Après les combats intenses de jeudi et la débâcle des insurgés M23, les opérations de ratissage se sont poursuivies jusque vendredi 16 novembre pour se rassurer que l'ennemi a été totalement défait.

Aux dernières nouvelles, les rebelles du M23 ont enregistré plus de 150 tués tous vêtus en uniforme militaire et dont certains avaient l'uniforme de l'armée rwandaise.

Les journalistes envoyés sur terrain ont rapporté des images accablantes sur ce qui s'est passé réellement sur le champ de bataille où plusieurs cadavres jonchaient à même le sol.

Le respect aux morts ne permet pas de publier lesdites images même si elles appartiennent aux rebelles.

Parmi les rebelles tués, les militaires ont pu remarquer les gardes du corps des hautes autorités militaires du M23 dont nous taisons les noms et se demandent où sont passés leurs chefs après la mort des éléments de leurs gardes.

Pour ceux qui connaissent les techniques des guerres conventionnelles ou non conventionnelles, ils savent bien que si dans un combat un camp enregistre 150 morts, le nombre de blessés est souvent 2 à 3 fois plus.

Donc on peut s'imaginer que le M23 a enregistré plus ou moins 300 à 450 blessés parce qu'il avait aligné prés de 900 hommes.

Les sources concordantes se trouvant à Rutshuru ont confirmé effectivement que toutes les positions M23 se situant à Kiwanja, Rutshuru, Rubare, Rumangabo avaient été déployés sur l'axe Kibumba en prévision de la fête à organiser à Goma ce vendredi 16 novembre.

Malheureusement la fête a été gâchée en cours de route.

Mais, tels que les combats se sont déroulés, il faut signaler que le M23 avait préparé depuis longtemps ces attaques car les images de reportage ont démontré que le M23 s'était bien infiltré à l'intérieur de la zone des FARDC et avait réussi à y creuser les trous de fusiliers et les guérîtes pour le commandement.

Ceci est d'autant plus vrai que le M23 avait des assurances qu'il entrait à GOMA dans les heures qui suivaient, car le porte-parole de cette rébellion, Mr kazarama Vianney s'est même permis de passer un coup de fil téléphonique au Gouverneur Julien Paluku pour le prévenir que désormais le M23 allait passer la nuit dans la ville de Goma.

Et il avertissait le Gouverneur de choisir entre la vie ou la mort à travers une voix d'une personne en liesse vendant malheureusement la peau de l'Ours avant de l'avoir tué.

On ne sait pas d'où ce courage lui est venu, mais selon toute vraisemblance, le fait de s'être infiltré dans la zone des FARDC quelques jours auparavant leur nourrissait beaucoup d'espoir comptant sur l'effet surprise.

Les quelques rescapés M23 se sont réfugiés à la frontière avec le Rwanda d'où ils ont tiré à l'arme lourde ce jeudi soir suscitant ainsi des interrogations sur la qualité des armes utilisées qui relèveraient plutôt d'une armée bien organisée.

A l'heure qu'il est, ces rebelles rescapés se trouvent à GASIZI au coude à coude avec l'armée rwandaise sans que celle-ci ne puisse réagir alors que le Rwanda a bien signé à Addis Abeba que le M23 constitue une force négative.

La question que tout le monde se pose est savoir si les FARDC poursuivaient les FDLR jusqu'à la frontière du Rwanda, celui-ci garderait-il la même attitude d'être au coude à coude avec les FDLR qui sont autant considérées comme forces négatives au même titre que le M23?
A chacun de trouver sa réponse selon qu'il appartient à l'un ou l'autre camp.

Dans une communication à la presse ce vendredi matin, le Gouverneur Julien Paluku a appelé au calme en demandant surtout aux enfants du M23 formés précipitamment de se désolidariser des tueurs de longue date qui les sacrifient sur la ligne de front sachant bien qu'ils n'ont pas la formation voulue pour affronter les opérations de grande envergure.

On espère que la voix du Gouverneur sera entendue par ces enfants et leurs parents qui doivent s'y impliquer.

C.L./MMC/NK