jeudi 8 novembre 2012

Procès Chebeya : la partie civile VSV retire sa comparution pour déni de justice

(Le Potentiel 08/11/2012) Pour l’ONGDH « La Voix des Sans Voix (VSV), le procès en appel sur l’affaire Floribert Chebeya n’a plus sa raison d’être sans l’implication du général John Numbi, suspect principal.

Dans une conférence de presse tenue hier mercredi 7 novembre à son siège de l’avenue des Ecuries dans la commune de Ngaliema, l’ONGDH « La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSS) » a annoncé sa décision de se retirer comme partie civile dans le procès qui oppose en appel le ministère public et les parties civiles aux assassins présumés des défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Cela, au motif que l’arrêt avant-dire-droit rendu par la Haute Cour militaire en refusant l’inculpation du général John Numbi est un déni de justice.

En effet, La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV), représentée à cette occasion par son directeur exécutif Dolly Ibefo et le directeur exécutif adjoint Rostin Mankenda, a déclaré qu’elle demeure préoccupée par la détermination et la volonté politique des dirigeants congolais d’enchaîner et d’étouffer coûte que coûte la vérité dans l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire et fidèle Bazana Edadi.

A ce sujet, les intervenants ont rappelé qu’en date du 10 septembre 2012, la VSV a, à juste titre, dénoncé à travers un communiqué de presse, le report par la Haute Cour militaire du prononcé de l’arrêt avant-dire-droit sur les exceptions relatives à la saisine et les requêtes tendant à obtenir des mesures conservatoires ainsi que la surséance à statuer sur le fonds et des manœuvres dilatoires frisant le déni de justice et la consécration de l’impunité caractérisée par le refus de faire comparaître et de convertir le général John Numbi Banza Tambo en prévenu. Cela, en sa qualité de suspect n° 1 dans l’assassinat de deux défenseurs des droits humains.

En date du 30 septembre 2012, les parties civiles, au cours d’une conférence de presse, ont apporté des éclaircissements sur les raisons qui justifient, entre autres, l’impunité dont jouit le général John Numbi Banza Tambo. Il s’agit à titre illustratif de l’assujettissement de la justice congolaise aux plus forts politiquement et financièrement ; le fait qu’il soit parmi les plus proches du président de la République ; l’absence de volonté politique dans le chef des autorités congolaises en général et celles de la justice en particulier de le déférer devant les instances judiciaires compétentes pour un procès juste et équitable.

Face à toutes les raisons susévoquées, la VSV, en tant que partie civile, n’a nullement été surprise de l’arrêt avant-dire-droit rendu le mardi 23 octobre 2012 par la Haute Cour militaire qui a rejeté la demande des parties civiles de convertir le général John Numbi Banza Tambo en prévenu.

La VSV rappelle à l’opinion publique que l’appel interjeté par elle à la Haute Cour militaire pour mal jugé avait, entre autres, pour objectif la comparution du général John Numbi Banza Tambo devant la justice en qualité de prévenu au regard de fortes présomptions de son implication dans l’assassinat des défenseurs des droits humains Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi.

Au regard de l’évolution du dossier, la VSV, craignant de cautionner une parodie de justice et de contribuer à la consécration de l’impunité en République démocratique du Congo et la pérennisation du régime des intouchables, des personnes et autres personnalités au-dessus de la loi, a décidé, depuis hier mercredi 7 novembre, de se retirer du procès en appel à la Haute Cour militaire sur l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi.

Cependant, elle ne pourra reprendre sa place à ce procès en tant que partie civile que jusqu’à la satisfaction par une justice réellement indépendante de ses exigences.

Aussi, suite à la mauvaise foi des autorités congolaises de rendre justice aux deux martyrs des droits de l’Homme et de la démocratie, la VSV se réserve-t-elle le droit, cette fois-ci, de s’en référer légitimement aux instances judiciaires régionales et internationales.


Publié le jeudi 8 novembre 2012 01:38
Écrit par NGANDU MUPOMPA



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