samedi 19 janvier 2013

19/01/13/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)


Les négociations pour le retour de la paix à l’Est de la Rdc qui se déroulent actuellement à Kampala en Ouganda intéressent une fois de plus les journaux parus ce jour à Kinshasa. Il en est de même des rumeurs sur la démission de Claude Leroy, sélectionneur de l’équipe nationale de football pourtant engagée à la Can qui démarre ce samedi en Afrique du Sud.

Kampala

« Le Rwanda infiltre à nouveau l’armée », titre Le Potentiel. « Chassez le naturel, il revient au galop », renseigne un adage populaire qu’évoque ce journal qui souligne : « En Rdc, chaque négociation d’un accord de paix correspond un nouveau processus d’intégration et de brassage au sein des forces armées et de la police ». Comme à Sun City en 2002 et Goma en 2003, rappelle Le Potentiel, le M23, poussé par son patron, le Rwanda, réclame aussi le même traitement. Pour ce journal, « Les revendications du M23 tiennent à un schéma savamment concocté. Il s’agit de fragiliser la Rdc en infiltrant son système de défense et de sécurité ».
(On ne voit pas trop ce que « l’infiltration rwandaise » vient faire là-dedans. Dans le monde entier, ceux qui embrassent le métier des armes espèrent, comme dans tout autre métier, faire carrière. Tour jeune sous-lieutenant se voit dans ses rêves avec les étoiles de général. La particularité du Congo, c’est que, depuis l’indépendance (voir la carrière de Mobutu) la politicaille, les trafics, les trahisons et les mutineries sont des moyens d’avancement plus rapides que le service ou l’héroïsme. Le remède est connu : il faut que tout soldat sache que, s’il se mutine, quelle qu’en soient les raisons, il sera fusillé. NdlR)

Dans un autre article intitulé « La Balkanisation made in Kampala », Le Potentiel indique que « quelques semaines seulement d’accalmie, sur le front militaire, ont suffi pour que les Congolais se mettent à oublier le risque de balkanisation que le Rwanda et l’Ouganda continuent d’entretenir dans l’Est du pays sous la bannière du M23 ». La menace étant bien réelle, les négociations de Kampala devaient inquiéter au plus haut point, estime ce quotidien.
En effet, note-t-il, face au péril qui se profile, les Congolais risquent de ne point pardonner à leurs dirigeants d’être partis négocier, en Ouganda, avec le M23. Une milice aux ordres de Kampala et de Kigali qui a été mondialement décriée, comme en témoignent les dénonciations du Président Obama auprès de Paul Kagame, la tribune publiée dans Le Monde par l’ancien Président français Jacques Chirac et un groupe de personnalités, le message du roi des Belges Albert I, les rapports d’Ong…, alerte encore Le Potentiel.

Parlement

Digitalcongo voit « Les députés satisfaits d’avoir accompli leurs engagements de la session extraordinaire clôturée le 15 janvier ». Clôture le 15 janvier dernier avec note de satisfaction totale de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale après un travail ayant épuisé tous les dossiers inscrits à l’agenda de la dite session tandis que le premier des députés recommandait la vigilance aux élus pendant les vacances qu’ils vont devoir prendre.
Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
Faut-il considérer que la « satisfaction du devoir accompli » que manifestent les « élus » concerne le fait d’avoir entériné cette situation et de n’avoir rien fait de séreux pour réformer la CENI, principal instrument de ce désordre institutionnel ?

Sport

Les bruits sur la démission du sélectionneur national Claude Leroy, qui ont circulé vendredi à Kinshasa alimentent aussi la presse congolaise. Ce samedi, « Can 2013 : Grogne au sein de la délégation de la Rdc », constate La Référence+.


Le sélectionneur de l’équipe nationale de la Rdc et son adjoint auraient démissionné le jeudi 17 janvier à deux jours du début des la Coupe d’Afrique des Nations (Can), soutient ce journal. Dans sa lettre de démission qu’il aurait remise à Théo Binamungu, Chargé des équipes à la Fédération congolaise de football association (Fecofa), le technicien français aurait dit ne pas être en mesure de poursuivre sa mission, déplorant les nombreux épisodes de désorganisation qui ont précédé l’arrivée de l’équipe en Afrique du Sud.

Le Potentiel pour sa part titre : « Démission de Claude Leroy. Le ministre Banza dément ». Ce journal cite : « Pour le ministre des Sports, il ne traite pas avec Claude Leroy par l’entremise de la Fecofa ». Informé de cette rumeur, poursuit Le Potentiel, le ministre a appelé le Président de le Fecofa, qui lui a indiqué que le sélectionneur n’avait pas démissionné. D’où la conclusion : « Il y a eu plus de peur que de mal » en citant une fois de plus : « Le ministre Banza affirme que le Gouvernement avait respecté le programme des préparations tracé par Claude Leroy ».

Presse et documents étrangers

Election du Rwanda au Conseil de sécurité: opportunité ou déception ?

Donatella Rostagno, Secrétaire Exécutif d’EurAc - Bulletin EURAC du 17 01 13


Le 18 octobre 2012, le Rwanda a été élu membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour les années 2013 et 2014. Pourtant, à la veille de ce vote, un rapport du Groupe d'Experts mandatés par les mêmes Nations unies accusait directement le Rwanda de soutenir une rébellion armée active dans l'Est de la RDC, le M23, à l'origine de graves violations des Droits de l'Homme.


Le texte, d’abord confidentiel, dévoilé ensuite par plusieurs médias, affirmait preuves à l’appui que Kigali continuait de violer l'embargo sur les armes en fournissant un soutien militaire direct aux rebelles du M23, en facilitant leur recrutement et en leur fournissant armes, munitions et conseils politiques.
 

Dans un rapport de 50 pages publié quelques jours auparavant (8 octobre 2012), Amnesty International venait de dénoncer l’augmentation des actes de torture dans les prisons rwandaises, des cas de détention illégale, de disparition et de traitement inhumain qui s’ajoutaient aux violations des Droits de l’Homme, au manque d’espace démocratique et politique qui caractérisent depuis des années la situation politique interne au pays. Cette élection a surpris plus d’un observateur et certains, comme Human Rights Watch, n’ont pas manqué de le regretter.
 

EurAc et ses membres craignent que la présence du Rwanda au Conseil de sécurité ne renforce son influence, et du coup ses capacités à nier les actions négatives de son gouvernement aussi bien dans son propre pays qu’au-delà de ses frontières. Ils déplorent fortement l’élection du Rwanda dans le Conseil de sécurité et n’arrêteront pas de suivre de près les développements politiques dans le pays et dans la région en travaillant incessamment en coopération avec leurs partenaires de la société civile de la région des Grands Lacs. EurAc demande à l’Union Européenne, ses Etats membres et en particulier aux membres européens qui siègent au Conseil de Sécurité des Nations unies, de s’engager davantage dans l’observation de l’action gouvernementale rwandaise en renforçant la pression pour qu’il y ait une majeure ouverture de l’espace démocratique et politique au Rwanda et pour que le Rwanda cesse de jouer un rôle négatif causant une instabilité pérenne et grandissante dans la région.
 

Comme l’écrit HRW dans l’article « La meurtrière force rebelle du Rwanda » publié le 28 décembre sur International Herald Tribune «Ce n'est qu'une fois que le Rwanda aura cessé de soutenir le M23 qu'il sera capable d'apporter une contribution crédible au travail du Conseil de sécurité visant à sauver des vies humaines, en s'inspirant de sa propre histoire tragique en tant que victime d’un génocide et de son expérience en tant que contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix ».
 

Selon l’attitude qu’adoptera le régime rwandais, son admission au Conseil de sécurité sonnera, donc, comme une opportunité ou au contraire comme une déception.


BAHREIN, MALDIVES ET RDC AU PROGRAMME DU COMITE DES DROITS DE L'HOMME DES PARLEMENTAIRES DE L'UIP QUI SE REUNIT LA SEMAINE PROCHAINE

Les violations des droits de l’homme de parlementaires à Bahreïn, aux Maldives et en République démocratique du Congo (RDC), voilà entre autres les cas sur lesquels se penchera le Comité des droits de l’homme des parlementaires, qui se réunit du 14 au 18 janvier.

 
Cette session permettra au Comité d’entendre les autorités parlementaires de Bahreïn sur le dossier de Matar Ebrahim Matar et de Jawad Fairuz Ghuloom, qui auraient fait l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires, ainsi que de mauvais traitements. M. Ghuloom fait partie des 31 militants de l’opposition qui se sont vus déchoir de la nationalité bahreïnite au mois de novembre.

Cette audition fait suite à une résolution que l’UIP a adoptée à sa 127ème Assemblée, à Québec, au mois d’octobre, et dans laquelle elle se disait préoccupée par les efforts déployés pour étouffer l’opposition et s’inquiétait de ce que personne n’ait eu à rendre de comptes au sujet des mauvais traitements qui auraient été infligés aux deux parlementaires.
Le Comité des droits de l’homme des parlementaires s’intéressera également aux conclusions d’une mission de droits de l’homme que l’UIP a dépêchée aux Maldives en novembre dernier, pour réunir des preuves directes au sujet des allégations de mauvais traitements, de détention et de harcèlement à l’encontre de 19 parlementaires de l’opposition. Il s’est déjà dit préoccupé que la violence politique et l’intimidation de parlementaires n’aient pas cessé depuis le début de la crise politique en février 2012, et que les responsables n’aient pas été poursuivis.
Cet organe de protection des droits de l’homme s’interrogera aussi sur les mesures à prendre au sujet de deux parlementaires de l’opposition en République démocratique du Congo, MM. Eugène Diomi Ndongala et Pierre Jacques Chalupa. Il s’était dit vivement préoccupé par leur situation dans une résolution adoptée à l’Assemblée tenue par l’UIP à Québec, en octobre dernier.    
Le Comité est actuellement saisi de 83 cas concernant 233 parlementaires de 39 pays, répartis sur l’ensemble des continents, qui portent sur des disparitions, des atteintes à la liberté d’expression, des cas de harcèlement, des accusations pénales à mobile politique, des arrestations illégales et des détentions arbitraires, parmi d’autres violations des droits de l’homme.
 

Le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP fondé en 1976 doit également connaître d’un certain nombre de dossiers anciens et toujours non résolus portant notamment sur des cas de disparition de parlementaires au Bélarus, en Erythrée et au Rwanda. Enfin, il traite aussi de cas très médiatisés comme ceux de Sam Rainsy au Cambodge, d’Anwar Ibrahim en Malaisie, de Fawzia Koofi en Afghanistan ou de Jatuporn Prompan en Thaïlande

RD Congo : la Gécamines veut construire une usine de cuivre de 200 000 tonnesJeune Afrique (Avec Reuters) 15 Janvier 2013
 

Dans les années 80, la Gécamines était l'un des plus grands producteurs de cuivre en Afrique, avec un pic de production annuelle à environ 500 000 tonnes. La Gécamines, ancien fleuron du cuivre en RD Congo, envisage de construire une usine d’un coût de 1,5 milliard de dollars destiné à traiter la production de deux mines de cuivre estimée à 5 millions de tonnes de minerai.
 

Le deuxième volet de la stratégie de développement de la Gécamines vient de commencer. En effet, alors qu’elle vient de conclure le rachat de l'intégralité des parts de Copperbelt Minerals dans deux concessions de cuivre au Katanga et de 60% de la Compagnie minière du Sud-Katanga, la société minière nationale a annoncé son intention de construire une usine métallurgique d’une capacité annuelle de 200 000 tonnes, pour un coût de 1,5 milliard de dollars.    

Côté financement, le président du conseil d'administration de la société Albert Yuma, cité par Reuters, a déclaré que la Gécamines « lèverait l’argent nécessaire » sans donner plus de précisions. Il a ajouté que l'usine devait entrer en service en 2015, avec une capacité réduite de 100 000 tonnes dans un premier temps. La production actuelle de la société est de 20 000 tonnes.
 

Plan de relance
 

Au temps de sa gloire, la Gécamines était l'un des plus grands producteurs de cuivre en Afrique, avec un pic de production annuelle à environ 500 000 tonnes dans les années 80. Depuis, sa production a diminué de façon ininterrompue pendant deux décennies alors que ses dettes sont montées à quelque 1,5 milliard d'euros. Depuis 2011, un plan de relance d’un coût de 930 millions de dollars a été adopté.

Le manque de transparence de certaines opérations réalisées par la Gécamines, détenue par l'État congolais, sont à l'origine de la crise ouverte entre la RD Congo et le Fonds monétaire international (FMI).
 

Intervention française au Mali : espoir pour le Congo ? (AgoraVox 15/01/2013)


La France a finalement pris ses responsabilités. En intervenant militairement au Mali, elle rompt le confort de la politique du laissez-faire qui fait le lit des tragédies et des désordres récurrents en Afrique. Lorsque les autorités d’un pays ne peuvent plus, ni protéger leurs populations ni préserver l’intégrité du territoire national, il est de la responsabilité d’une « grande puissance » d’intervenir pour éradiquer la propagation de l’anarchie, les agressions contre la population et le péril des « régimes dangereux » (ex. les talibans). Du coup, les Maliens se remettent à espérer. Leur pays sera « sauvé ».

Une perspective qui contraste avec l’angoisse qui déchire le cœur d’un autre peuple sur le Continent, le peuple congolais. Depuis 1996, le Congo est menacé de balkanisation par le Rwanda et l’Ouganda à l’origine des guerres répétées d’agression, de terribles souffrances infligées aux populations et de la politique internationale du laissez-faire. La ferme réaction de Paris face à la situation du Mali fait naturellement espérer qu’enfin une grande puissance refuse de s’accommoder de la banalisation des anarchies.  

Dans son discours au sommet de la francophonie à Kinshasa, le Président Hollande avait promis d’œuvrer pour l’intégrité des deux pays : le Mali et la République Démocratique du Congo. Au Mali, on peut dire qu’il est en train de tenir sa promesse. Au Congo, les populations continuent d’espérer l’arrivée des troupes françaises, seule force capable d’obliger le Rwanda et l’Ouganda à cesser d’agresser le Congo (voir rapports de l’ONU) et massacrer sa population sous la bannière des « rebellions » fantoches (M23, CNDP, RCD, AFDL,…). Des agressions dont le bilan, six millions de morts, suffit à rendre injustifiables. Mais elles se poursuivent, comme en témoigne l’attaque sur Goma du 20 novembre 2012 par l’armée rwandaise, soit un mois après le discours de François Hollande à Kinshasa dans lequel il martelait que « les frontières de la RDC sont intangibles et qu’elles doivent être respectées. » 

La République Démocratique du Congo se trouve ainsi dans une situation beaucoup plus désespérée que celle du Mali, et seule une armée aussi respectée que l’armée française peut mettre un terme aux guerres récurrentes d’agression, de massacres, de viols et de pillage qui dévaste la partie Est du pays et menace son intégrité. Les groupes armés qui endeuillent, aussi bien le Nord du Mali (Ansar Dine) que l’Est du Congo (M23) ont en commun d’être unanimement décriés par la communauté internationale au vu des crimes dont ils se rendent coupables contre la population et de l’anarchie qu’ils propagent dans les deux pays. Il serait dès lors tout à fait cohérent que la France soit encouragée à intervenir dans les deux pays, l’un après l’autre.
Bien entendu, Paris n’a pas vocation à régler tous les problèmes de sécurité en Afrique. Il s’agit juste de relever que le Mali et la RD Congo sont actuellement les deux crises majeures du Continent, et que les dirigeants africains, seuls, ne sont plus en capacité de leur trouver un quelconque dénouement.        

Etant donné que les combats menacent de reprendre à tout moment, dans l’Est du Congo (enlisement des pourparlers de Kampala), avec leurs lots de massacres, de viols, de pillage et de déplacements forcés des populations, il serait difficilement concevable que la France rapatrie ses troupes d’Afrique et abandonne les populations du Kivu à la merci des agressions rwando-ougandaises et des groupes armés aux ordres des deux pays.

Au-delà du volet militaire
Il faut bien se rendre à l’évidence : il faut engager parallèlement une action politique pour aider le Mali à rebâtir sa capacité de gouvernance dès la fin des opérations militaires. Une victoire militaire sur les islamistes ne suffira pas à mettre le Mali à l’abri.
Il faudra envisager le même type d’engagement en deux volets (militaire et politique) en cas d’intervention au Congo. Les deux pays sont avant tout deux Etats qui se sont « effondrés ». Le Mali ne s’est jamais remis du coup d’Etat foireux de mars 2012. Au Congo, les tombeurs de Mobutu, seize ans après, n’ont jamais réussi à bâtir un véritable Etat. Le pays est si fragile, sur le plan institutionnel, que seuls les casques bleus et les ONG tentent d’empêcher sa désintégration.     

L’armée congolaise, tout comme l’armée malienne ne sont pas en mesure de protéger la population et le territoire national (chute de Goma déserté par l’armée congolaise, chute des villes maliennes du Nord désertées par l’armée). 

Ainsi, malgré elle, la France pourrait aujourd’hui n’être qu’à l’aube d’un engagement « condamné » à durer sur le Continent Noir. Les armées des deux pays se sont effondrées parce que les deux pays souffrent d’insuffisances structurelles en matière de gouvernance. Il va falloir œuvrer pour qu’ils se dotent d’un personnel politique suffisamment fort pour maintenir le contrôle du territoire national et ainsi consolider les acquis de l’intervention armée, faute de quoi, tout le travail que l’armée française aura abattu dans les prochaines semaines sera, au mieux, vite oublié, au pire, à refaire.


Mali et RD Congo : deux poids, deux mesures ? Gaspard-Hubert Lonsi Koko – JOL-Press - 17/01/2013

Dans une intervention télévisée en date du 11 janvier 2013, le président de la République française a annoncé l’engagement des forces armées françaises au Mali, en soutien aux troupes maliennes, pour repousser les groupes armés islamistes. François Hollande a affirmé que cette opération de lutte contre des « terroristes » durerait « le temps nécessaire ». La France a donc déployé huit cents soldats depuis le début de son intervention militaire, et ce dispositif sera progressivement porté à deux mille cinq cents hommes.

D’aucuns s’interrogent sur le fait que la France ne soit pas intervenue militairement en République Démocratique du Congo, où la situation est beaucoup plus désespérée que celle du Mali. De plus, dans son discours au sommet de la Francophonie à Kinshasa, le chef de l’État français avait promis d’œuvrer pour l’intégrité de ces deux pays francophones.

Les raisons de l’intervention française

La France intervient sur le sol malien, entre autres, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme – l’objectif étant d’empêcher que le Mali ne devienne un État de type salafiste, avec tout ce que cela comporterait comme conséquences par rapport aux intérêts occidentaux. L’éventualité de l’hégémonie des trois groupes islamistes – en l’occurrence AQMI, le Mujao et Ansar Eddine – ce pays d’Afrique a donc justifié le soutien du conseil de sécurité des Nations unies et de la classe politique française à la guerre de François Hollande.
D’aucuns n’ignorent que la position géostratégique de la République Démocratique du Congo ne laisse nullement indifférents les groupes opposés aux intérêts occidentaux, tels que l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), les Shebabs, les commandos salafistes..., dans ce vaste et très riche territoire francophone. Les richesses dont regorgent quelques pays africains n’intéressent pas que les seuls Occidentaux, mais aussi d’autres puissances confirmées et émergentes comme la Chine, la Russie, le Japon, l’Inde, le Brésil... sans oublier des groupes extrémistes tels que les Hezbollahs, Al-Qaïda, les Talibans... qui, pour des raisons économique et géostratégique, comptent bien s’implanter durablement dans le bassin du Congo où il sera très difficile de les déloger. Pourquoi la France ne s’est-elle pas appuyée sur la Convention européenne pour la répression du terrorisme, conclue le 27 janvier 1977 à Strasbourg, pour justifier une intervention militaire – soit des forces armées françaises, soit de l’Eurofor – dans la région du Kivu ?

La division de la classe politique congolaise

À Paris, la classe politique, toutes tendances confondues, a approuvé dans sa majorité l’initiative de François Hollande d’envoyer l’armée française au Mali. Consensus qu’a confirmé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en se félicitant de « la capacité de [la France] à se réunir lorsque sont en jeu les valeurs qui sont au fondement même de [la] République » et en insistant sur une unité particulièrement importante « à un moment où [les soldats français] sont engagés sur le terrain en appui à l’armée malienne ».

À Bamako, toutes les forces vives sont favorables, au-delà de leurs divergences, à l’intervention armée de la France et des forces de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Sur le plan politique, le président par intérim de la République malienne, le professeur Dioncounda Traoré, a sollicité l’intervention militaire de la France auprès de François Hollande pour arrêter l’avancée des djihadistes. Or à Kinshasa, les intérêts partisans ne cessent de primer sur le patriotisme. Ainsi la classe politique congolaise n’est pas prête à s’unir, ne serait-ce que temporairement, pour enrayer l’agression à finalité « balkanisatrice ».

Un avantage non exploité

La France ayant une responsabilité morale dans la mise en place de l’opération Turquoise, le président de la République française ne peut rester indifférent à la dramatique situation en cours dans la région du Kivu. Les autorités congolaises auraient donc dû solliciter auprès de différents chefs d’État et de gouvernement, lors du sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Kinshasa, une intervention militaire des pays francophones en vue de la sécurisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo.    

Malheureusement, cela n’avait nullement frôlé leur esprit, l’enjeu ayant surtout concerné la soi-disant « légitimité » ou « illégitimité » de tel ou tel candidat à l’élection présidentielle. Alors qu’il disposait de tous les atouts, le président Joseph Kabila n’a pas su exploiter l’avantage qui lui aurait permis d’obtenir le soutien unanime de la communauté francophone, surtout celle de la Belgique, en vue de la sécurisation de la partie orientale.

La Scientologie infiltre les milieux belgo-congolais


BRUXELLES 17/01 (BELGA)
 

L'Eglise de scientologie a pour objectif d'étendre ses activités au Congo à partir de Bruxelles, selon un rapport de la Sûreté de l'Etat dont ont pu prendre connaissance La Dernière Heure et Het Laatste Nieuws.


Selon ce rapport, Bertin Mampaka (cdH), vice-président du Parlement bruxellois et conseiller communal à la ville de Bruxelles, ainsi que Justine Kasa-Vubu, fille de l'ancien président congolais Joseph Kasa-Vubu, en font partie. L'Eglise souhaiterait favoriser "l'ascension politique" de M. Mampaka et encourager le "retour" de Mme Kasa-Vubu sur la scène politique congolaise. Pour ce faire, elle mettrait à leur disposition des moyens financiers, humains et techniques. La Fondation Kasa-Vubu servirait de réceptacle pour toutes ces aides, selon les journaux.

Bertin Mampaka a néanmoins répondu catégoriquement qu'il ne "connaît personne appartenant à la scientologie".
 

Un témoignage repris dans le rapport parle par ailleurs de Bruxelles, l'endroit "d'où tout est possible", rapporte le quotidien francophone.
 

Selon la Sûreté, la scientologie a placé le Congo au centre de sa stratégie d'expansion en Afrique. Elle souhaiterait ainsi s'étendre vers la Zambie et l'Angola.

Le mouvement religieux voudrait également apporter son soutien au M23, groupe rebelle soutenu par le Rwanda à la base de graves déstabilisations dans l'est du Congo. Des cadres bruxellois de la scientologie ont eu des contacts avec des personnalités rwandaises. Ces dernières auraient pour mission de convaincre les Belgo-Congolais influents de "promouvoir" la cause du M23.


Des cultes pour commémorer l’assassinat en RDC de Laurent Kabila et Patrice Lumumba

Bouba Sow – Le Soleil (Dakar) – 17 01 13
 

Des cultes d’action de grâces ont été célébrés à travers la République Démocratique du Congo (RDC) pour commémorer les 12 ans de l’assassinat de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila et les 52 ans de l’assassinat du premier Premier ministre du pays, Patrice-Emery Lumumba.
 

A Kinshasa, le culte célébré à la Cathédrale du centenaire protestant, dans la commune de Lingwala, a été marqué par la présence du président congolais, Joseph Kabila Kabange, ainsi que de plusieurs autorités politiques et militaires du pays.
Des gerbes de fleurs ont ensuite été déposées au mausolée de Laurent-Désiré Kabila, dans la commune de la Gombe.        

Laurent-Désiré Kabila avait pris en 1976 à partir de l'Est du pays la tête de la rébellion de L'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) qui a chassé du pouvoir le 17 mai 1997 le maréchal Mobutu Sese Seko.
Après un peu plus de trois ans de règne, il a été assassiné dans son palais à Kinshasa le 16 janvier 2001. Il a été remplacé le 26 janvier de la même année par son fils, l'actuel président Joseph Kabila Kabange.

Quant à Patrice-Emery Lumumba, il a été le tout premier Premier ministre de la RDC devenue indépendante le 30 juin 1960, avec comme président de la République Joseph Kasa-Vubu.
Il a été déporté et assassiné au Katanga (Sud-Est du pays) le 17 janvier 1961. Un procès sur son assassinat s'est ouvert dernièrement en Belgique, ancienne métropole de la RDC. Les Congolais retiennent de ces deux personnes, élevées par la suite au rang de héros nationaux, leurs recommandations de ne jamais trahir le Congo, de se prendre en charge et de voir le Congo un et indivisible.

© CongoForum, le samedi 19 janvier 2013


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