cause de soi et se poser des questions pourquoi après 11 ans de pouvoir son image, son nom et tout ce qui y va avec seraient devenus le péché mortel de tout un peuple ?
Tant au niveau intérieur qu’extérieur, la majorité des congolais ont vomi un Président qui, s´il ne se ressaisit pas, sera le plus mal aimé de son époque. L´heure est grave, une telle animosité, un tel acharnement, une telle haine viscérale et une telle colère extrême envers quelqu´un -compréhensible de la part d´un peuple pour son Président- ne peuvent continuer sans se regarder dans la glace et faire soi-même un inventaire de ses actions à la tête de ce pays trop riche pour rectifier le tir. Oui, le temps d´un bilan personnel pour voir les choses sous un autre angle doit être sur sa table.
Indubitablement, si réellement on a lorgné le passé pour évaluer le niveau où l´on se trouve en se posant la question de savoir si l´on a progressé dans le chapitre de l´instauration d´un État de droit, l´on doit se rendre compte du contraire. Vouloir le statu quo serait un affront suicidaire face au peuple. Il faut d´autres ingrédients pour s´impliquer activement dans le registre des acquis démocratiques. Ce n´est que cet aspect qui contribuera sans jambage au changement de l´image trop ternie du Président Kabila. Gambader d´un surnom à un autre comme “Momemi maki, Apesa atala te, 100% Rais, Sisa Bidimbu … jusqu´à emprunter le nom du Messie ne suffira pas à convaincre le peuple congolais qui n´est pas dupe. Cette époque des louanges est révolue. Dans cette optique, il n´y aura pas de miracle pour se faire aimer par son peuple. Le miracle est un domaine de Dieu et ses serviteurs qui y pratiquent fermement. Un homme créé à l’image de Dieu peut arriver à réaliser un miracle, mais cela implique une communication extrême de sa personne avec son Dieu en faisant sa volonté -le bien- sur terre aux autres créatures dont le peuple. A ce que l´on sache, M. Kabila n´est ni Dieu ni un serviteur de Dieu mais plutôt un Président de la République qui doit suivre les préceptes démocratiques pour réussir sa mission. C´est simple. Et là, en s´impliquant fermement sur cette voie de la démocratie comme les serviteurs de Dieu les font avec la parole de Dieu, il accomplira ce miracle tant attendu qui ne viendra ni par les défenses pas très convaincantes de son entourage et même pas d´un quelconque gouvernement sous son égide encore moins de son parti politique, mais -ce miracle- proviendra du peuple qui l´adoptera, ce, après avoir été satisfait dans l´ensemble sur son implication dans l´instauration d´un État de droit en RD-Congo.
C´est, pourquoi, il doit cesser d´être un Président d´un groupe des gens -une minorité des congolais- qui se servent et se partagent les dividendes autour de lui. Il doit pourtant être, ce Président de tous les Congolais, toutes tendances confondues afin d´aller à leur rencontre directement sans intermédiaire mal intentionné en vue de palper les vraies réalités de la société Congolaise. Se terrer dans son bureau et s´enfermer autour des rapports irréalistes et très flatteurs de la part d´un entourage qui ne lui dit pas la vérité, ne changera pas son image et, son action sera toujours mal accueillie par ce peuple qui ne trouve pas son compte dans sa vie quotidienne. C´est normal. Il faut un vrai deal entre un peuple et son Président. Et, ce deal, c´est pas un entourage trop cupide embrigadé plus dans des combines que dans le bien être des congolais qui le réalisera.
Aussi, cette situation met plusieurs Congolais dans l´embarras. Ainsi, en lieu et place d´un débat franc entre Congolais de tout bord, c´est plus les injures qui fusent entre les camps en devenant une vraie guerre de tranchée à la Congolaise en utilisant les injures comme munitions. Et, au moindre haussement de la tête depuis son abri, l´on ne peut s´étonner de voir sa tête être "criblée" d´injures pour ses opinions. Exaspéré par ce mode de faire la politique en RDC, un Compatriote n´a pas hésité d´écrire ceci :
" Pour qu´il soit vraiment enrichissant, le débat se doit de rester sain. Nos chevaliers du clavier, analystes ou intervenants, nous rendraient un grand service en s´abstenant de faire du réseau un lieu d´étalage des sentiments personnels, par exemple en évitant l´inclination à la flatterie insensée pour les supporters du pouvoir, ou l´inclination à l´insulte et l´humiliation pour ceux qui s´opposent systématiquement au régime.
A la fin du sommet de Kinshasa nous avons eu droit à des écrits à caractère injurieux contre la personne de Joseph Kabila, qui rappelaient le passé de Taximan (sic) du président congolais, comme si le fait d´avoir commencé la vie modestement était en soi un handicap ou une tare indélébile. Ce faisant, l´auteur de ces écrits semblait oublier qu´au Congo comme ailleurs les Taximan font un travail digne et que le fait de conduire un taxi ne les destine pas à un avenir nécessairement obscur.
Non loin de
chez-nous, un
certain Frédéric Ciluba avait
gravi les échelons jusqu'à se faire élire démocratiquement à la tête
de la Zambie, sans
avoir caché son passe d´ancien chauffeur de minibus. En Pologne, Lech Walesa, un
électricien, était parvenu à se faire élire président. Joseph Kabila, lui,
est arrivé à la tête du pays par un coup du destin. Pourquoi le passé de Taximan (s´il
en est) devrait-il lui
coller au corps au point de nous faire oublier de juger l´homme par ses actes au
lieu de son passé?
Dans la
diatribe opposant les «mouvanciers» du régime actuel en RDC aux
«opposants radicaux», les «mouvanciers» ont leur part de
responsabilité quand ils suscitent des discussions inutiles en louant
exagérément les dirigeants, allant par exemple jusqu'à qualifier Joseph Kabila d´ICÔNE
ou de MONUMENT, même quand ce dernier connaît indiscutablement un fiasco comme
ce fut le cas de son récent passage à l´ONU. Pourtant, un coup d´oeil rapide autour
du Congo montre
que les dirigeants tels que Denis Sassou Nguesso à Brazzaville, Eduardo Dos
Santos à Luanda, Paul
Biya à Yaoudé, pour ne
citer que peu, par leur ancienneté et l´emprise de leur pouvoir sur leurs
territoires nationaux, ne sont pas moins «icônes» ou moins «monuments» que
Joseph Kabila à Kinshasa, mais
leurs concitoyens ne passent pas le temps à les affubler de qualificatifs
élogieux.
Si nous
suivions la tendance que veulent tracer les «mouvanciers», avant longtemps nous risquons
de ne plus pouvoir mentionner Joseph Kabila sans faire précéder son nom
d´interminables litanies du genre «Président Fondateur du PPRD», «Père de
la Démocratie Congolaise»¦ Et nous qui croyions que les RDCongolais ont
assez connu les méfaits du culte de la personnalité et de la déification des
dirigeants! (Dixit Joseph
Topangu)
Sur ce, comme cela se passe dans d´autres cieux en temps de crise extrême, que le Président projette de rencontrer des structures politiques, sociales, civiles et religieuses de toute la nation. Qu´il initie des réflexions sur la recherche des solutions sur la fracture sociale, la sécurité, la réconciliation et la stabilité politique en RDC. Que le Président Kabila traverse la rue vers le peuple au lieu de rester cloîtré chez lui en suivant les conseils de ces mêmes personnes qui malgré les millions de dollars et les années passées dans son sérail, n´arrivent pas à changer son image trop ternie universellement. Jamais dans l´histoire de notre pays, même au cœur du Mobutisme, l´on n´a vu tant d´injures, de mépris, de rejets et de dégoûts envers une personne, de son état, Président de la République, de la part de son peuple et du monde entier. Le fossé est grand, tellement grand et, se creuse au jour le jour sans qu´il y ait prise de conscience pour le stopper. Pourtant, il a tous les moyens pour remblayer ce fossé, c´est possible. Trop c´est trop !
JP-Vununu
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