(Le Potentiel 30/10/2012)
Désormais, dans l’affaire Floribert Chebeya et Fidèle
Bazana, les conseils des parties civiles désignés par les organisations non
gouvernementales de défense des droits de l’Homme (ONGDH) ne comparaîtront plus
aux audiences du procès en appel devant la Haute Cour militaire.
C’est la
décision prise par les responsables des ONGDH à l’issue d’une conférence de
presse organisée le vendredi 26 octobre 2012 au siège de l’ONGDH « Les Amis de
Nelson Mandela pour les droits de l’Homme (ANMDH) » à Matonge. Cela, suite à la
décision de la Haute Cour militaire qui, le 23 octobre 2012 dans sont arrêt
avant-dire-droit, a rejeté les demandes des parties civiles tendant à obtenir
l’inculpation du général John Numbi dans l’assassinat des défenseurs des droits
de l’Homme Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi, membres de l’ONGDH
« La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme ». Pour les ONGDH donc, la
décision de la Haute Cour militaire est un déni de justice pour les familles des
victimes.
A cette occasion, un communiqué de presse de l’Observatoire
pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (OBS) a été rendu
public. En effet, l’OBS, un programme conjoint de la Fédération internationale
des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la
torture (OMCT), s’indigne du refus de la plus haute juridiction militaire
d’instruire le rôle joué par le général John Numbi dans l’assassinat de deux
défenseurs des droits de l’Homme, malgré les nombreux indices et témoignages
impliquant ce dernier.
En effet, l’OBS note que le 23 octobre 2012,
malgré les éléments de preuves et indices concordants ainsi qu’un récent
témoignage accablant le général John Numbi, la Haute Cour militaire a renoncé à
mettre en accusation le principal suspect des assassinats, dans la nuit du 1er
au 2 juin 2010, des défenseurs des droits de l’Homme congolais Floribert Chebeya
Bahizire et Fidèle Bazana Edadi, respectivement directeur exécutif et membre de
la VSV.
L’Observatoire rappelle que le 17 octobre 2012, une interview
réalisée par la Radio France Internationale (RFI) de l’ex-inspecteur de la
Police nationale congolaise (PNC), Paul Mwilambwe – condamné à la peine de mort
par contumace dans cette même affaire – est venue confirmer la thèse de
l’implication du général dans le double assassinat. Paul Mwilambwe disait ainsi
craindre pour sa sécurité. Raison pour laquelle il se trouvait à l’extérieur et
ne pouvait se rendre aux autorités congolaises. Ces craintes ont été confirmées
par la visite d’un secrétaire personnel du général Numbi auprès de la femme de
Paul Mwilambwe le jour de la diffusion de l’interview.
Souhayr Belhassen,
présidente de la FIDH a déclaré : « L’abandon des poursuites contre M. Numbi, et
ce malgré les éléments de preuves et indices concordants relevés lors du procès
en première instance et les témoignages comme celui délivré par Paul Mwilambwe,
s’apparente à un déni de justice ».
De son côté, Gerald Staberock,
secrétaire général de l’OMCT a fait savoir : « L’Observatoire rappelle une fois
de plus l’urgence de faire toute la lumière sur le meurtre de MM. Chebeya et
Bazana, afin de mettre fin à l’intolérable impunité qui prévaut depuis plus de
deux ans dans cette affaire ».
Écrit par Donatien Ngandu Mupompa
© Copyright Le
Potentiel
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