samedi 5 janvier 2013

RDCongo: La coalition Séléka fait des émules

 (Journal de Bangui 05/01/2013)

D’après l’AFP qui rapporte l’information, Jean-Marie Runiga, le responsable politique du Mouvement du 23 mars (M23), actif depuis mai dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré jeudi vouloir s'inspirer de la rébellion centrafricaine du Séléka qui menace de renverser le président Bozizé. La rébellion de la République centrafricaine nous a beaucoup inspirés par rapport à ce qui se passe au pays car les rebelles du Séléka revendiquent aussi l'application d'accords de paix non respectés, a déclaré à la presse Jean-Marie Runiga, depuis Bunagana, une ville-frontière avec l'Ouganda située au nord de Goma. Nous ne ferons que suivre l'exemple de ce qui se passe en Centrafrique, a-t-il insisté, accompagné du chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, et du député d'opposition congolais Roger Lumbala qui, depuis peu, affiche son soutien aux rebelles.

En Centrafrique, la coalition du Séléka a pris les armes le 10 décembre pour réclamer le respect de plusieurs accords de paix signés entre le gouvernement et des rébellions. Elle a rapidement conquis la majeure partie du pays, jusqu'à la ville de Sibut, à 160 kilomètres de Bangui. Demain vendredi, les pourparlers de sortie de crise doivent reprendre entre le gouvernement congolais et le M23. Des pourparlers qui lui avaient été promis par les Etats de la région des Grands Lacs après que les rebelles ont quitté le 1er décembre Goma, ville-clé de l'Est tombée 11 jours plus tôt. D'après les Etats des Grands Lacs, les rebelles devaient se retirer à au moins 20 km au nord de Goma mais, en réalité, ils restent aux portes de la ville. La Mission de paix de l'ONU - forte de 18.000 hommes en RDC - s'est dite prête à envoyer des renforts si nécessaires. Nous continuons à demander un cessez-le-feu ainsi que des négociations directes avec le gouvernement de Kinshasa. Si celui-ci ne veut pas, nous emploierons le langage que (le président Joseph) Kabila comprend. Et cette fois-ci nous irons très loin, a menacé Jean-Marie Runiga. Le langage que Kabila comprend, ce sont les armes, a-t-il précisé. Et l'exemple que nous en avons c'est qu'après la chute de Goma, le dialogue a été ouvert à Kampala. Si c'est dans cette voie-là qu'il veut encore s'engager, cette fois-ci nous irons très loin. Selon le chef politique de la rébellion, la délégation du M23 doit se mettre en route pour Kampala jeudi 03 janvier.

Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU a sanctionné le M23 d'un gel de ses avoirs et d'une interdiction de voyager. Et il a ajouté à la liste des individus déjà ciblés Jean-Marie Runiga et Eric Badege, présenté comme un commandant du M23 soupçonné d'exactions contre des femmes et des enfants. On tue les gens en Syrie, et partout dans le monde, mais les Nations Unies n'ont jamais sanctionné (...). Mais nous, qui n'avons rien fait à la population, on nous sanctionne. Ce n'est pas correct, a dénoncé Jean-Marie Runiga, alors que l'ONU et des ONG accusent le M23 de graves exactions (viols, assassinats, pillages...). L'armée combat le M23 depuis mai dans la province riche et instable du Nord-Kivu (est). Des experts de l'ONU accusent le Rwanda et l'Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir le M23, ce que nient catégoriquement Kigali et Kampala. Depuis avril, selon l'ONU, les combats ont fait 500.000 déplacés et réfugiés, qui vivent dans des conditions difficiles.

Par source: AFP -



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