mercredi 31 octobre 2012

Rapport de l’ONU sur la RDC: l’Ouganda également accusé


RD Congo / Rwanda / Ouganda -
Article publié le : jeudi 30 septembre 2010 - Dernière modification le : jeudi 30 septembre 2010

Illustration tirée d'une exposition itinérante intitulée «Lessons from Rwanda», qui a débuté au siège de l'ONU.
Illustration tirée d'une exposition itinérante intitulée «Lessons from Rwanda», qui a débuté au siège de l'ONU.
ONU

Par RFI
Le rapport préliminaire des Nations unies sur les massacres commis dans l’ex-Zaïre de 1993 à 2003 est terrifiant. Le document final doit être présenté demain vendredi 1er octobre à l’ONU. Mais cette première enquête est accablante : 1993-2003, dix années d’horreur. Les enquêteurs décrivent notamment la chasse aux réfugiés hutus rwandais par les armées rwandaises et congolaises. Et l’Ouganda est également montré du doigt.


Il faut savoir que l'Ouganda est intervenue dans l'ex-Zaïre aux côtés du Rwanda pour soutenir à l'époque Laurent Désiré Kabila, dans sa conquête du pouvoir. Mais très vite, les alliés ougandais et rwandais se sont opposés. Les troupes ougandaises et rwandaises se sont même affrontées, violemment, notamment pour le contrôle de la ville de Kisangani.
En août 1999, les deux contingents de l'Armée patriotique rwandaise et de l'UPDF (Uganda people's defense forces) se battent à l'arme lourde dans la ville de Kisangani. Les combats vont durer trois jours. Après un fragile cessez-le-feu, les affrontement reprennent et se poursuivront pendant plus d'une année.

L'Ouganda est également accusée dans ce rapport d'avoir attisé les tensions ethniques entre Lendus et Hemmas, en apportant son soutien à la communauté hemma. Kampala a même eu recours à des hélicoptères pour prêter main forte à ses alliés.

Les exemples cités dans le rapport se passent de commentaires.
En 2001, des civils hemmas massacrent dans la ville de Bunia entre 200 et 300 civils lendus, à coups de machettes et de bâtons cloutés. De nombreuses victimes sont décapitées et leur tête portée en guise de trophée dans la ville. Selon les enquêteurs de l'ONU, des officiers ougandais ont incité les Hemmas à s'attaquer aux Lendus.
Mais les auteurs du rapport accusent surtout l'armée ougandaise d'avoir profité de sa présence au Congo pour piller les ressources naturelles de la région, notamment de l'or et des diamants.

L’armée rwandaise est également visée par ce rapport de l’ONU
Kigali a déjà d’ailleurs violemment réagi aux accusations contenues dans ce document et notamment à l’accusation de génocide contre les réfugiés hutus. Les enquêteurs des Nations unies se posent la question suivante : y a-t-il eu intention de détruire totalement ou en partie un groupe ethnique ?
Dans le chapitre consacré aux exactions contre les réfugiés hutus rwandais entre 1997 et 1998, les enquêteurs de l’ONU décrivent dans le détail les méthodes de Laurent Désiré Kabila, épaulé à l’époque par des éléments de l’armée rwandaise.

Notamment à Tingi-Tingi, une clairière dans la province du Maniema abritant près de 120 000 réfugiés. Le 1er mars 1997 dans la matinée, des soldats AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Zaïre), donc des soldats de Kabila, et des soldats rwandais pénètrent dans le camp. Plusieurs centaines de réfugiés sont tués à coups de couteau et de machette. Dans l’après-midi, les troupes de Laurent Désiré Kabila et des soldats rwandais encore ouvrent le feu sur une colonne de réfugiés en fuite. Plusieurs centaines d’entre eux sont abattus par balles.
Dans la région de Kisangani cette fois, en avril 1997, dans le camp de Kasese, les enquêteurs de l’ONU affirment qu’en présence de plusieurs hauts responsables de l’APR (l’Armée patriotique rwandaise), 200 réfugiés hutus sont massacrés.

Un autre camp est attaqué le même jour à Birao : 100 personnes sont tuées. Les massacres ont continué dans la forêt. Selon les auteurs du rapport, le bulldozer d’un exploitant forestier est même réquisitionné pour creuser des fosses communes

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