(Afrik.com 06/10/2012)
PARIS – Yamina Benguigui, ministre français délégué à la
Francophonie, a indiqué jeudi à Paris que « tout sera débattu » à Kinshasa (RDC)
au 14ème sommet de la francophonie, organisé du 10 au 14 octobre prochains et
auquel participeront notamment, selon elle, « 23 chefs d’état et premiers
ministres ».
Selon le ministre, « aux dernières nouvelles », le président
Kagame du Rwanda, pays voisin en conflit latent avec la RDC, sera représenté par
sa ministre des affaires étrangères.
Mme Benguigui a indiqué qu’au-delà
des thèmes officiels programmés, le sommet « abordera le 13 octobre, journée
officielle, les situations de crise dans le Sahel et en RDC ». Elle a rappelé la
position de la France exprimée devant l’ONU qui souligne que « la RDC a été
agressée » et qui « condamne tous les soutiens extérieurs aux rebelles du MP3
».
Evoquant la crise au Mali et la « problématique importante autour du
Sahel », elle a indiqué que « l’on ne pouvait pas se passer de la présence
algérienne » et que le sommet de Kinshasa « aura du sens parce qu’il se
déroulera au cœur de l’Afrique ». « J’espère que l’on aboutira à Kinshasa à une
vision nouvelle, sinon, a-elle ajouté en substance, cela risque de dégénérer
dans les prochaines semaines ».
La ministre a précisé qu’elle avait prévu
de rester neuf jours en RDC et de « se rendre notamment à Goma » pour y
rencontrer les témoins des atrocités commises dans la région du Nord Kivu. « Je
veux mettre un visage à ce qui se passe au Nord Kivu, a-t-elle déclaré, on parle
de milliers de femmes violées, mutilées, des centaines de milliers de personnes
déplacées et de recrutement d’enfants-soldats ».
Un forum des femmes
francophones
Les femmes sont d’ailleurs, pour la ministre, une
préoccupation majeure. Mme Benguigui a annoncé un projet de « forum mondial des
femmes francophones » qui pourrait se tenir « à Paris ou ailleurs » et qui
réunirait « 500 femmes du monde entier, engagées dans la défense des droits de
l’homme, témoins ou victimes des conflits, des journalistes… Son objectif est de
« développer de nouvelles solidarités par le dialogue et d’ouvrir un espace
solidaire qui fera émerger la femme francophone dans toute sa diversité
».
Mme Benguigui a rappelé, qu’au cours de ses visites préparatoires au
sommet faites avec le soutien du secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, elle
avait rencontré des « centaines de personnes », responsables d’ONG, de
mouvements politiques, d’opposants, de représentants de la société civile, des
médias et que « tous, sauf un, ont souhaité la présence de la France au sommet
de Kinshasa ».
Faisant référence au président de la République François
Hollande, la ministre de la francophonie a expliqué que « la RDC est un pays,
une terre, que l’on ne peut pas boycotter » en notant les réformes engagées pour
les droits de l’homme et le code électoral.
« Le sommet de Kinshasa,
c’est aussi la voix de l’Afrique » a-elle ajouté en soulignant que la France n’a
pas la tutelle de l’organisation du sommet de la francophonie ». La vision de la
France est d’avoir, selon elle, avec les pays africains, « des relations à
hauteur de l’humain, égalitaires. », d’avoir un « nouveau langage de partage
débarrassé de ses oripeaux colonialistes », et fondé sur « un espace économique
très important qui doit être réorganisé ». Mme Benguigui a souligné que le
président François Hollande avait décidé « de se mobiliser pour la défense de la
langue française » en préparant « un plan d’actions qui sera dévoilé à Kinshasa
dont un volet important concernera les femmes francophones.Pour les étudiants,
un projet de « visa francophone » est à l’étude.
Mediaf-gb
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