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Au moment où, aux Nations unies, le « comité des sanctions » passe au crible le rapport des cinq experts qui accusent le Rwanda d’avoir soutenu, en hommes et en armes, les militaires rebelles du M23 et où la Ministre rwandaise des affaires étrangères Louise Mushikwabo présente la défense de son pays, le ministre rwandais de la défense James Kabarebe a accepté de recevoir l’envoyée spéciale du Soir.
Compagnon de Paul Kagame depuis la création du Front Patriotique rwandais à la fin des années 80, chef d’état major puis ministre de la défense, le général Kabarebe joua aussi un rôle de premier plan au Congo : en 1996, lorsqu’éclata la première guerre qui mena à la chute du président Mobutu et au démantèlement des camps de réfugiés hutus, c’est lui qui mena l’offensive jusque Kinshasa. Devenu président en mai 1997, Laurent Désiré Kabila nomma Kabarebe au poste de chef d’état major. En 1998, brouillé avec son ancien allié, l’officier rwandais mit sur orbite la rébellion du RCD Goma, ouvertement soutenue à l’époque par les forces rwandaises et il lança un raid audacieux sur la base aérienne de Kitona (Bas Congo) . Connaissant parfaitement le Congo, qu’il a traversé de bout en bout, familier de tous ses acteurs (y compris le président Kabila lui-même) James Kabarebe fut aussi l’inspirateur des accords conclus le 23 mars 2029 entre le pouvoir de Kinshasa et des soldats rebelles conduits par le général Laurent Nkunda. Ce dernier ayant été placé en résidence surveillée, le général Bosco Ntaganda fut placé à la tête des troupes de Nkunda, officiers et combattants du CNDP (Conseil national pour la défense du peuple), un mouvement militaire qui se transforma en parti politique. Mais par la suite, la Cour pénale internationale délivra un mandat d’arrêt contre le général Bosco Ntaganda accusé de recrutement d’enfants dans l’Ituri et la communauté internationale somma les autorités congolaises de procéder au plus tôt à son arrestation. La réconciliation ainsi scellée en 2009 au niveau des présidents Kabila et Kagame permit aux deux armées, rwandaise et congolaise, de mener au Nord et au Sud Kivu, des opérations conjointes contre les FDLR (Front démocratique pour la libération du Rwanda) ces combattants hutus rwandais toujours imprégnés de l’idéologie du génocide et que Kigali considère encore comme une menace.
L’éclatement de la rébellion des « ex-CNDP », les hommes de Nkunda, intégrés dans l’armée congolaise mais aussi frustrés que leurs compagnons d’armes, a fait éclater une alliance qui avait contribué, durant trois ans, à stabiliser l’Est du Congo : les soldats mutins ont dénoncé le fait que les accords du 23 mars 2009 (d’où le nom de leur mouvement, le M23) n’aient pas été respectés, tandis que, s’appuyant sur des témoignages de transfuges recueillis par la MONUSCO (Mission des Nations unies au Congo) Kinshasa accusait le Rwanda d’avoir soutenu les mutins, les approvisionnant en armes, en munitions et en nouvelles recrues.
Estimant que son pays est injustement mis en cause et fait l’objet d’une campagne de désinformation, sinon d’une machination internationale, le général Kabarebe a tenu, durant une heure et demie, à nous recevoir et à rappeler comment le Rwanda a suivi, de jour en jour et de réunion en réunion, la dégradation de la situation du côté congolais.
Compagnon de Paul Kagame depuis la création du Front Patriotique rwandais à la fin des années 80, chef d’état major puis ministre de la défense, le général Kabarebe joua aussi un rôle de premier plan au Congo : en 1996, lorsqu’éclata la première guerre qui mena à la chute du président Mobutu et au démantèlement des camps de réfugiés hutus, c’est lui qui mena l’offensive jusque Kinshasa. Devenu président en mai 1997, Laurent Désiré Kabila nomma Kabarebe au poste de chef d’état major. En 1998, brouillé avec son ancien allié, l’officier rwandais mit sur orbite la rébellion du RCD Goma, ouvertement soutenue à l’époque par les forces rwandaises et il lança un raid audacieux sur la base aérienne de Kitona (Bas Congo) . Connaissant parfaitement le Congo, qu’il a traversé de bout en bout, familier de tous ses acteurs (y compris le président Kabila lui-même) James Kabarebe fut aussi l’inspirateur des accords conclus le 23 mars 2029 entre le pouvoir de Kinshasa et des soldats rebelles conduits par le général Laurent Nkunda. Ce dernier ayant été placé en résidence surveillée, le général Bosco Ntaganda fut placé à la tête des troupes de Nkunda, officiers et combattants du CNDP (Conseil national pour la défense du peuple), un mouvement militaire qui se transforma en parti politique. Mais par la suite, la Cour pénale internationale délivra un mandat d’arrêt contre le général Bosco Ntaganda accusé de recrutement d’enfants dans l’Ituri et la communauté internationale somma les autorités congolaises de procéder au plus tôt à son arrestation. La réconciliation ainsi scellée en 2009 au niveau des présidents Kabila et Kagame permit aux deux armées, rwandaise et congolaise, de mener au Nord et au Sud Kivu, des opérations conjointes contre les FDLR (Front démocratique pour la libération du Rwanda) ces combattants hutus rwandais toujours imprégnés de l’idéologie du génocide et que Kigali considère encore comme une menace.
L’éclatement de la rébellion des « ex-CNDP », les hommes de Nkunda, intégrés dans l’armée congolaise mais aussi frustrés que leurs compagnons d’armes, a fait éclater une alliance qui avait contribué, durant trois ans, à stabiliser l’Est du Congo : les soldats mutins ont dénoncé le fait que les accords du 23 mars 2009 (d’où le nom de leur mouvement, le M23) n’aient pas été respectés, tandis que, s’appuyant sur des témoignages de transfuges recueillis par la MONUSCO (Mission des Nations unies au Congo) Kinshasa accusait le Rwanda d’avoir soutenu les mutins, les approvisionnant en armes, en munitions et en nouvelles recrues.
Estimant que son pays est injustement mis en cause et fait l’objet d’une campagne de désinformation, sinon d’une machination internationale, le général Kabarebe a tenu, durant une heure et demie, à nous recevoir et à rappeler comment le Rwanda a suivi, de jour en jour et de réunion en réunion, la dégradation de la situation du côté congolais.
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