samedi 29 septembre 2012

Mediaf : nécessité de former un front contre des conflits en Afrique

 (Le Potentiel 29/09/2012)

Le congrès des médias francophones s’est clôturé, hier vendredi 28 septembre à Kinshasa, sur une recommandation de s’organiser pour faire face aux enjeux des conflits en Afrique francophone et aux mutations dans le monde.

Le secrétaire général du Réseau des médias francophones (Mediaf), Freddy Mulumba Kabuayi, a procédé, hier vendredi 28 septembre, à la clôture des travaux du congrès des médias francophones.

Au cours d’une cérémonie organisée à l’hôtel Sultani, à Gombe, le secrétaire général de Mediaf a relevé l’urgente nécessité pour les médias francophones de s’organiser afin de mettre en place un réseau qui ferait face aux enjeux des conflits qui prévalent en Afrique francophone et aux mutations dans le monde. Une façon pour Freddy Mulumba d’inviter les participants à suivre de plus près les informations sur les conflits en Afrique, en décortiquer les contenus en vue de fournir aux francophones une information réelle et de qualité.

A l’ouverture des travaux, le secrétaire général de Mediaf a fait savoir que l’avenir de la Francophonie «se joue aujourd’hui en Afrique et au Congo. Dans quelques décennies, l’Afrique sera un continent où il y aura beaucoup de locuteurs de la langue française. Et c’est en République démocratique du Congo que sont concentrés la grande partie des Francophones. En d’autres termes, si le Congo est malade et la Francophonie handicapée ». Il a également attiré l’attention des participants sur le fait que ces conflits risquent hypothéquer l’avenir de l’Afrique et de la Francophonie.

De leur côté, les participants ont partagé des expériences vécues dans leurs pays respectifs sur les contributions apportées à la consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique. Dans son témoignage, Hameye Cissé du Mali a expliqué comment la presse de son pays a réussi à jouer le double rôle d’anticipation et d’alerte contre les conflits internes.

A en croire cet intervenant, la presse malienne a prévenu le pouvoir sortant contre les dangers de l’actuelle rébellion.
Pour sa part, la représentante de l’Institut Panos Paris a démontré comment la presse peut arriver à se mettre à l’abri de tous les dangers quand il traite ses informations en toute responsabilité.

Mettre à profit les résolutions

Au travers des exemples probants, le secrétaire général de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Tshilunde Kasonga, a conclu que la presse au Congo joue à la fois le rôle de sapeur-pompier et de médiateur des conflits.
Le professeur Musoko de l’Observatoire des médias congolais (OMEC) a, quant à lui, estimé que la place du journaliste n’est pas dans la prison, mais à l’extérieur. Il dénonce également la fermeture des maisons de presse en RDC par le ministre de tutelle, alors que cela relève de la compétence des instances de régulation des médias, selon la loi.

Le professeur Musoko a, dans ce contexte, indiqué que l’OMEC se bat bec et ongles pour la dépénalisation des délits de presse en République démocratique du Congo.

Directrice d’une chaîne de radio et télévision en République du Congo, Aurélie Ganga a, quant à elle, nuancé son propos. Elle attribue plutôt une part de responsabilité aux hommes des médias qui devront être rigoureux dans le traitement des informations, savoir toujours confronter les sources d’information. Ils ne devront pas tout publier au nom de la liberté de la presse. Cette patronne d’entreprise de presse souligne que surtout en temps de crise, le journaliste ne peut pas dire ni écrire n’importe quoi pour ne pas susciter des troubles dans le pays. Elle invite des journalistes à équilibrer leur tendance quand il y a des conflits.

A la fin de leurs échanges, les participants au congrès des médias francophones ont d’abord effectué une visite guidée d des sites sélectionnés pour le 14ème Sommet de la Francophonie prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa. Il s’est agi notamment du Centre de presse, village de la Francophonie, de la cité de l’Union africaine, du Palais du peuple, de l’immeuble CCIC et du stade des Martyrs.

Au demeurant, les participants au congrès des médias francophone n’ont plus qu’à mettre à profit les expériences partagées et les résolutions de ces assises de façon non seulement à faire face aux conflits, mais aussi et surtout à assurer effectivement l’avenir de l’Afrique francophone.

Écrit par BIM



© Copyright Le Potentiel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire