Goma, le 17-11-2012
17 November
2012 – Réuni d’urgence samedi, le Conseil de sécurité a vigoureusement condamné
la recrudescence des attaques perpétrées par le M23 dans l’est de la République
démocratique du Congo (RDC), exigeant leur cessation immédiate. Il a également
annoncé le renforcement prochain des sanctions à l’encontre du leadership de ce
mouvement rebelle.
Dans une déclaration faite à la presse en fin de journée, le Président du
Conseil pour le mois de novembre et Représentant permanent de l’Inde auprès des
Nations Unies, Hardeep Singh Puri, a également exigé, au nom des quatorze autres
membres du Conseil, que cessent la progression du M23 en direction de Goma, la
capitale du Nord-Kivu, ainsi que le soutien extérieur et la fournitures
d’équipements dont ce groupe bénéficie.
Le Mouvement du 23 mars (M23) a été formé en mars dernier par d'anciens
soldats des forces régulières congolaises qui se sont mutinés et sont
actuellement dirigés par le colonel Sulutani Makenga. Le M23 s'était dans un
premier temps regroupé autour de Bosco Ntaganda, un général sous le coup d'un
mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI), qui
l'accuse de crimes de guerre pour avoir recruté et utilisé des enfants-soldats
dans des combats au nord-est de la RDC en 2002-2003. Depuis le début des
exactions menées par le M23, en avril dernier, pas moins de 320.000 personnes
ont été déplacées dans la province du Nord-Kivu.
De nouveaux déplacements ont été signalés depuis qu’a débuté, ce matin à
quatre heures, une série d’attaques à l’arme lourde par le M23 contre les Forces
Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans les localités de
Kibumba et Mboga et les collines de Ruhondo, indique la Mission de stabilisation
des Nations Unies en RDC (MONUSCO) dans un communiqué de presse.
Profondément préoccupés par la détérioration de la situation humanitaire dans
la région, les membres du Conseil condamnent la poursuite des violations du
droit humanitaire international. Ils annoncent leur intention d’appliquer des
sanctions supplémentaires ciblées contre les dirigeants du M23 et tous ceux qui
violent le régime actuel des sanctions. À ce titre, les Etats Membres sont
appelés à faire de toute urgence des suggestions au Comité 1533, qui liste
individus et entités visés par ce régime et définit son champ d’application.
Le Conseil de sécurité a salué les mesures vigoureuses prises par la MONUSCO,
qui a déployé aujourd’hui des hélicoptères de combat contre les troupes du M23
entre Kibumba et Kibati. Par ailleurs, chargée d’assurer la protection des
civils, la Mission a indiqué qu’elle continue d’assurer la sécurité du site de
déplacés de Kanyaruchinya, situé à environ cinq kilomètres de Kibati. Ce site,
qui héberge déjà plus de 80.000 personnes, vient de recevoir un afflux de 4.000
arrivants supplémentaires depuis le déclenchement des combats.
La déclaration réitère enfin l’importance des efforts déployés par la
Conférence internationale sur la région des Grands Lacs pour trouver une
solution politique durable au conflit. Le Secrétaire général Ban Ki-moon est
quant à lui prié de poursuivre sa mission de bons offices afin de faciliter le
dialogue entre les parties concernés et de faire rapport au Conseil sur
l’évolution de la situation dans les jours à venir.
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