dimanche 4 novembre 2012

la biographie de Monsieur le Gouverneur "JEAN BAMANISA SAIDI"

Un Distingué citoyen Monsieur
José Yango W'Etshiko vient de m'envoyer

la biographie de Monsieur le Gouverneur

"JEAN BAMANISA SAIDI"

de la Province Orientale en RDC


PRÉAMBULE


Oncle "Djamba Yohé", je vous salue très fraternellement et vous félicite chaleureusement, au nom de tous les Congolais, les Anamongo et les miens personnellement, pour ce prodigieux travail que vous abattez jour après jour pour mettre cette mine d'informations à la disposition des Congolaises et Congolais. Seule la connaissance de la vérité libère de la servitude de l'ignorance. En dépit de quelques " ... de chat" que les collabos, à la solde des terroristes (...) essayent de vous asperger de temps en temps et de façon complètement maladroite, personne ni rien ne peut, à part la mort qui est le lot de nous tous, faire sortir ni prendre cette richesse intellectuelle que renferme votre (...) cerveau. Voici pour votre documentation, ci-dessous la réponse à votre préoccupation (...) Je vous envoie le profil biographique de monsieur "Jean Bamanisa Saidi" tel qu'il l'avait lui-même dressé le 04 août 2008 dans une interview à Congo Forum . Source : José Yango W'Etshiko, Samedi, 3 novembre 2012 dans l'objet "Pouvez-vous me donner sa biographie".


Je dis merci à celui qui m'envoie cette biographie,

Bonne lecture à ceux qui me l'ont demandée.


VOICI LE TEXTE INTÉGRAL


CongoForum : Bonjour monsieur Bamanisa. Vous êtes un des deux élus à l’Assemblée nationale, avec le kinois Pierre-Jacques Chalupa, considéré comme un "blanc" ("Muzungu" ou "Mundele"). Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?


Jean Bamanisa : Bonjour, je suis né le 07 avril 1964 à Kisangani, mon père Dr. Alexander Barlovatz, était médecin dans la ville, il était arrivé au Congo depuis 1930 et avait ouvert plusieurs centres hospitaliers, en commençant par le Bas Congo. Ma mère, Violette Nyakato est métisse congolaise belge, ma grand-mère est de l’Ituri. J’ai la nationalité congolaise depuis ma naissance, par la volonté de mes parents. Il n’avait jamais été question pour nous de partir du Congo, ma sœur et mon frère, avons très bien vécu notre position de jeunes métis et bien intégrés dans la communauté congolaise noire, métisse, et européenne. Vous savez, la province orientale est très métissée.


Le problème de couleur de peau ne se pose pas seulement dans un groupe, il est vrai que toutes communautés qu’elles soient blanches, jaunes, indiennes, noires, métisses,… sont toujours étrangers en dehors de chez eux. Mais le monde se métisse de plus en plus, le plus important est de savoir s’intégrer où qu’on soit ; le problème pourrait plutôt être dans l’homme qui perçoit l’autre différemment. Au Congo, l’appellation « Muzungu » ou « mundele » ne porte rien de péjoratif, il est même sympathique, on dit souvent « muzungu yetu », « mundele na biso », autrement dit « notre blanc ». La capacité de l’homme qui lui permet de plonger dans la mondialisation est celle de son adaptation dans les milieux où il se trouve.


A propos, il n’y avait pas que 2 métis à l’AN, ni au Sénat, ni au Gouvernement. Fort heureusement, aujourd’hui les congolais s’intègrent dans le monde, ils sont devenus des étrangers d’origine congolaise, et ma prochaine lutte que j’ai commencée depuis longtemps d’ailleurs, sera de leur reconnaître leurs droits en tant que congolais. Nous devons très rapidement miser sur tous nos frères et sœurs qui ont la chance d’apprendre beaucoup plus et autrement, et ainsi de s’impliquer dans leurs zones d’origine et de travailler pour le renouveau de la RDC. J’ai milité pour la mise en place d’un portefeuille ministériel qui gère les problèmes des étrangers d’origine congolaise et des congolais de l’étranger.


J’ai toujours été intéressé par les problèmes publics, et au début des années 80, j’avais décidé de faire partie d’une assemblée indépendante et démocratiquement élue. J’ai été Président de la FEC Kinshasa pendant 6 ans et ensuite Administrateur Délégué pendant une année. Toujours pour défendre les entreprises et leurs communautés. J’ai initié l’AJEC, Association des jeunes entrepreneurs et cadres, en 1995, et aussi en 2005, le RAD, Réseau des acteurs de développement.


Toujours pour rechercher des cadres de réflexions, d’identification des compétences et de participer à la gestion de nos espaces de vie.
J’ai fais mes études primaires et secondaires à Kisangani, dont 2 à Beni. J’ai commencé ma vie professionnelle assez tôt, à 20 ans je travaillais déjà dans plusieurs domaines, j’ai fais ma formation sur le tas après un début en science-biologie à l’Unikis. J’ai eu à travailler dans les domaines du transport-transit, douane, café, produits vivriers, négoce internationale, avant de lancer ma propre entreprise en 1987. BAJE s’est spécialisé dans les entretiens & nettoyage de bâtiment, jardinerie, importation et distribution des produits pétroliers, etc…


En RDC, dans le système économique que nous connaissons encore maintenant, il faut parfois toucher à plusieurs activités en même temps. J’ai connu aussi les années difficiles de la révolution de 1997, ce qui avait immobilisé toutes mes activités pendant plusieurs années avec toutes ses conséquences financières, juridiques.


CongoForum : A la fois propriétaire de plusieurs entreprises, député national de la majorité et, avec votre 'Fondation Bamanisa', très actif dans la société civile de la province Orientale, ne rencontrez-vous pas souvent des conflits d'intérêts?


Jean Bamanisa : L’entreprise Immobaje a plusieurs projets immobiliers, la gestion des espaces, tel le « Centre d’Affaires Baie de Ngaliema », plus ou moins 2500 m2 de bureaux avec salle de conférence ; « New Congo Partenariat & Développement Conseils » (NCP&DC) est un bureau d’étude ; architecture, gestion des projets, facilitation, accompagnement, domiciliation des nouvelles entreprises; Barnet Group gère le secteur des services, restauration « Maquis GB » et « Maquis Gare », Barnet Construction, Commerce et représentation, nettoyage bâtiment et jardinerie.


La Fondation BAMANISA a réhabilité une partie du Zoo de Kisangani, et gère l’espace récréatif, la ville avait beaucoup souffert, il fallait un site tel celui là. Elle intervient également dans d’autres domaines de l’éducation, santé, agriculture et élevage, et vise le développement intégral de la Province orientale ; nous sommes ouvert à toute collaboration et soutien des personnes qui voudraient y participer.


Il faut savoir porter la casquette pour chaque occasion et avec de la discipline, de l’honnêteté, et une vision claire, il n’y a pas lieu de créer des conflits d’intérêts. Quand je défends un dossier à l’Assemblée, je n’ai pas de sentiments particuliers, je défends la nation, l’intérêt non pas particulier, mais national. J’apprends à mes enfants, j’ai une fille qui aura bientôt 16 ans, un garçon de 14 ans et la dernière de 11 ans, je leur apprends à regarder les gens en face, sans jamais se compromettre. Il ne faut pas entrer en politique pour ensuite acquérir des patrimoines, sans pour autant avoir une activité génératrice des revenus, ni une entreprise qui emploi du personnel et donc participe également à la création des richesses.


CongoForum : Votre beau-frère, le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo, est en détention aux Pays Bas. Quelle est votre opinion sur son arrestation, ordonnée par la CPI ?


Jean Bamanisa : Cette situation n’est pas facile pour ma belle famille. Les personnes habilitées suivent l’affaire et sont plus aptes à en parler.

De la Politique parlementaire.


CongoForum : Vous êtes, sous statut d'indépendant, membre du groupe parlementaire Forces du Centre. Ce groupe parlementaire autour de l'UDEMO du ministre Nzanga Mobutu est assez héterogène. Avec une de plusieurs factions Chretiens-démocrates, les mobutistes de l'UDEMO, l'ABAKO des peuples Kongo et plusieurs indépendants les différencies, tant d’idéologies que d’intérêt particuliers sont énormes. Peut-on développer une stratégie politique commune dans ce groupe divers?


Jean Bamanisa : J’ai été élu indépendant, parce qu’il m’est difficile d’appartenir à un groupe politique dont je ne pourrais endosser les apprentissages, la mégestion de ses membres. Je tiens à cette indépendance, car même au sein de l’Assemblée nationale, nous avons tenté de regrouper tous les 63 indépendants, mais plusieurs sont très proches des partis politiques.


Il est vrai que pour permettre une gestion rationnelle, les partis politiques doivent exister. Mais il manque encore de vision de l’intérêt national ou de la cité. Bien souvent, la situation de misère dans laquelle le pays vit, couplée à des pratiques d’anti valeurs, soumet les dirigeants politiques à des situations contraignantes mais non justifiables. Quelques députés indépendant sont regroupés au sein du Collectif des indépendants. Les Groupes parlementaires ne sont pas des partis politiques. Notre Groupe fait partie de la majorité parlementaire et le fait d’être avec l’UDEMO, signataire et allié de la majorité au pouvoir nous rapproche encore plus d’elle.


Mais au sein du groupe, nous ne sommes pas régis par les même textes qu’un parti politique, pour les questions de morale, de bonne gouvernance, nous avons une indépendance de jugement. Tout député promet à ses électeurs de faire mieux le travail, de contrôler le gouvernement et les entreprises publiques, et les mots d’ordre sont difficilement acceptables pour beaucoup, si vraiment des cas flagrants sont dénoncés. Le Gouvernement, qui est défendu par la majorité parlementaire, doit également faire montre de bonne gestion, et ne peut pas penser que les députés soutiendront les yeux fermés des personnes qui ne répondent pas aux règles de bonne gouvernance.

Le Groupe parlementaire est un cadre de travail de l’Assemblée nationale, mais si l’une des composantes enfreint les règles, et qu’elle soutienne des cas de compromission, j’en tirerai toutes les conséquences.


CongoForum : Albert Yuma indiquait, dans son adresse de victoire après sa réélection à la tête de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) il y a quelques semaines, que les deux tares qui bloquent la relance économique en République Démocratique du Congo sont la corruption dans l'administration publique et le non-respect de l'éthique dans la pratique des affaires. Partagez-vous cette opinion, étant opérateur économique et ancien Administrateur-Délégué de cette fédération?


Jean Bamanisa : Concernant l’éthique dans les affaires, cela est une question de cadre ; si l’économie est prospère, les entrepreneurs se spécialiseront et resteront dans leurs domaines respectifs, il n’y aura pas lieu d’user des pratiques inacceptables entre entreprises.


Si le cadre réglementaire public est propice, les entreprises ne chercheront pas pour leurs survies, de frauder par des pratiques d’échanges, de déclarations de la fiscalité, et autres impositions réglementaires. Si la justice est respectée, les agents de l’Etat ne tiendront pas en otages les entreprises en interprétant à leurs guises les textes, ce qui leur donne la latitude de détourner une partie des redevances due à l’Etat, pour leurs propres comptes. Notre système, s’il n’est pas corrigé, rend l’Etat inexistant. Les règles ne sont plus celles d’une administration qui fonctionne suivant des procédures bien définies avec des droits et devoirs, mais plutôt, celle de parallélisme des services publics aux mains et sous le contrôle des individus.


Cela dépasse même la corruption simple, elle dépasse la corruption de la nécessité, de la contrainte, de la faim, … Il faut l’endiguer, au risque de perdre tout contrôle sur la gestion générale de l’Etat, de nos forces armées, de notre police, de notre administration, et pire, de nos citoyens du secteur privé, de nos structures communautaires, de notre presse, de notre justice, jusque dans nos villages….. Il est regrettable que même dans le secteur privé, des employés d’entreprises monnayent des services dans le cadre de leur travail, de leurs contrats. Le mal est profond, il faut conscientiser toute notre population et il faut surtout montrer des exemples pour dire que cela est inacceptable.


CongoForum : Quelle rôle l'Assemblée nationale doit-elle jouer dans la prise en charge de l'économie congolaise?


Jean Bamanisa : Une des motivations majeure pour laquelle j’ai rejoint l’AN, était qu’il fallait continuer de défendre le secteur privé au sein des Institutions et l’AN me semblait la plus indiquée, on légifère et on contrôle le fonctionnement de l’Exécutif. J’ai milité et je continue à le faire, pour que nous mettions en place la Commission permanente "Affaires Economiques". A mon avis il n’est pas approprié de mélanger le secteur public de l’Etat avec le secteur privé. Il y a tellement de procédures, des textes à adapter dans le secteur économique pour faire face au développement dans le monde.


Fort heureusement, nous avons finis le travail sur le désengagement de l’Etat des entreprises publiques, et ces dernières doivent dorénavant se comporter non pas comme des structures pourvoyeuses des fonds à des individus, mais à son actionnaire principal, l’Etat. J’attends que le monde des affaires se concentre sur les textes, qu’elle fasse des propositions utiles et que nous apportions nos connaissances pour légiférer utilement pour l’intérêt de chaque partie. J’ai pour ma part, quelques lois à proposer, j’ai déjà introduit la « proposition de loi portant dispositions générales d’orientation agricole » depuis septembre 2007. Ce texte permettra au Gouvernement, aux provinces et aux entités territoriales décentralisées de définir leurs politiques du secteur, de définir les options fondamentales :


"Je propose d’ailleurs au Gouvernement une batterie de 55 textes réglementaires à rédiger soit par le Gouvernement, soit par les provinces, tel que prévu par la Constitution et l’ensemble formera alors le CODE RURAL CONGOLAIS."


CongoForum : La presse internationale a fait couler beaucoup d’encre à propos des contrats «chinois». Pourtant la classe politique congolaise se montre forte contente. Y a-t-il un mécanisme de contrôle parlementaire sur le contenu et l’exécution des contrats?


Jean Bamanisa : J’ai dit à ce sujet, que faire des partenariats de ce type était louable, des montages financiers de ce type existent, tout comme il en existe d’autres. Il n’y a pas de modèle type. Mais j’ai aussi dit, que c’était une 1ère expérience, les chinois ne sont pas venu nous faire des cadeaux, ce sont des entreprises qui cherchent du profit ; nous aussi, nous devrons prendre toutes les dispositions pour en tirer le meilleur parti par un montage juridiquement et financièrement bétonné. Des erreurs doivent être corrigées par des avenants, cela se passe dans tous les contrats. Le pays, les citoyens et les entreprises congolaises doivent en tirer un avantage. C’est cela le win-win qui est d’ailleurs préconisé. L’Etat Chinois n’a d’ailleurs aucun intérêt que ses entreprises viennent nous tromper. S’il y a des corrections, il faudra le faire au bénéfice de chaque partie.


N’oublions pas que notre pays a énormément de ressources, ce sont ces ressources qui permettent de mettre en œuvre des mécanismes de financement divers. Soyons donc nous même innovant, participons à cette volonté, et permettons à notre Gouvernement de se tourner vers ses propres citoyens congolais pour faire des montages financiers propres, transparents et bénéfiquement équitables pour chaque intervenant.


CongoForum : Selon plusieurs observateurs la politique gouvernementale par rapport à l'exploitation du pétrole à l'est du pays pose problème. Nous avons pu constater qu’au Parlement vous n'êtes pas du tout d'accord avec la vente du gisement pétrolifère du Lac Albert à une entreprise peu connue. Quels sont vos soucis?


Jean Bamanisa : En quelques mots, je dois vous dire ceci : La mauvaise expérience de gestion des mines et du bois ne doit plus se reproduire avec les autres ressources. Les gouvernants qui ont ces responsabilités doivent se comporter en bon gestionnaire pour le compte de l’Etat congolais, de sa nation et des générations futures. Ces derniers ne doivent pas non plus user de tromperie, comme c’est le cas avec la gestion des Contrats CPP pour des blocs pétroliers des grandes valeurs stratégiques et financières. Lorsque les représentants du peuple sont trompés, nous réagissons ainsi. Il n’est pas admissible de nous faire croire que la multinationale PETRO SA délégue des représentants mais que finalement ces derniers créent des sociétés sans références techniques et financières et obtiennent des contrats d’exclusivité avec le gouvernement pour l’exploration et l’exploitation.


Le Ministre avait voulu nous faire croire que sa signature n’engageait pas encore le Gouvernement, et qu’étant donné que le Chef de l’Etat n’avait pas encore approuvé par ordonnance, ces contrats n’étaient que des PV ou projet. Ce qui réduirait les actions et décisions du Gouvernement entier à des simples intentions ou des papiers sans valeurs. Cela est grave à ce niveau de responsabilité.


Que le Gouvernement doit donc renégocier ce type de contrat avec des sociétés sérieuses et qui prouveront leurs capacités. Que les communautés locales à travers des structures telles que les coopératives, puissent participer au capital de formation de ces entreprises. Que des congolais tant locaux que ceux de la diaspora, et leurs entreprises puissent aussi d’une manière transparente et équitable participer au capital de départ de ces entreprises. Ces retards préjudicient la RDC, car notre voisin l’Ouganda est déjà en phase d’étude pour l’implantation d’une raffinerie, pourtant la nappe pétrolifère est commune. D’autres détails seront fournis après que la Commission d’enquête terminera son travail.


CongoForum : Le Ministre de Hydrocarbures, Lambert Mende, a vecu des moments pénibles à l’AN, mais il n’avait pas de motion de défiance ?


Jean Bamanisa : Etant donné que le député de l’opposition n’avait plus présenté la motion de défiance contre le ministre Mende, et que nous étions l’avant dernier jour de la session extraordinaire, je n’avais pas présenté la mise en accusation, car c’eut été une nouvelle procédure. J’avais donc suggéré la mise en place d’une commission d’enquête financière et administrative au Ministère des Hydrocarbures.


CongoForum : Je vous remercie pour l’entretien, monsieur le député.


Jean Bamanisa : C’est moi qui vous remercie. Si cela peut être utile.


© CongoForum Geert Stienissen & Guy De Boeck, 04.08.08

José Yango W'Etshiko

(Yajovin)

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