vendredi 25 janvier 2013

Déploiement des drones en Rdc. Le Conseil de sécurité dit d’accord

 
(L'Avenir Quotidien 25/01/2013)


*Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son feu vert à l’utilisation de drones de surveillance dans l’Est de la République du Congo par la Monusco, la force de maintien de la paix.


Et ce, en réponse à une lettre du Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon qui avait écrit au Conseil de sécurité le mois dernier pour recommander l’utilisation de drones pour surveiller les mouvements des rebelles du M23 et assister la Monusco.

* Toutefois, ce déploiement se fera à titre expérimental, et au cas par cas. Mais ce feu vert intervient après des semaines de tractations : la Russie, la Chine et le Rwanda avaient manifesté leur inquiétude sur l’utilisation d’avions-espions en RDC.

*S’étant rendu compte que leurs jours sont comptés, le M23 multiplie des déclarations pour tirer en longueur l’évaluation de Kampala. Selon des sources proches de Kampala, les terroristes du M23 auraient même cherché à rencontrer Yoweri Museveni, censé les aider à modifier l’ordre du jour adopté de commun accord avec la délégation de la Rd Congo.

Enfin, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné hier son feu vert pour l’utilisation de drones de surveillance dans l’Est de la République démocratique du Congo par la Monusco, la force de maintien de la paix. Le feu vert intervient après des semaines de tractations : la Russie, la Chine et le Rwanda avaient manifesté leur inquiétude sur l’utilisation d’avions-espions en RDC.

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon avait écrit au Conseil de sécurité le mois dernier pour recommander l’utilisation de drones afin de surveiller les mouvements des rebelles du M23 et assister la Monusco. Le président du Conseil de sécurité du mois de janvier, l’ambassadeur du Pakistan à l’ONU, a répondu dans une lettre publiée hier jeudi que le Conseil avait pris note du projet de la Monusco, approuvant dans les faits l’utilisation de drones. Toutefois, ce déploiement se fera à titre expérimental, et au cas par cas.

Coup de chapeau à Hervé Ladsous

Le Secrétaire Général adjoint des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, avait déclaré le 8 janvier dernier que la Monusco prévoyait de déployer trois drones pour surveiller l’Est de la RDC. Le Rwanda s’y était initialement opposé, mais le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, a récemment déclaré n’y voir aucun inconvénient.

« En quoi vont-ils contribuer à restaurer la paix en Rdc ? Si l’ONU doit utiliser les drones en Rdc, c’est son choix », a dit Paul Kagame. Cette position intervient pendant que le 09 janvier dernier, M. Olivier Nduhungirehe, vice-ambassadeur du Rwanda à l’ONU déclarait qu’il n’est pas sage d’utiliser un engin sur lequel nous n’avons pas suffisamment d’informations. Et d’ajouter que l’Afrique ne deviendra pas un laboratoire pour des engins d’espionnage de l’étranger.

Au sujet des drones, disons que la Rd Congo n’a trouvé aucun inconvénient à leur déploiement, d’autant plus qu’ils vont mettre un terme aux accusations sans fondement du Rwanda. « Le Gouvernement congolais salue cette proposition puisqu’elle tend visiblement à améliorer les capacités des forces internationales impliquées dans la sécurisation de l’Est de la RD Congo.

A l’Est en effet, la Force onusienne agissant au nom de la communauté internationale devrait, pour la crédibilité de cette dernière, améliorer ses capacités opérationnelles pour arrêter la catastrophe humanitaire qui se joue au Kivu », a déclaré Lambert Mende le 11 janvier 2013, avant d’ajouter que le déploiement de trois drones non armés pour surveiller l’Est de la RDC paraît d’autant plus utile au renforcement de la paix dans la région qu’il permettra d’affiner la maîtrise par les forces internationales des mouvements le long de la frontière à problèmes qui sépare la RD Congo et la République du Rwanda.

Washington soutient le déploiement de drones en RDC

Les autorités américaines affirment que Washington soutient la demande des responsables du maintien de la paix des Nations Unies d’utiliser des drones de surveillance en République Démocratique du Congo. Lors d’une séance à huis clos avant-hier, le chef du maintien de la paix des Nations Unies, Hervé Ladsous a plaidé auprès du Conseil de sécurité pour l’utilisation des drones en RDC en vue d’aider les quelque 17.000 casques bleus qui y sont déployés.

La porte-parole du Département d’Etat, Victoria Nuland, a déclaré mercredi que ces avions sans pilote seraient sans armes et pourraient servir pour d’autres missions. La Grande-Bretagne et la France, également membres permanents du Conseil de sécurité, supportent l’utilisation de drones en RDC.

L’évaluation au point mort



Des sources en provenance de Kampala, nous apprenons que le ministre des Affaires étrangères de la RDC, Raymond Tshibanda, qui est chef de la délégation des négociateurs du pouvoir a quitté Kampala pour Addis-Abeba pour le sommet de l’Union Africaine. C’est ici où l’UA organise un sommet ordinaire auquel assisteront les chefs d’État africains les 27 et 28 janvier 2013.

Dans la capitale du pays de Yoweri Museveni, sont là les délégués qui attendent une conclusion finale et le constat du facilitateur Crispus Kiyonga, ministre ougandais de la Défense. Ce dernier fera, certainement, dans quelques jours, une synthèse des travaux depuis le mois de décembre 2012 jusque cette fin janvier 2013. En diplomate de carrière, il se réservera de dire des mots communs et de distribuer les points pour savoir qui a plongé ces pourparlers dans un doute et l’énervement ou alors qui doit payer de sa mauvaise foi face aux Congolais.

Mais retenons qu’après l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009, les dés sont bien jetés et le sort est défini pour beaucoup. La peur du lendemain n’est pas à élucider aussi.

Déjà, les délégués du gouvernement à Kampala sont dans une situation confortable par rapport aux rebelles qui sont allés rencontrer le président Yoweri Museveni pour contourner Crispus Kiyonga, le facilitateur, qui a refusé d’élargir la négociation à la remise en cause des institutions issues des élections de novembre 2011. Disons que les délégués de Kinshasa sont arrivés à l’évaluation afin de supprimer le prétexte de la guerre qui, pour d’aucuns, manque de justificatif probant après évaluation.

Du côté rebelles, leur discours est « jusqu’auboutiste » afin de pousser Kinshasa à l’évaluation du « Système-Kabila » aux couleurs des négociations politiques. Le bras de fer sera sans arbitre, car s’y aventurer, pour Kampala, c’est sombrer dans le dilemme ou l’accusé risque d’être juge et partie entre l’Ouganda et la RDC, il y a plus à protéger qu’a détruire.

Le dialogue de Kampala s’invitera ainsi au 20eme sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba où Raymond Tshibanda, avec sa diplomatie, va croiser les attentes de HRW (Human Rights Watch) : « Les violences dans l’Est de la RD Congo continuent de causer des pertes effroyables en vies humaines parmi la population civile », a affirmé Tiseke Kasambala. « Le Rwanda devrait cesser immédiatement de soutenir le M23, qui est un groupe rebelle violent, et l’UA devrait insister pour que les commandants du M23 impliqués dans des crimes de guerre soient traduits en justice. »

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