(Le Potentiel
04/10/2012)
L’Opposition réunit, pièce par pièce, les éléments d’un
cocktail détonnant dans la ville de Kinshasa, en marge de la tenue du 14ème
Sommet de la Francophonie. Elle compte ainsi mettre à rude épreuve la sagacité
des forces de l’ordre et de sécurité qui, débordées ou exaspérées, ne
s’empêcheraient de réprimer. Ce qui conduirait à un embrasement dont personne
n’a besoin en ce moment précis.
La tentative de déployer la stratégie du
chaos à Kinshasa inquiète. Les manifestations en marge de la tenue du Sommet de
la Francophonie ne doivent pas constituer l’occasion pour mettre Kinshasa à feu
et à sang. Personne n’en tirerait profit. Pour administrer la preuve des
présumées répressions, d’éventuelles brimades et autres violations des droits de
l’Homme, l’embrasement n’est pas la solution. Elle est suicidaire pour tout le
monde.
Pousser les agents de l’ordre à la faute, notamment l’usage
disproportionné de la force, ne serait pas de bon augure en marge de la tenue du
Sommet de la francophonie. Les visiteurs de haut niveau attendus à Kinshasa ont
besoin d’autres spectacles qu’une répression sanglante. A tout prendre, pareille
initiative ne se justifierait pas, quels qu’en soient les mobiles. L’Opposition
devrait savoir que, loin d’être une affaire d’un individu, en l’occurrence le
président Joseph Kabila, la tenue du 14ème Sommet de la Francophonie concerne
tout un pays, la RDC, et toute une nation, le peuple congolais.
Il est
vrai que l’Opposition entend se servir de la messe francophone pour ternir
l’image de la Majorité et la faire passer pour un régime autoritaire. Aussi
l’appel à des manifestations populaires dans la capitale n’est-il pas un fait du
hasard. Toutefois, c’est sans oublier que les ennemis de la République peuvent
mettre à profit ces moments de trouble à l’ordre public pour réussir leur projet
macabre d’éclatement du pays. Et Kinshasa se prête comme le lieu idéal. De même,
la présence des visiteurs de marque et de puissants médias internationaux offre
l’opportunité d’une importante amplification de tout incident qui pourrait se
produire.
Pour ainsi dire que des dérapages sont inévitables en pareille
circonstance, des infiltrations s’opèrent et au final les organisateurs et les
pouvoirs publics en portent le chapeau. Quid ? «Plusieurs partis politiques et
organisations non gouvernementales projettent d’organiser des manifestations en
faveur ou en défaveur de la tenue de ce sommet à Kinshasa», prévient
l’Association de défense des droits de l’Homme, Asadho. La liberté de
manifestation publique est garantie par la Constitution sous réserve du trouble
de l’ordre public. L’article 26 de la loi fondamentale est claire : «La liberté
de manifestation est garantie. Toutes manifestations sur la voie publique ou en
plein air impose aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité
administrative compétente ».
Cette disposition légale appelle des acteurs
en présence à un degré élevé de responsabilité. Tous doivent transcender les
intérêts privés pour ne voir que la nation. Pour ce faire, le respect des règles
du jeu doit être observé par tout le monde. Le régime d’information ne dédouane
pas les organisateurs et les pouvoirs publics de passer également par voie de
concertation. Ces échanges sur les itinéraires, les conditions de sécurisation
des manifestants et des citoyens qui vaquent librement à leurs occupations
s’imposent aux uns et aux autres.
En cette période sensible, ne pas se
soumettre à cet exercice du bon sens équivaut à vouloir mettre le feu aux
poudres. L’explosion qui s’en suivra ne sera bénéfique à aucun des camps en
présence. L’agresseur y trouvera des failles pour se donner des arguments
supplémentaires contre le pays. Conformément à la législation en vigueur,
«toutes les manifestations favorables et défavorables à la tenue du XIVème
Sommet de la Francophonie, sont permises. Elles sont l’expression de la
démocratie dans un Etat de droit», insiste l’ONG de défense des droits de
l’Homme Asadho.
Qu’à cela ne tienne, obligation est faite d’aller au-delà
des textes au regard des circonstances du moment. Il se pourrait que des
itinéraires se croisent à quelques endroits, l’autorité compétente peut régler
la question par le dialogue entre acteurs en présence, évitant ainsi que
d’éventuelles interdictions donnent lieu à des bras de fer. En se conformant à
la loi et en se mettant en position de « coopérer » dans le maintien de l’ordre
public, tous les acteurs impliqués gagneraient énormément en estime auprès de la
population. En même temps, quiconque aurait un message à faire passer le ferait
en toute quiétude.
D’autre part, la tendance admise généralement serait
de faire porter plus de responsabilité aux pouvoirs publics. En fait, il rentre
dans ses prérogatives régaliennes de sécuriser les manifestants. En même temps,
les autorités ont également l’obligation constitutionnelle de préserver tout
individu de toute atteinte de ses droits, tout comme d’assurer la protection des
personnes et de leurs biens. Les provocations à l’égard des agents commis à la
sécurité sont à proscrire absolument. Pousser les forces de l’ordre jusqu’à la
légitime défense serait la ligne rouge à ne point franchir. Les éclaboussures
dans ce cas atteindront beaucoup plus les organisateurs que ceux qui assurent le
travail républicain du maintien de l’ordre public. Le Sommet de la Francophonie
n’est pas une occasion d’étaler nos insuffisances. Mais plutôt de consolider
l’Etat avec le concours des partenaires.
Écrit par Le Potentiel
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Potentiel
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