Dans un texte publié lundi 3 septembre, une vingtaine de partis de l'opposition congolaise demande que Joseph Kabila soit mis en accusation pour "haute trahison". Pour l'opposition, le chef de l'État est responsable de la crise actuelle au Nord-Kivu.
Parmi les signataires de la déclaration figurent le député Rémy Masamba, issu d'une branche de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le principal parti d'opposition qui avait rejeté le résultat des élections présidentielle et législatives fin 2011, remportées par le camp Kabila.
La coalition « recommande » au parlement, dès la rentrée parlementaire de septembre, « d'enclencher le mécanisme de mise en accusation du président de la République, monsieur Joseph Kabila Kabange, pour haute trahison », écrivent les signataires du texte publié lundi.
Depuis le mois de mai, l'armée congolaise affronte le Mouvement du 23 mars (M23) près des frontières rwandaise et ougandaise. Ce mouvement est né d'une mutinerie de soldats congolais en majorité issus de l'ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrée dans l'armée en 2009 après un accord de paix.
« L'élément déclencheur de la guerre qui sévit à l'est du pays est le fameux accord », dont les rebelles revendiquent la pleine application, et « dont le contenu a été délibérément caché tant aux institutions qu'à la population congolaise », estiment les opposants.
Force internationale neutre
Des ONG, l'ONU et Kinshasa ont accusé le Rwanda de soutenir en hommes, armes et munitions les dissidents, qui contrôlent une partie du territoire de Rutshuru.
Vendredi, quelques centaines de soldats rwandais ont quitté le Rutshuru pour retourner chez eux. Ils opéraient au sein d'un bataillon congolo-rwandais déployé après une opération militaire des deux pays menée début 2009 contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Le ministère congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, affirme que la présence du bataillon était « publique » et « officielle ». De son côté, la coalition d'opposants considère que les troupes rwandaises sont entrées en RDC « à l'insu du peuple congolais ». Jugeant « totalement établie » la « complicité du pouvoir (...) avec les agresseurs », elle plaide « pour un dialogue national franc et sincère entre toutes les forces politiques et sociales du pays », et « rejette le déploiement de la force internationale neutre ».
Cette force doit être déployée à la frontière entre la RDC et le Rwanda. Ses bases doivent à être discutées mercredi à Kampala au cours d'une nouvelle réunion des États de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRLG).
Le gouvernement congolais a lui réclamé l’élargissement et le renforcement du mandat de la Monusco. Selon son porte-parole, Lambert Mende, ce nouveau mandat devra permettre à la mission onusienne de protéger plus efficacement les civils et de s’occuper de la sécurisation de la frontière entre la RDC et le Rwanda.
(Avec AFP)
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