vendredi 30 novembre 2012

pillage de la BCC/Nord-Kivu par les militaires rwandais: J. C. Masangu...

(Digitalcongo.net 30/11/2012)

Les banques de Goma pillées et les billets de banque congolais traversent vers le rwanda voisin via Gisenyi

En effet, c’est la consœur Colette Breackman qui a réveillé les Congolais par une nouvelle très controversée, disant que le M23 était parvenu à vider la direction provinciale de la Banque centrale du Congo à Goma, dans la province du Nord-Kivu.

"La banque de Goma est installée à Gisenyi, coffre fort et billes de banque."
Dans un article publié dans son blog, elle disait ce qui suit : « Par prudence, les banques privées de Goma avaient veillé à ne pas détenir dans leurs coffres trop de liquidités et comptaient sur la Banque centrale pour assurer leur approvisionnement. Les rebelles ne s’y sont pas trompés : dès dimanche, ils ont donné l’assaut à l’établissement. Mais dans un premier temps, ils n’ont pas réussi à forcer des coffres dont ils ignoraient les codes d’accès.

Selon un témoin oculaire, les assaillants se sont alors acharnés, faisant venir de Kampala (Ouganda) du matériel plus puissant ainsi que des spécialistes qui se sont dotés de groupes électrogènes pour pouvoir opérer de nuit également.

D’après le ministre de l’information Lambert Mende, la tentative de « fric frac » est restée infructueuse jusque mardi soir, mais au cours de la journée de mercredi, elle a réussi. Selon un banquier de la place, les coffres ont été éventrés et vidés, leur contenu, placé dans des caisses, a été placé dans des véhicules qui ont pris la route du Nord Kivu.
Alors qu’elles pensaient rouvrir leurs portes, les banques privées, par manque de liquidités, sont demeuré fermées mercredi.

Par ailleurs, des civils, sympathisants du M23, ont été placés dans les administrations publiques, entre autres aux Finances ».

Les précisions du Gouverneur

A l’occasion de la 11ème réunion du Comité de politique monétaire (CPM) présidé par Jean-Claude Masangu, Gouverneur de la Banque centrale du Congo, celui-ci a fait voir qu’avant que le M23 n’entre dans la ville de Goma, toutes les précautions ont été prises pour protéger le personnel, mais aussi pour leur permettre de survivre.
D’autres mesures ont aussi été prises, pour faire de sorte que les personnes qui détenaient les codes d’ouverture du coffre ne soient plus à Goma.

Ainsi, la solution réside donc à faire sauter le coffre. Mais pour y accéder, d’abord les portes sont blindées et puis, la distance qui sépare les portes blindées et le coffre est tellement petite qu’il y a risque pour un pilleur d’y être coincé.

Le Gouverneur a aussi précisé qu’il a eu des réunions avec les responsables des banques installées à Goma pour prendre des mesures qui s’imposent. En principe, lorsqu’une direction provinciale tombe entre les mains de l’ennemi, c’est la BCC qui est responsable.

Ceci a été le cas au Mali, pays divisé, mais aussi en Côté d’Ivoire avant la réunification. En Rd Congo, la BCC a pris une décision, celle de demander à toutes les banques de ne pas ouvrir leurs guichets et que c’est la BCC qui donnerait des instructions et non les directions provinciales. Et jusqu’à ce jour, précise-t-il, aucune banque n’est ouverte.

Au regard de cette situation, faut-il démonétiser ? Jean-Claude Masangu a dit qu’on n’a pas encore pris cette décision là, cela au regard du volume important de dépôt en monnaie nationale et étrangère.

Il conseille de rester comme à l’époque où le pays était occupé, mais le Franc Congolais continuait à se faire consommer. Car pour lui, la monnaie nationale est un symbole d’unité que la population de l’Est du pays doit défendre au même titre que le territoire national.

La BCC maintien son dispositif actuel

Au cours de sa 11ème réunion ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) tenue hier jeudi 29 novembre 2012, le Gouverneur a indiqué qu’en ce qui concerne la conjoncture internationale, la zone euro est entrée en récession au troisième trimestre 2012.

En effet, après une baisse de 0,4% au deuxième trimestre, l’activité économique a encore reculé de 0,1% au troisième trimestre, en raison de l’adoption des politiques d’austérité sur fond d’un ralentissement de la croissance mondiale. Aux Etats-Unis, le faible progrès réalisé dans la problématique du « mur budgétaire » continue de préoccuper la plupart des places financières du monde.

En Asie, l’économie Nippone est confrontée à un ralentissement lié à la morosité de l’économie mondiale et au conflit avec la Chine à propos de l’administration des Iles Senkaku Diaoyu.

En ce qui concerne l’Afrique Subsaharienne, son taux de croissance économique devrait se maintenir autour de 5,0% en 2012, soutenu par la vigueur de la demande des matières premières en provenance des économies émergentes.

Sur le plan national, l’économie congolaise devrait atteindre une croissance estimée à 7,2% en 2012 contre 6,9% en 2011 comme l’atteste le résultat des enquêtes conjoncturelles du mois de novembre courant.

En effet, bien qu’en léger recul par rapport à octobre, ce résultat révèle que les Chefs d’entreprises, dans tous les secteurs d’activité, restent confiants quant à l’évolution de la conjoncture économique en Rdc. Ainsi, de +22,7% en octobre, le solde d’opinions a baissé à +16,6% en novembre. Cette évolution s’explique principalement par la situation sécuritaire dans l’Est du pays.

Au regard de cette évolution de la conjoncture tant interne qu’externe, la Banque centrale a décidé le maintien du dispositif actuel de la politique monétaire, avec un taux directeur à 6%. Par ailleurs, la régulation de la liquidité continuera à s’effectuer au moyen des adjudications des billets de trésorerie.

Les raisons du maintient

Abordant la question des raisons qui ont milité au maintient de ce dispositif, Jean-Claude Masangu, Gouverneur de la BCC a indiqué que lorsqu’on examine la conjoncture interne, généralement vers fin décembre-début janvier, il y a toujours eu une instabilité des prix qui peut s’accompagner de celle de la monnaie. Il a aussi évoqué la guerre, qui occasionne des pressions sur les dépenses d’urgence et sécuritaires.

Il a aussi noté que l’administration fiscale n’est pas du côté du Gouvernement Congolais et il y a des recettes qui ne seront pas mobilisées. « Nous voulons garder une marge de positivité par rapport à l’inflation, même si à Goma les prix montent à cause de la rareté des biens, de même qu’au Sud-Kivu », di-il, avant d’ajouter qu’étant donné qu’on ne contrôle pas cette partie, il est sage pour la BCC d’attendre un peu.

Concernant la conclusion de la 4ème et de la 5ème revue, le Gouverneur a confirmé qu’il y a une mission qui devait arriver du 28 novembre au 09 décembre 2012. Cette mission a été retardée et le Gouvernement de la République a demandé une prorogation de l’actuel programme qui aurait dû prendre fin le 10 décembre 20120. Il a aussi reconnu qu’il y a quelques préalables dans le secteur minier qui doivent être réalisés pour montrer qu’il y a la transparence.

Pour garder le cap, le Gouverneur promet de continuer avec une politique prudente. « Nous avons les moyens pour intervenir sur le marché », dit-il. Car selon lui, 205 millions de dollars Us ont été achetés sur le marché à partir u début juillet 2012. Ce qui conduit à une augmentation des réserves internationales de change qui avoisinent 1,6 milliards de dollars Us, soit 2,2 mois d’importation des biens et services.

Avec ce matelas, la Rdc est vaccinée contre d’éventuels chocs. La BCC est également dotée de l’instrument taux directeur, sans oublier les billets de trésorerie. Il a expliqué que son institution a changé la politique de ses offres.

A ce jour, la BCC a un volume plus important pour une période de 28 jours avec des taux d’intérêts plus stables. Il ne néglige pas le maintient de la bonne coordination avec le Gouvernement pour bien gérer les dépenses urgentes.

L’Avenir


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(CL/Yes)

Last edited: 30/11/2012 16:09:35



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Bernard Membe : "Pourquoi les pays d'Afrique francophone ont-ils plus de problèmes que nous ?

29/11/2012 à 18h:06 
Bernard Mambe : au Nord-Kivu, 'si la Monusco n'intervient pas, nous devrons le faire'.
Bernard Mambe : au Nord-Kivu, "si la Monusco n'intervient pas, nous devrons le faire". © DR
 
Dar es-Salaam veut s'impliquer davantage dans les médiations au sein de sa sous-région. Explications du ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe.
 
De la crise politique à Mada­gascar, où elle veut faire office de médiateur, à la guerre dans l'est de la RDC, où elle se dit prête à intervenir avec la « force neutre », la Tanzanie s'implique de plus en plus dans les crises sous-régionales. Pour son ministre des Affaires étrangères, Bernard Membe, de passage à Paris fin octobre, la barrière de la langue ne doit plus être un obstacle à l'intervention de Dar es-Salaam.

Jeune Afrique : Vous avez rencontré votre homologue français, Laurent Fabius. Sur quoi vos discussions ont-elles porté ?
Bernard Membe : Je suis venu en tant que représentant de la SADC, la Communauté de développement de l'Afrique australe, dont nous présidons l'organe de politique, de paix et de sécurité depuis août. La SADC compte quatre pays francophones :
la RDC, Madagascar, Maurice et les Seychelles. Nous devons régler les crises que traversent certains d'entre eux et nous pensons qu'impliquer la France est impératif. Sur la crise malgache, nous sommes convenus d'une rencontre avec Laurent Fabius et MM. Ravalomanana et Rajoelina [l'ex-président renversé et son successeur, NDLR]. La date et le lieu n'ont pas encore été fixés.

Êtes-vous d'accord sur la méthode pour mettre fin à la guerre dans l'est de la RDC ?
Une partie de la RDC est occupée par le M23, une force militaire qui a des origines rwandaises. La zone où il sévit est peuplée de personnes qui ont émigré du Rwanda il y a plus de un siècle. Comment reconquérir ce territoire occupé illégalement ? Une Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo [Monusco] de 17 000 hommes existe déjà. Mais elle n'a pas de mandat pour mener une guerre de libération. Si elle pouvait l'obtenir, nous serions d'accord pour la laisser faire.

Mais puisque ce n'est pas le cas, la SADC et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ont proposé d'envoyer des troupes. La communauté internationale continue de préférer la Monusco, mais si celle-ci n'intervient pas nous devrons le faire.
La Tanzanie est prête à envoyer des troupes au Kivu.
La Tanzanie enverrait-elle des troupes ?
Oui, un bataillon, soit environ 800 soldats.

L'ONU affirme que le Rwanda et l'Ouganda soutiennent le M23. Ces deux pays étant membres de la CIRGL, celle-ci n'est-elle pas disqualifiée pour mener l'intervention ?
C'est un risque, et c'est pour cela que la force devra être neutre, c'est-à-dire qu'aucun de ces deux pays n'en fera partie. Si le Rwanda offrait 1 000 hommes, nous répondrions : « Non merci ! »

C'est votre troisième voyage à Paris depuis avril. C'est rare pour un pays d'Afrique anglophone...
C'est vrai, mais il faut changer cela. Sur nos huit voisins, trois sont membres de la Francophonie : le Burundi, la RD Congo et le Rwanda. Certains de nos problèmes sont liés à ces pays : les 300 000 réfugiés présents sur notre sol, par exemple, viennent essentiellement de ces trois nations. C'est très regrettable, mais la plupart des coups d'État et des crises sur le continent se déroulent en zone francophone. Pourquoi le Mali, la RD Congo ou Madagascar ont-ils autant de problèmes ?

La présidentielle kényane aura lieu en mars. La dernière échéance avait causé d'importants affrontements ethniques. Êtes-vous inquiet ?
Oui, un peu. Mais le président Jakaya Kikwete s'y est rendu en septembre pour voir si les ingrédients de la crise de 2008 étaient toujours là. Il nous a semblé que les candidats faisaient campagne sans attiser les sentiments tribaux ni appeler à la violence. La commission électorale sera neutre et composée de personnes compétentes. Les conditions de la paix paraissent réunies.
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Propos recueillis par Pierre Boisselet


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RDC : la leçon de la prise de Goma par le M23

 
29/11/2012 à 12h:03 
Des combattants du M23 célèbrent leur victoire dans les rues de Goma, le 20 novembre.
Des combattants du M23 célèbrent leur victoire dans les rues de Goma, le 20 novembre. © Phil Moore/AFP
 
Les rebelles du M23 ont conquis la ville du Nord-Kivu en cinq jours, avant d'initier un mouvement de retrait une semaine plus tard, le 28 novembre. L'armée congolaise n'a quasiment pas résisté et les Casques bleus ne se sont pas interposés. La seule issue, à présent, est le dialogue. Mais le rapport de forces n'est pas en faveur de Kinshasa. Un reportage de notre envoyé spécial, paru dans J.A. n° 2707.
 
En cette matinée ensoleillée du mercredi 21 novembre, la foule est déjà dense au stade des Volcans lorsque les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) font leur entrée, sous les acclamations dues aux nouveaux maîtres de la ville. Goma vient de passer sa première nuit sous leur règne. La veille, après avoir conquis la cité et paradé dans son centre, le M23 avait appelé les derniers soldats de l'armée régulière congolaise, les Forces armées de la RDC (FARDC), à déposer les armes, à l'aube, dans cette enceinte. Ils ont répondu présent ce matin : près de 2 000 militaires, sans uniforme, et plusieurs centaines de policiers sont venus prêter allégeance au M23, avec l'espoir de conserver leur solde. Pour les rebelles, l'occasion est parfaite pour sceller la victoire et marquer les esprits.

Au même moment, le chef militaire du M23, Sultani Makenga, est déjà au front avec ses hommes pour poursuivre l'offensive vers l'ouest et le sud. Au stade des Volcans, en l'absence de Makenga, c'est donc le porte-parole du M23, Vianney Kazarama, qui monte à la tribune pour s'adresser aux vaincus, maintenant rejoints par des centaines de curieux. Il savoure l'instant. « Il y aura une surprise », glisse-t-il à quelques journalistes en aparté, avant de commencer son discours :

« Je suis votre fils, je vous aime tous ! Soutenez-nous, et nous irons jusqu'à Kinshasa ! »
Vianney Kazarama, porte-parole du M23, le 21 novembre au stade des Volcans.
© Phil Moore/AFP
Le M23, qui avait toujours nié vouloir prendre Goma, semble alors afficher des ambitions immenses. Le message est entendu jusqu'à Kampala, en Ouganda, où se poursuivent alors les discussions entre le président congolais, Joseph Kabila, et ses homologues rwandais et ougandais, Paul Kagamé et Yoweri Museveni. Pour le premier, la provocation de Kazarama s'ajoute à la défaite.

Pour les deux autres, accusés notamment par le groupe d'experts des Nations unies sur la RDC de soutenir le M23, l'envolée en tribune du porte-parole des rebelles n'est pas opportune. « Kigali ne peut avaliser un tel scénario, la stratégie du M23 n'est pas de faire tomber Kabila mais de le forcer à discuter », analyse Thierry Vircoulon, directeur de l'ONG International Crisis Group (ICG) pour l'Afrique centrale. En fin de journée, Kagamé et Museveni prendront soin de préciser dans un communiqué qu'ils ne tolèrent pas « l'idée de renverser le gouvernement légitime de la RDC ».

Kazarama a-t-il voulu mettre un peu plus de pression sur Kinshasa ? S'est-il « laissé emporté en haranguant les soldats présents », comme le suggère, un peu gêné, un haut gradé du M23 ? Son discours, en kiswahili, n'était peut-être pas destiné à la communauté internationale. Mais il l'a réitéré en français - dans une version certes édulcorée - devant la presse internationale quelques minutes plus tard : « Nous irons à Kinshasa si la population nous le demande », a-t-il asséné.

Symbole
La démonstration de force du M23 au cours de la bataille de Goma a, il est vrai, de quoi griser ces hommes. Souvent menacée par les rébellions successives mais rarement prise, la capitale provinciale du Nord-Kivu, carrefour stratégique d'au moins 800 000 habitants - dont de nombreux déplacés - au coeur d'une région instable très riche en minerais, siège de la plus importante opération de Casques bleus au monde, est un symbole. La dernière fois qu'elle est tombée, en 1998, c'était aux mains du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD, pro-Rwanda), qui y est resté cinq ans. En 2008, une autre rébellion, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP, de Laurent Nkunda), s'était arrêtée à ses portes. Elle constitue aujourd'hui l'essentiel des troupes du M23 (lire ci-dessous).
Du CNDP au M23

Les héritiers de Laurent Nkunda
Le Mouvement du 23 mars (M23) est essentiellement composé d'anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) intégrés, début 2009, au sein de l'armée congolaise. Après la mise sur la touche au Rwanda de leur chef, Laurent Nkunda, et la prise de pouvoir de son lieutenant Bosco Ntaganda (photo), ce « brassage » - prévu dans l'accord de paix du 23 mars 2009 entre Kinshasa et le CNDP - a concerné 4 500 hommes. Bosco Ntaganda est catapulté général et commandant des opérations militaires dans les deux Kivus. À la clé, un partage des postes, des grades - avec les primes correspondantes - et du contrôle des mines dans la région.

Les mutins de Bosco Ntaganda
« Ce fragile équilibre a explosé en mars dernier », explique un expert militaire européen en poste à Kinshasa. La raison : le président Joseph Kabila a décidé une mutation des ex-CNDP dans le reste du pays, puis a déclaré vouloir « arrêter et juger au pays » leur chef, Bosco Ntaganda, poursuivi pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI). Se sentant menacé, ce dernier prend la tête d'une mutinerie. Du Sud-Kivu où il était retranché, il converge avec ses hommes vers le Nord-Kivu, dans la région du Rutshuru, frontalière du Rwanda et de l'Ouganda. Dans la foulée, l'un de ses adjoints, Sultani Makenga, lance le M23.

Les combattants de Sultani Makenga
En quelques jours, début juillet, ces nouveaux rebelles prennent sans difficulté plusieurs localités du Rutshuru. Mais ils restent aux portes de Goma. Le 12 novembre, Sultani Makenga rejoint cinq autres dirigeants du M23 sur la liste des Nations unies des personnes visées par des sanctions. Il est accusé d'avoir « commis et ordonné de graves violations du droit international ». Le lendemain, les États-Unis l'ajoutent également sur leur liste noire.
Le 15 novembre, le M23 lance son offensive sur Goma.
Philippe Perdrix.
 
Cette fois, cinq jours d'offensive ont suffi pour s'emparer de Goma. À l'aube de l'explication finale, le 20 novembre, les rebelles avaient déjà pénétré en ville par le nord. « Nous avons lancé l'offensive tout près de l'aéroport », raconte, sur fond de crépitement de talkie-walkie, le lieutenant-colonel Jean-Claude Nzamuye. « De là, nous avons pris position à Muja puis Ndosho, à l'ouest de la ville, pour couper la retraite des FARDC encore à l'intérieur. Parallèlement, j'ai lancé mes hommes le long de la frontière avec le Rwanda, à l'est. Nous les avions encerclés », conclut-il.
Avant même l'arrivée, à la mi-journée, des rebelles à la frontière entre Goma et Gisenyi, au Rwanda, les FARDC avaient déjà détalé. « Ils sont partis vers 11 heures. Alors j'ai quitté mon uniforme pour me mettre en civil, explique Étienne Lungele, policier au principal poste-frontière. Les M23 sont arrivés une heure plus tard. Ils ont pris cette position sans un coup de feu. » Les combats ont toutefois fait plusieurs centaines de morts, selon Jean-Claude Nzamuye. Mais bon nombre de soldats des FARDC, pris au piège - 7 000 d'entre eux étaient positionnés dans la région de Goma, dont plusieurs centaines d'éléments de la garde républicaine - ont quitté leur uniforme pour se fondre dans la masse des civils. Le M23 aurait fait 350 prisonniers.
Combien sont-ils au total, ces assaillants aux bottes en caoutchouc et aux uniformes propres malgré des accessoires dépareillés ? Le commandement se refuse à donner un chiffre. Mais les estimations sur cette rébellion très organisée, lourdement armée (des mortiers de 120 mm et des équipements pour la vision de nuit, selon les Nations unies) et majoritairement composée de Congolais rwandophones varient autour de 2 000 hommes. « Ils me rappellent l'Armée patriotique rwandaise ! » s'extasie un journaliste rwandais au passage du convoi, en référence à la rébellion - devenue armée régulière - qui a libéré son pays en 1994. Assis contre un mur, mitrailleuse sur les genoux, un des combattants accepte timidement d'entamer une conversation en français, avant de se faire réprimander. « Éric, chut ! » lui intiment ses camarades.
Chez les civils qui n'ont pas fui, l'entrée du M23 dans Goma n'a provoqué ni affolement ni exaltation, mais plutôt une certaine perplexité et, bien sûr, le soulagement de voir les combats se terminer.
Chez les civils qui n'ont pas fui, l'entrée du M23 dans Goma n'a provoqué ni affolement ni exaltation, mais plutôt une certaine perplexité et, bien sûr, le soulagement de voir les combats se terminer. « J'aimerais bien me prendre en photo avec eux. Pour l'instant, ils se comportent bien », assure un jeune en voyant défiler les nouveaux maîtres de la ville. « Pensez-vous que les FARDC vont revenir ? Avec le M23, on va souffrir », s'inquiète un autre, plus discrètement.

Les patrouilles de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), qui avait juré de défendre la ville par tous les moyens, sont contraintes de débuter une cohabitation, étrange mais pacifique, avec les pick-up des rebelles. Après les premiers combats à Kibumba (à une trentaine de kilomètres de Goma), le 15 novembre, mettant un terme à un cessez-le-feu de deux mois, les hélicoptères de la Monusco ont bien pilonné les hommes du M23 deux jours plus tard. Mais lorsque le front a gagné les faubourgs de Goma, la Monusco est restée l'arme au pied, neutre, impassible... Elle n'a pas offert la moindre résistance.

Aurait-elle pu en faire plus, avec ses tactiques conventionnelles, la limitation de son mandat ne prévoyant que « la protection des civils », et face à une guérilla déterminée ? Ses effectifs - 1 500 hommes à Goma - le laissaient penser. « Notre mission est d'appuyer les forces armées congolaises. Encore faut-il qu'elles soient présentes sur la scène », s'est justifié Hervé Ladsous, le responsable des opérations de maintien de la paix de l'ONU.
Les Casques bleus ont été contraints à une cohabitation pacifique.©Phil Moore/AFP
Misant à tort sur une protection des Nations unies, ayant foi en ses bataillons formés par l'Afrique du Sud et la Belgique et refusant de négocier avec les dirigeants du M23, considérés comme des « mutins qu'il faut neutraliser », Kinshasa s'est à l'évidence trompé sur le rapport de forces dans le Nord-Kivu. Son armée n'avait les moyens ni de déloger la rébellion ni même d'enrayer sa progression. À l'opposé, le M23 s'est montré prudent dans ses déclarations, prenant la peine de justifier chaque offensive par de supposées agressions préalables des FARDC.

Ultimatum
Tactiquement habile, le M23 a également toujours pris soin d'appeler à la négociation avec Kinshasa. La veille de la prise de Goma, les rebelles avaient lancé un dernier ultimatum, demandant le retrait des FARDC, une démilitarisation de Goma et l'ouverture d'un dialogue politique. Joseph Kabila ne pouvait donner suite. Aujourd'hui, avec une armée en déroute et une rébellion aux commandes de la ville, il n'a plus d'autre choix que de discuter. À ceci près que, désormais, il est manifestement en situation de faiblesse.

Qu'exigera le M23 ? Peut-il encore se contenter des accords du 23 mars 2009 signés entre le CNDP et Kinshasa ? Ceux-ci prévoyaient notamment l'intégration, le « brassage » des hommes du CNDP dans l'armée congolaise. Cela fut fait jusqu'à la mutinerie lancée en avril dernier par le général Bosco Ntaganda, qui a brisé le fragile équilibre de 2009. Mais à présent, le M23 est, à l'évidence, en position d'exiger davantage. Au stade des Volcans, le 21 novembre, le mouvement a annoncé que policiers et ex-FARDC seraient formés avant d'être incorporés à leur force.

« Cela prendra au moins six mois », indique un officier. Le M23 se prépare-t-il à une longue campagne ? « Nous voulons seulement chasser les FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda, rebelles hutus rwandais, NDLR] de la région et assurer la sécurité », répond l'officier.
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Par Pierre Boisselet, envoyé spécial à Goma (@PierreBoisselet)

Chronique d'une défaite annoncée
Insuffisance des équipements, commandement mal coordonné, moral des troupes incertain... Les maux des Forces armées de la RDC (FARDC) sont connus. Ils avaient déjà expliqué la défaite de Bunagana, au nord de Goma, début juillet. Cette fois, un nouvel ingrédient s'y est ajouté : « Un grave problème de compréhension entre la Monusco et les FARDC », assure un expert militaire européen. La scène se déroule le 17 novembre à Kibumba, à une trentaine de kilomètres de Goma. Dans un premier temps, les hélicoptères de la Monusco pilonnent le M23. Les FARDC, commandées sur place par le général Bahuma, reprennent des positions. Puis, vraisemblablement à cause d'une erreur de traduction, les Casques bleus - surtout des Uruguayens et des Pakistanais - croient comprendre que les FARDC décampent. « La Monusco a alors stoppé ses opérations. Les deux commandements ont ensuite tenté de se recoordonner, mais la confiance n'était plus là », ajoute le même expert. Goma n'était plus défendue. Trois jours plus tard, la ville tombait. Ph.P.


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RDC : polémique autour de la page Facebook du M23

 
28/11/2012 à 11h:55 
Capture d'écran de la page Facebook du M23.
 
Capture d'écran de la page Facebook du M23. © DR
Les rebelles du M23 ont bien compris qu'en 2012 toute bataille sur le terrain se menait également sur la Toile. Possédant déjà un site internet, les hommes de Sultani Makenga ont désormais investi le réseau social Facebook pour communiquer. Alors que le nombre de leurs abonnés a presque triplé depuis la prise de Goma, dans le camp adverse des voix s'élèvent pour demander à l’équipe de Mark Zuckerberg de supprimer la page du M23.
 
Plus de 10 000 personnes en parlent sur la Toile. Avec le succès militaire sur le terrain matérialisé mardi 20 novembre par la prise de la ville de Goma, la page Facebook du M23 ne cesse de prendre de l’ampleur. Lancée timidement le 8 juillet, elle compte à ce jour plus de 7 000 fans. Les rebelles y diffusent essentiellement, en swahili, les nouvelles du front mais aussi des railleries et messages ciblés à l’attention des autorités congolaises.
La stratégie de communication du mouvement rebelle sur le réseau social est simple. Chaque jour, un ou deux « posts », teintés d’une dose de polémique. Un cocktail bien mesuré pour déclencher l’avalanche des commentaires dans tous les sens. Illustration d’un statut de la page traduit du swahili (voir capture d'écran ci-dessous) :

« Jean-Marie Runiga, le président [coordonnateur politique, NDLR] du M23, vient de déclarer que nos troupes sont prêtes à se retirer de la ville de Goma mais sous certaines conditions. Il y en deux principalement : l’arrestation de John Numbi et la liberté de mouvement à Tshisekedi. Est-ce que Kabila acceptera ces exigences ? »
Capture d'écran d'un post sur la page Facebook du M23.
Si au front, les FARDC ne parviennent pas à résister aux rebelles du M23, certains internautes congolais sont décidés à leur barrer la route sur le terrain virtuel. Des tweets et des groupes se multiplient sur Twitter et Facebook pour « signaler » la page du M23 comme étant « un contenu qui ne devrait pas apparaître » sur le réseau social.

« Je ne peux pas comprendre que les rebelles qui ont déplacé des populations et qui se sont rendus responsables de plusieurs exactions sur des civils puissent avoir une page facebook », s’insurge Kambala Musavuli, porte-parole de Friends of Congo, une ONG basée à Washington. Et l’ambassade de la RDC n’hésite pas à relayer le message sur son compte twitter.

Aidez Le Congo, fermons la page Facebook du M23 qui rit des crimes qu'il commet en RDC!

Ces signalements suffiront-ils pour fermer le compte du M23 sur Facebook. Pas évident, le réseau social américain n'a pas la réputation de se laisser dicter sa politique de gestion des contenus.
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Trésor Kibangula (@Tresor_k)


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Rwanda : la vache et la lance

27/11/2012 à 15h:18 
C'est du Kagamé pur jus, du Kagamé dans le texte, tout de colère glaciale. Vendredi 23 novembre, alors qu'il venait d'apprendre que le dernier rapport des « experts » de l'ONU mettait directement en cause la hiérarchie militaire rwandaise dans le soutien aux rebelles congolais du M23, l'Iron Man de Kigali a puisé ses références dans ce que son peuple considère comme le bien le plus précieux : la vache. « Nous ne sommes pas un troupeau de vaches que l'on conduit à l'aveuglette. Nous sommes les maîtres des vaches. Nous sommes un petit pays, mais nous ne sommes pas un petit peuple. Nous sommes pauvres, mais nous sommes riches de notre intelligence. Personne ne nous empêchera d'exercer nos responsabilités, sans peur, sans reproches. »

La rhétorique est implacable, tout comme est inexorable la volonté du Rwanda de faire des deux Kivus une zone de souveraineté de facto partagée, à la fois glacis sécuritaire face aux désirs revanchards des ex-génocidaires, espace économique offert au dynamisme des entrepreneurs rwandais et terre d'élection pour les Tutsis congolais, ces frères de la diaspora que le pouvoir en place à Kigali ne saurait abandonner à leur sort au risque de se tirer une balle dans l'âme.

Rarement le fossé culturel entre ces deux voisins, le géant aux pieds d'argile et le nain aux bottes de Goliath, aura paru aussi profond. Car côté congolais, où la chute de Goma le 20 novembre a produit les mêmes effets que celle de Tombouctou pour les Maliens, l'heure n'est pas à l'union sacrée mais à la résignation sur fond d'autodénigrement. On chercherait en vain les prémices d'un sursaut patriotique, alors que la résignation, le défaitisme parfois, mais aussi la colère sont omniprésents. Une colère que les Congolais dirigent avant tout non pas contre « l'ennemi », mais contre les Casques bleus de l'ONU et surtout contre leurs propres dirigeants. Difficile de ne pas éprouver une forme de compassion pour Joseph Kabila, ballotté entre Charybde et Scylla. Négocier avec les mutins et se trouver aussitôt accusé de traîtrise et de bradage par une opposition féroce, qui trouverait là l'occasion de ressortir ses arguments les plus douteux sur la rwandophilie subliminale du président. Ou poursuivre la guerre avec une armée corrompue jusqu'à son état-major, au risque de tout perdre, voire de pratiquer la fuite en avant en appelant l'Angola à la rescousse. Ce n'est pas un choix, c'est l'alternative du diable.

Une fois de plus, alors que la RDC donnait ces derniers temps quelques signes de renaissance et de mise en ordre, reviennent à la une des médias les images de chaos d'un pays maudit des dieux. On aurait tort de croire, comme le pensent les Belges et les Français, que les clés d'une solution à la tragédie des Kivus se trouvent toutes à Kigali.

Même s'il a sur le M23 une influence certaine et s'il peut trouver un avantage à une forme d'autonomie de l'est du Congo, le Rwanda n'en a aucun à la poursuite d'un conflit qui lui est nuisible en termes de réputation et d'investissements. Encore moins à la chute de Kabila et à l'arrivée au pouvoir à Kinshasa d'un régime xénophobe et belliciste. Quant aux rebelles, ils ont leur logique et leurs exigences propres, dont le niveau varie avec la fortune des armes, au point d'entrer en contradiction avec les intérêts de leurs tuteurs :
on l'a vu, en 2008, avec Laurent Nkunda, on le reverra sans doute demain avec Sultani Makenga. Reste qu'il s'agit là de Congolais, issus de ce melting-pot ethnique qu'est la RD Congo. Tant que les autorités de Kinshasa ne reconnaîtront pas cette réalité avec tout ce qu'elle implique, la tragédie des Grands Lacs n'aura pas de fin.


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Le Royaume Uni coupe son aide au Rwanda, accusé de soutenir le M23 en RDC

30/11/2012 à 16h:04
Le président du Rwanda, Paul Kagamé.
Le président du Rwanda, Paul Kagamé. © AFP
 
Londres a décidé de ne pas verser au Rwanda les 21 millions de livres (26 millions d’euros) prévus pour le mois de décembre. Le Royaume-Uni annonce simultanément un versement supplémentaire de 18 millions de livre pour "les besoins humanitaires urgents" en RDC.
 
La pression s’accentue sur le Rwanda. Le Royaume-Uni, allié traditionnel de Kigali et l’un des principaux contributeurs d’aide directe au budget rwandais, a annoncé vendredi qu’il ne verserait pas les 21 millions de livres (près de 26 millions d’euros) qui devaient l’être en décembre.

Rapports "crédibles"
Justine Greening, la secrétaire britannique au développement international, justifie cette décision par les « inquiétudes sur les rapports crédibles et convaincants d’un engagement du Rwanda [aux côtés de la rébellion du] M23 en RDC. (…) Ces preuves constituent une rupture des principes du partenariat […] et en conséquence, j’ai décidé de ne pas verser le prochain paiement de soutien au budget du Rwanda ».

Le Rwanda est accusé, par un rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC publié le 15 novembre, de soutenir le Mouvement du 23 mars, une rébellion essentiellement composée d’ex-militaires congolais rwandophones dans la province du Nord-Kivu, qui s’est emparée de la capitale provinciale, Goma, le 20 novembre. Kigali a toujours fermement nié tout soutien à cette rébellion, accusant notamment ce Groupe d’experts d’hostilité vis-à-vis de son gouvernement.

« Les fausses allégations politiquement motivées contre le Rwanda servent les intérêts de ceux qui préfèrent ignorer leurs responsabilités et ne pas affronter les problèmes de gouvernance et de sécurité qui affligent la RDC depuis des décennies. Accuser le Rwanda peut répondre à des objectifs politiques à court terme mais au final, cela entrave la compréhension du conflit et met hors d’atteinte une solution efficace et définitive », a réagi Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères.

Dépendance vis à vis de l'aide internationale
Quoi qu'il en soit, cette décision du Royaume-Uni vient renforcer la pression internationale sur le Rwanda. L’Union européenne (UE) avait déjà suspendu à la fin de septembre des projets d'aide au gouvernement rwandais, après des mesures similaires de la Suède et des Pays-Bas notamment. Le Rwanda est dépendant pour près de la moitié de son budget de l’aide internationale (plus de 600 millions d’euros cette année) qui représente plus de 11% de son PIB. Le Royaume-Uni fait partie des trois principaux donateurs, avec la Banque mondiale et l’Union européenne. Le ministre des Finances, John Rwangombwa, avait prévenu au début de novembre, que ces sanctions auraient des conséquences négatives sur la croissance économique du Rwanda si elles se poursuivaient au-delà de décembre.
Simultanément à cette annonce, Londres a décidé une aide supplémentaire de 18 millions de livres (22 millions d’euros) « pour les besoins humanitaires immédiats en RDC ».
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Par Pierre Boisselet (@PierreBoisselet)


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Goma : le M23 fait tout pour se rendre populaire

(Agence Syfia 30/11/2012)
Fatiguée des conflits incessants, la population de Goma a accueilli plutôt avec soulagement l'entrée du M23 dans leur ville. Dès les premiers jours, le mouvement a tout fait pour asseoir sa popularité, en particulier celles des jeunes, tandis que la complicité de certaines autorités avec le mouvement rebelle en étonne plus d'un.

Pas de casse, pas d'attaques contre les civils, ni même contre les policiers et les militaires, s'est étonné un étudiant en sciences politiques qui, comme de nombreux habitants de Goma, a été surpris de voir que le M23 qui entrait dans leur ville le 20 novembre, s'y comportait comme s'il était un gouvernement légitime. Lors de sa première intervention sur les antennes de la RTNC, la chaîne de l’Etat, Vianney Kazarama, le porte-parole militaire du mouvement, a rassuré la population : "Nous venons pour la protection des personnes et de leurs biens". Dans ce même message, le lieutenant colonel rebelle a appelé tous les militaires et policiers se cachant à Goma et dans les environs à venir le lendemain au stade Les volcans pour s’identifier.
Curieuse, la population de Goma est venue en foule à cette parade militaire pour voir d’eux-mêmes, les nouveaux maitres de la ville. Leurs avis sont partagés sur la présence du M23. Ceux qui le soutiennent, accompagnent le discours de gestes et d'acclamations, d'autres, la peur au ventre, ne disent mot. "Voulez- vous que le M23 avance ou qu’il se limite ici ?", demande Vianney Kazarama. La majorité des jeunes désœuvrés l'ont acclamé demandant "que la guerre continue jusqu’à Kinshasa !". Devant les journalistes locaux et internationaux, le M23 qui revendiquait jusqu'alors seulement le respect des accords du 23 mars 2009, s’est ainsi senti légitimé.

Promesses
Après s’être assuré de sa popularité au stade auprès de la jeunesse (qui pense avoir des postes dans le probable gouvernement du M23, une fois renversé Kabila, même par voie de négociations), le M23 a lancé ses cadres sur le terrain. Pendant que Beltrin Bisimwa, chef du département de la Communication, réunit les journalistes dans la grande salle de la Croix Rouge, afin de leur montrer la ligne de conduite, le chef du département adjoint de la jeunesse, Joël Malembe, ancien étudiant à l’Université officielle de Goma, quant à lui, invite ses amis à le rejoindre dans le M23 : "Venez chers jeunes car le M23 constitue une offre pour la jeunesse à laquelle les critères d'années d’expérience faites ne sont pas demandées". Gwanzu Jean, gradué en agronomie, déclare ainsi, en rigolant, avoir déposé sa demande pour le poste du directeur général de l’OFIDA (Office des douanes et accises).
Lors de son premier contact avec la population, le porte-parole, l'a rassurée en swahili, disant qu'ils vont mettre fin aux nombreux vols dans la ville de Goma. Depuis une semaine, de fait, on n'entend plus les balles tirées habituellement lors de la chasse aux bandits à mains armées. Même les enfants de la rue ne ravissent plus les affaires des passants car ils ont peur du M23 qui sanctionne ces vols d'une balle dans la tête. "Vous êtes tous les fils du pays, venez vous identifier et chacun regagne son poste. Vous n’avez commis aucune faute, la faute appartient à Kabila qui n'a pas bien payé les soldats", a-t-il dit aussi aux militaires et aux policiers.

Mascarades
Cet accueil d'une partie des habitants semble renforcer le M23 dans le bien fondé de son soulèvement. "Nous n’avions pas l’envie de continuer la guerre, c’est la population qui nous l’a demandé", a déclaré Beltrin Bisimwa, le porte parole du mouvement. Dans son point de presse dès son retour de Kampala, où il a rencontré Joseph Kabila le 24 novembre, Jean Marie Runiga, président du M23, a répondu à la question de savoir qui est derrière son mouvement, en disant que leur premier partenaire c’est Kabila et les FADRC (l'armée congolaise), qui les ravitaillent en armes et minutions. Faisant ici allusion aux mille tonnes d’armes qui ont été abandonnées par les FARDC avant la chute de Goma.
Dans la plupart des cas, lorsqu’une ville tombe entre les mains d’une nouvelle force, les cadres qui ont servi le pouvoir adverse ne sont pas les bienvenus, mais ce n'est pas le cas cette fois-ci, s'est aussi étonné un journaliste. Une situation qui pousse les habitants à penser que ces guerres sont des mascarades entre des frères qui se connaissent bien. Le vice maire, le commandant de la police de la ville de Goma, même le secrétaire général de la majorité présidentielle et autres cadres du PPRD, parti de Joseph Kabila, se retrouvent en effet dans les rangs du M23.


Cosmas Mungazi, Mustapha Mulonda


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Après Kigali/ Denis Sassou Ngouesso aujourd’hui à Kinshasa !

 (La Prospérité 30/11/2012)

Le Président Denis Sassou Ngouesso arrive ce vendredi matin à Kinshasa, indiquent des sources proches de la Présidence de la République Démocratique du Congo. Avec son homologue de la RDC, Joseph Kabila Kabange, il sera essentiellement question de la recherche de solutions à la crise militaire qui prévaut à l’Est de la RDC. Vraisemblablement, le Président du Congo-Brazzaville serait dans une démarche de médiation entre Kinshasa et Kigali. Déjà, le samedi 24 novembre dernier, alors que les Chefs d’Etat de la CIRGL se réunissaient à Kampala, Paul Kagame recevait, à Kigali, Denis Sassou Ngouesso. Après donc la CIRGL, l’UA, la SADC et l’ONU, la CEEAC n’entend pas rester en marge face à cette crise qui gangrène l’un de ses membres et non de moindre. Cette rencontre, il faut le souligner, intervient à un moment où des pressions, sans moyens de coercition directe, sont exercées sur le M23 afin qu’il se retire de Goma et où l’on parle de plus en plus de l’évaluation des accords du 23 mars 2009, même si le M23 tente, désespérément, de créer la diversion, en appelant de tous ses vœux aux négociations directes et élargies à l’Opposition politique, la Société Civile et la diaspora. Plus d’une semaine après la chute de Goma, il s’observe un véritable balai diplomatique dans la sous-région des Grands Lacs, voire au niveau continental et international. Objectif, rechercher des voies et moyens permettant d’en finir avec le conflit armé qui déchire la RDC et qui a jeté, dans la forêt, des milliers des compatriotes, créant ainsi un chaos humanitaire inquiétant. Pour mesurer l’ampleur de la crise, l’on a qu’à voir la multiplication de réunions dans l’espace CIRGL, soit deux grandes réunions en moins d’une semaine, avec la participation des personnalités de l’UA. Lesquelles réunions, il sied de le rappeler, ont été sanctionnées par des résolutions sommant le M23 de se retirer, endéans 48 heures, de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Voilà qu’à ces efforts de la CIRGL, de l’UA et de l’Onu, viennent s’ajouter ceux de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale, CEEAC où Denis Sassou Ngouesso, Président de la République sœur du Congo-Brazzaville, tente manifestement une médiation. Déjà, le 24 novembre dernier, lors de la deuxième réunion des Chefs d’Etat de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, Paul Kagame, le Président rwandais, n’avait pas répondu au rendez-vous de Kampala. Motif ? Il recevait, ce même samedi 24 novembre-là, son homologue du Congo-Brazzaville, Denis Sassou, qui serait parti à Kigali, pour tenter un rapprochement entre le pays de milles collines et Kinshasa. Deux pays voisins qui se soupçonnent mutuellement, il y a des années et dont les rapports ont été plus que tendus, vers les années 1994 et 1998. Kigali, on se rappellera, aurait toujours été le principal soutien aux mouvements rebelles qui font la guerre à Kinshasa, entre autres, le RCD, le CNDP et, actuellement, le M23. A ce sujet d’ailleurs, un rapport d’experts de l’Onu a cité nommément des responsables rwandais dont le Ministre de la Défense du Rwanda, M. Kabarebe, d’être des véritables maîtres à penser du M23. Ce matin, indiquent des sources proches de la présidence de la République, le Chef de l’Etat du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Ngouesso, arrive à Kinshasa, pour rencontrer son homologue congolais de la RDC, Joseph Kabila Kabange. Même si le programme de la rencontre n’a pas été révélé à l’avance, l’on croit savoir qu’il sera, sans nul doute, question de la situation sécuritaire préoccupante à l’Est de la RDC. Et ce, à une phase où, à Kinshasa, il est de plus en plus question de l’évaluation des accords du 23 mars 2009. Le M23 décale son retrait Ayant fait semblant de se retirer déjà à partir de ce mercredi 28 novembre 2012, le M23, par la bouche de son porte-parole, le Colonel Vianney Kazarama, a déclaré, au cours d’un meeting tenu à Goma, qu’il reportait le retrait ; un report justifié, selon lui, par des «raisons organisationnelles ». Et, pourtant, d’après certains témoins, des rebelles, par peur de la contre-offensive foudroyante des Fardc, auraient pris soin de mettre à l’abri leur butin de guerre, constitué en grande partie du charroi automobile et autres biens de valeurs chapardées dans des habitations des officiels et dignitaires de la ville de Goma. Bien plus, en lieu et place du retrait, le M23 serait en train de se redéployer autour de la ville de Goma alors qu’il lui est clairement demandé de se retirer à plus de 20 Km de la ville volcanique. Des pressions sans moyens de coercition Des pressions, jusqu’ici diplomatiques, se multiplient. Les Etats-Unis, par exemple, ont demandé aux rebelles de se retirer de Goma. ‘‘Il n’y a qu’un seul chemin pour les rebelles du M23 qui doivent remplir leur engagement et revenir à leur position de juillet dernier’’, a déclaré Mme Hillary Clinton, Secrétaire d’Etat Américain. Ce, avant de demander aux Chefs d’Etat de la région d’arrêter tout soutien militaire au M23. Un soutien, pense-t-elle, qui viole l’embargo imposé par l’Onu aux groupes armés opérant à l’Est de la RDC. Sur un autre registre, le Secrétaire d’Etat adjoint américain en charge des affaires africaines, Johnnie Carson, a mis en garde les rebelles de ne pas continuer à défier les Chefs d’Etat de la région des Grands Lacs. Mais, toutes ces pressions et bien d’autres encore, notent des observateurs, n’ont pas de moyens de coercition. C’est comme si tout dépendait de la bonne foi des rebelles qui risquent d’aller de report en report, des subterfuges à circonvolutions à l’infini tant qu’aucune force supérieure ne soit amenée à les inquiéter, sur terrain, en cas de non respect de cette Déclaration de Kampala.

La Pros.


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Congo : une trentaine de morts dans l’accident d’avion de Brazzaville

30 novembre 2012
Un cargo Iliouchine ©AFP
BRAZZAVILLE (AFP) - (AFP)
Un avion-cargo en provenance de Pointe-Noire au Congo a raté son atterrissage à l’aéroport de Brazzaville faisant une trentaine de morts parmi les habitants du quartier, a-t-on appris auprès des pompiers congolais.
Selon le responsable des services de secrours, Georgelin Massemba, une trentaine de personnes habitant le quartier de La Poudrière, situé au bout de la piste de l’aéroport, ont été tuées lorsque l’appareil est sorti de la piste avant de s’écraser dans un ravin.L’équipage dont on ignore la composition exacte a également péri dans l’accident.

De nombreux blessés, une vingtaine, selon des témoins, ont été transportés à l’hôpital de Makélékélé, au Centre hospitalier universitaire et à l’hôpital militaire.
L’avion, un gros porteur Iliouchine, transportait des voitures et d’autres marchandises pour le compte de la compagnie locale Aero-services.
Selon un journaliste présent sur les lieux, l’accident semble être dû à un violent orage qui s’abattait sur la région.L’avion, qui n’a pas pu freiner suffisamment, est sorti de la piste, a rasé une quinzaine d’habitations, dont un bar, avant d’aller s’écraser dans un ravin et de prendre feu.

Deux heures après l’accident les pompiers fouillaient les décombres dans le quartier de La Poudrière pour tenter de dénombrer les victimes.Cet appareil, théoriquement utilisé pour le fret, est susceptible d’avoir transporté d’autres personnes que les membres d’équipage.

Pourquoi l’Homme est de plus en plus idiot?

 
A. Ca.
Mis en ligne le 29/11/2012

La naissance de cette décroissance intellectuelle remonterait à l’invention de l’agriculture.
Gérard Crabtree est un professeur de biologie du développement à l’Université de Stanford, spécialisé dans l’évolution du genre humain. Tout ce qu’il y a de plus sérieux. Vous pensez donc que lorsqu’il écrit, deux pages durant, au long d’un article intitulé "Notre intellect fragile", dans la revue Trends in Genetics, à quel point l’homme marche vers la stupidité au fur et à mesure que le temps s’écoule, ça fait du grabuge. La thèse du chercheur ? Le cerveau humain a atteint son apogée il y a plusieurs millénaires, et sombre aujourd’hui dans un déclin, certes lent, mais certain. “Je parie , écrit-il, que si un citoyen moyen de l’Athènes de 1000 avant J.-C. apparaissait soudainement parmi nous, il ou elle serait parmi les plus brillants et les plus intelligents de notre société, avec une bonne mémoire, un large éventail d’idées et une vision claire sur les questions cruciales.” Crabtree ne s’arrête pas là : “Je serais également tenté de penser qu’il ou elle serait parmi les plus stables émotionnellement de nos amis et collègues.” Il ajoute : “Je ferais le même pari pour les anciens habitants d’Afrique, d’Asie, d’Inde ou des Amériques d’il y a 2.000 à 6.000 ans.”Sur quelle argumentation ce pourfendeur des esprits brillants contemporains, qui selon lui auraient à peine relui jadis, se base-t-il ? Par le nombre de gènes (de 2.000 à 5.000) impliqués dans les facultés intellectuelles, leur fragilité et surtout la fréquence des mutations délétères dans le génome. Ce qui lui permet d’affirmer qu’en “trois mille ans (120 générations), nous avons tous subi au moins deux mutations délétères pour notre stabilité intellectuelle ou émotionnelle”. La naissance, selon lui, de cette décroissance intellectuelle remonte à l’invention de l’agriculture. Avant ce cap, l’intelligence était un facteur critique pour la survie. Une sorte de filtre où, selon Crabtree, les idiots restèrent quelque part figés. La sélection naturelle a alors commencé à muter, toujours selon le chercheur, de l’intelligence vers la résistance aux maladies.Bref : si l’on en croit les théories du biologiste, l’homme court à foulées enthousiastes, en souriant, vers l’imbécillité. Elle nous guette dans quelques millénaires tout au plus.

Nord-Kivu : les rebelles du M23 accusés à nouveau de pillages à Goma

publié il y a 9 heures, 19 minutes, | Denière mise à jour le 30 novembre, 2012 à 4:02
 
"Les pillages à grande échelle organisés par les militaires rwandais au Nord Kivu et principalement à Goma ne restera jamais sans conséquence et si le Rwanda ne restitue pas ces biens congolais pillés au Kivu, entrainera des vengeances tôt ou tard.
La tres grave barbarie du 21ème Siècle orchestré par le rwanda en RDC est inacceptable et à condamner avec énergie"
 
Les rebelles du M23 font leur entrée dans la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, mardi 20 novembre 2012.
Les rebelles du M23 font leur entrée dans la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, mardi 20 novembre 2012.
Les rebelles du M23 ont pillé plusieurs habitations et bâtiments de Goma le jeudi 29 novembre dans la journée. Plus tard dans la soirée, affirment des témoins, ils ont fait le porte à porte, extorquant des biens, emportant véhicules, argent et téléphones portables. Ce butin aurait été acheminé vers Kibumba, futur quartier général du M23, à près de 30 Km de Goma. Ce pillage a été organisé alors que le M23 promet de se retirer prochainement de la capitale du Nord-Kivu.

Ce pillage a semé la panique au sein de la population de cette ville où les activités socio-économiques, notamment le commerce et le transport, ont été paralysés durant toute l’après-midi.
Ce sont notamment les quartiers Katindo, Katoyi et Keshero qui ont été pillés par ces hommes en uniforme.
La plupart des édifices publics, par contre, ont été épargnés puisque gardés par les forces de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) à Goma.
Dans un communiqué de presse rendu public jeudi 29 novembre, l’ONG Congo Peace Network, a dénoncé ce pillage, exigeant que les rebelles du M23 restituent ces biens à la population avant toute négociation avec le gouvernement.

Plusieurs violations des droits de l’homme depuis l’occupation
Des ONG de défense de droits de l’homme ainsi que des experts de l’Onu ont accusé les rebelles du M23 d’être responsables de plusieurs violations des droits de l’homme depuis qu’ils occupent Goma.
Pour l’association africaine des droits de l’homme (Asadho), la population civile du Nord-Kivu est actuellement confrontée à des exactions et abus de toutes sortes dans les zones occupées par les rebelles M23.
De leur côté, des experts de l’Onu ont publié un rapport dans lequel ils imputent au M23 des violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire perpétrées contre des civils depuis le début de la rébellion en mai dernier. Il s’agirait notamment des exécutions sommaires, des violences sexuelles, ainsi que le recrutement et l’emploi à grande échelle d’enfants soldats.
Le Comité d’observateurs des droits de l’homme, pour sa part, a dénoncé, dans un communiqué, une « guerre d’agression sur fond des crimes de guerre et de haute trahison ».
Se joignant à ce communiqué, les ONG Action pour l’accès à la justice et l’Association des victimes de la guerre du Kivu ont à leur tour dénoncé « des violences dues à la guerre » et appelé à « un dialogue pour la paix ».
Quant au Comité internationale de la Croix rouge, il rapporte que soixante-quatre personnes ont trouvé la mort à l’entrée du M23 à Goma.
Ces associations de défense des droits de l’homme exigent des sanctions contre les auteurs de ces crimes.
Le gouvernement congolais a également accusé le M23 de pillage et de vandalisme. Mercredi 28 novembre à Kinshasa, son porte-parole, Lambert Mende, a parlé d’un « razzia systématique », indiquant que tous les biens publics et privés pillés sont emportés vers un pays voisin sans le citer
De son côté, la direction politique de ce mouvement rebelle rejette ces accusations, attribuant aux criminels évadés de la prison de Munzenze « quelques cas isolés de vols armés ».
Les rebelles du M23 se sont engagés, sous la pression de la communauté internationale, dont la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), à se retirer de la ville de Goma qu’ils occupent depuis le 20 novembre dernier après d’intenses combats avec l’armée, appuyée par les casques bleus de la Monusco.
Lire aussi sur radiookapi.net :

La Grande Bretagne annule son aide budgétaire au Rwanda d’environ 33 millions USD

publié il y a 5 heures, 14 minutes, | Denière mise à jour le 30 novembre, 2012 à 8:03
Justine Greening, ministre britannique à la Coopération internationale/ photo tiers.
Justine Greening, ministre britannique à la Coopération internationale/ photo tiers.
La Grande Bretagne a décidé de ne plus débourser au mois de décembre prochain son aide budgétaire général destiné au Rwanda évaluée à vingt et un millions de livre sterling (plus de 33 millions de dollars américains), a annoncé vendredi 30 novembre, sa ministre à la Coopération internationale, Justine Greening.
 
Elle a affirmé que le gouvernement britannique a déjà exprimé ses inquiétudes sur « des rapports crédibles et irréfutables de l’implication rwandaise en République démocratique du Congo aux côtés du Mouvement du 23 Mars (M23) ».

Depuis le mois de mai 2012, le M23 issu des anciens éléments du CNDP mène une guerre dans l’Est de la RDC. Ce mouvement rebelle dit revendiquer le non respect des accords du 23 mars 2009 signés entre le gouvernement et le Congrès national pour la défense du peuple.
Justine Greening a ajouté que le gouvernement britannique mettra à disposition de la RDC une somme de près de vingt-huit millions de dollars pour faire face aux besoins humanitaires immédiats.

Cette assistance fournira à 100 000 personnes trois mois d’aide alimentaire d’urgence, ainsi que l’accès à l’eau potable, aux articles ménagers essentiels et l’éducation d’urgence en faveur de plus de 130 000 personnes, a-t-elle précisé.
En septembre dernier, Andrew Mitchell, le prédécesseur de Justine Greening avait décidé d’un dégel partiel de l’aide de son aide au Rwanda. L’ambassadeur britannique en RDC, Neil Wigan avait, à cet effet, expliqué que cette aide était destinée aux « populations pauvres » du Rwanda.
Après les Etats-Unis d’Amérique-qui avaient aussi suspendu leur aide militaire à Kigali-, le Royaume-Uni est le second contributeur bilatéral du Rwanda. Selon des chiffres officiels, Londres a accordé un total de 265 millions de livres d’aide au Rwanda.
Lire aussi sur radiookapi.net:

RDC : le M23 accuse la Monusco d’empêcher son retrait de Goma

publié il y a 5 heures, 20 minutes, | Denière mise à jour le 30 novembre, 2012 à 7:37
 
"Apres avoir piller la ville de Goma, Les militaires rwandais du M23 cherchent aussi par tous les moyens d'aller piller tous ce qu'il ya à l'aéroport de Goma malgré la présence de la Monuc.
Le Rwanda payera tôt ou tard ces pillages à grandes échelles qu'il organise à Goma et au Kivu"
Aéroport de Goma
Aéroport de Goma
Le chef militaire du M23, Sultani Makenga, a accusé vendredi 30 novembre la Mission des Nations unies en RDC de bloquer son retrait de la ville de Goma au Nord-Kivu en les empêchant de récupérer leur logistique à l’aéroport. Dans une déclaration faite à l’AFP, il dit attendre que « ce problème soit résolu pour se retirer ».
 
De son côté, la Monusco qualifie ces accusations de « prétexte » pour ne pas quitter la ville de Goma.

Les troupes du M23 devraient se replier samedi 1er décembre à 20 kilomètres de la ville de Goma, selon les résolutions des chefs d’Etat de la région de Grands lacs réunis en sommet à Kampala samedi 24 novembre dernier.
« Je ne vois pas de quelle manière nous pouvons bloquer le mouvement du M23. D’ailleurs, depuis quelques jours, ils [les rebelles du M23] avaient commencé à sortir quelques uns de leurs armements lourds qu’on n’a jamais bloqués », a affirmé Madnodje Mounoubai, porte-parole de la Monusco.
Madnodje Mounoubai précise que la Monusco n’a aucune raison de bloquer le retrait des rebelles de la ville de Goma puis que la décision a été prise par les chefs d’Etat de la RDC, de l’Ouganda et du Rwanda.
Il a ajouté que les rebelles sont entrés avec leur matériel et il qu’ils vont partir avec ça, indiquant que la logistique qui se trouve à l’aéroport appartient aux FARDC.
« L’aéroport était sous l’occupation des forces de la Monusco. Donc en aucun moment, le M23 n’a eu l’occasion de stocker son matériel à l’aéroport. Le matériel militaire qui se trouve à l’aéroport appartient aux FARDC. Nous avons toujours eu le contrôle de l’aéroport », a poursuivi Madnodje Mounoubai.
Les troupes du M23 ont débuté leur retrait de Sake, à 27 km à l’Ouest de Goma vendredi 30 novembre. Ils devront définitivement quitter la ville de Goma samedi 1er décembre.
Lire aussi sur radiookapi.net:

Exclusif : Deux anciens combattants rwandais témoignent de leur engagement en RDC

Par webmaster, le 30 novembre 2012
Gabriel Gatehouse de BBC News a rencontré deux anciens combattants rwandais dans la ville de Bukavu dans le sud du Kivu. Ils affirment avoir passé des mois dans la brousse pour se battre contre les troupes congolaises. Ils disent également avoir été en contact avec les autorités rwandaises et le M23. Ils auraient également touché de l’argent pour poursuivre leurs opérations. Kigali réfute ces allégations.
Ecoutez leur témoignage :
http://africa1.com/spip.php?article27521

jeudi 29 novembre 2012

pas soustraire "Bill Clinton" de la responsabilité des guerres en RDC et il a armé Kagamé

 
de la RDC par le prétexte de droit de poursuite

Les documents sont chez CNN, CBC, RFI, etc.

Yves Kongolo,

Ce que tu écris a de la valeur, mais faites attention à te couvrir vite de la faute. Quand un assassin tue, on l'arrête, mais on cherche aussi qui a commandité. Votre enfant peut-être déclaré assassin, mais vous, son parent, vous allez le défendre naturellement pour défendre votre et la valeur de l'éducation que vous lui aviez donné en alléguant qu'il est victime d'un détournement de conscience. Vous aurez raison.

Patrice Lumumba, Anuarité, Mzee Kabila et les autres congolais disparus sont victime d'un assassinat commandité. Quand on promet à un pauvre de le sortir de sa misère et lui garantissant la protection quand il va tuer, celui-ci va vite agir pour recevoir la pactole. Accuser vite les Congolais, c'est faire mauvais sang contre bon sang. Car, vous, vous n'êtes pas assassin, il n'est pas normal, même dans une perspective collective de s'engluer dans la faute des autres. En soutenons la culpabilité pour ce qui ne va pas par le "Nous", vous mêlez aussi vos parents dans la boue, car ils sont dans l'ensemble inclus des Congolais. Or, ces derniers que je respecte, lorsque je vous vois prendre part au débat sur la République, j'affirme qu'ils ne sont pas dans les "Nous" de coupable.

Nous ne savons pas ce qui a été arrangé derrière ces assassinats. Soustraire "Bill Clinton" des crimes contre l'humanité qui se perpètre en RDC et dire que c'est "Nous", c'est une faute grave contre soi et contre tous, c'est-à-dire ceux qui sont dans le "Nous". C'est cela que je voulais vous donner. Nommer les responsables de notre drame par leurs noms. Les Américains n'accablent pas les leurs, ces compatriotes qui sont impliqués sans contours dans les attentats du 11 septembre 2001, mais ils ont tous reconnu "Oussama Ben Laden" l'auteur de cette tragédie. Nous Congolais devons faire de même. Si les Américains s'expurgent des drames qui sont arrivés chez avec la complicité des leurs, nous aussi nous devons pointer les Belges, les Américains qui sont derrière nos crises et nos guerres.

Djamba Yohé,

Gaston-Marie F.

Le Congolais de l'Atlantique Nord,

Ottawa, le 29 novembre 2012,

Canada.

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Analyse et réflexion

Nous sommes responsables des nos malheurs (Yves Kogoloo).

Essayons d’imaginer les prescriptions du médecin, si la RDC consultait un docteur ?
Nom : RDC
Age : 52 ans
Votre problème ?
Je souffre des palpitations internes liées à des guerres ethniques, rebellions depuis mon enfance et actuellement ça s’est empiré.
Le médecin : Avez-vous déjà vu un médecin depuis que ç’a commencé ?

Oui en 1964, après les rebellions de Mulele, je suis allé au clinique universel des Nations Unies, le médecin m’avait prescrit, les élections libres et transparentes, malheureusement la piqûre était douloureuse, j’ pas pu continuer. Il y a eu un arrêt cardiaque avec le coup d’Etat de 1965 et je suis entré dans un profond comma. Les médecins m’on réanimé à Sun City, ils m’ont prescrit, de prendre la bonne gouvernance chaque jour, ajouté à cela les élections libres, démocratiques et transparentes chaque 5 ans.

Qu’avez-vous fait ?

J’ai essayé, mais l’élection de 2011, c’était trop amer, je n’ai pas pu la digérer.
Le médecin : Ok c’est ce qui explique les palpitations que vous avez actuellement ? Il faut respecter les prescriptions du médecin, allez voir l’infirmière, qu’elle vous donne un comprimé de dialogue, qu’elle vous fasse une perfusion de la vérité des urnes. Rentrez à la maison, reprenez votre cure du processus électoral, en respectant les doses.
La faute, c’est Nous !
La faute c’ pas Kagame, encore moins les impérialistes. Nous sommes les responsables de nos propres malheurs. Ce n’est pas un blanc qui a capturé mon frère Nkontakité dans la brousse pour un verre de sel. Ce n’est pas Baudouin qui a transféré Lumumba au Katanga. Ce n’est pas Clinton qui a tiré sur Mzee au Palais de Marbre, c’pas un soldat belge qui a poignardé la sœur Annuarite.

La guerre à l’Est, est voulue et fabriquée par une certaine classe politique pour des intérêts personnels et égoïstes. Le nœud du problème c’est le refus de la volonté commune. A place du brassage, prévu à sun city, nous avons eu le mixage. Où est la cour constitutionnelle ? Est-ce nous avons eu des élections libres, crédibles en RDC. Nous avons choisi de faire autrement, nous avons court-circuité les choses, voilà les dégâts.

Nous répétons toujours les mêmes erreurs. En 1964, Joseph Kasavubu n’a pas digéré la victoire de Moïse Tshombe (à l’époque Premier ministre) devenu populaire après ses victoires sur les guerres mulelelistes à l’Est et à Kwilu. Il va jusque à révoquer le premier ministre qui avait une majorité absolue au Parlement et le soutien de la population. Kasavubu va perdurer dans l’erreur en nommant Evariste Kimba, ancien ministre du sécessionniste Tshombe, Premier ministre dans l’idée de diviser et dresser certains députés contre le Président du CONACO. La RDC était alors entrée dans une cacophonie, un désordre organisé, entretenu qui a permis à Joseph Mobutu de faire le coup d’état de novembre 1965.

L’analyse de cette crise de 1964 démontre à suffisance que la cause principale était le non respect de la volonté commune (la vérité des urnes). Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je pense que les élections chaotiques de 2011 sont à la base de tout ce que nous vivons aujourd’hui.
La solution, c’est de revenir aux fondamentaux, le consensus, la réconciliation nationale et l’acceptation de la volonté du peuple congolais issue des urnes.
Les tueries ne servent à rien, car le fils du tué cherchera toujours à tuer le tueur de son père. Le pardon dans la verité et la conversion doit primer. La participation de tous dans la recherche de la pais, unité et développement de la RDC implique une conversion des acteurs politiques et sociaux. Il est facile d’allumer le feu, mais pour l’éteindre !
Yves Kongolo