jeudi 4 octobre 2012

Environnement-Hydrocarbures : révision de la cartographie de sensibilité en milieu marin

(Le Potentiel 04/10/2012)
Du 2 au 5 octobre se tient l’atelier sur la révision des cartes de sensibilité pour la mise en œuvre du Plan national d’intervention d’urgence contre les déversements d’hydrocarbures en mer.

Le hasard du calendrier a voulu que les travaux de l’atelier se tiennent la veille du Sommet de la Francophonie dont le thème central est «Enjeux environnementaux et convergence mondiale». C’est aussi la veille de la 11ème Convention des parties à l’accord cadre des Nations unies sur la biodiversité biologique à Hyderabad en Inde.

Les cartes de sensibilité décrivent les endroits sensibles et stratégiques pour la lutte contre les pollutions pétrolières dans le milieu marin. La RDC, pays producteur du pétrole, est également une puissance environnementale. Sa responsabilité est d’autant plus grande qu’elle est appelée constamment à en répondre sur le plan tant national qu’international. L’objectif recherché est le maintien de «l’équilibre entre l’exploitation des hydrocarbures, les activités portuaires et le transport maritime avec la biodiversité que regorge la RDC», a déclaré le ministre Bavon Nsa Mputu.

Cette dynamique imprimée dans les autres pays du Golfe de Guinée, «la RDC a pris l’engagement de mettre en place un dispositif national de lutte contre les pollutions accidentelles par des hydrocarbures, bien identifiées par rapport aux activités liées à l’exploration et production en on et off shore, au convoyage par pipes et par navires ainsi qu’au transbordement dans les terminaux portuaires», explique le ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme.

Le Plan congolais d’intervention d’urgence de lutte contre les déversements des hydrocarbures date de 2007 et «n’a jamais été mis en œuvre. Les raisons sont énumérées par Bavon Nsa Mputu : «l’absence de cadre de concertation entre les sociétés pétrolières, portuaires, transporteurs maritimes et agences du gouvernement en charge de la coordination de la lutte ; l’absence de cartes stratégiques, tactiques et de sensibilité pouvant faciliter la prise des décisions pendant les opérations de lutte enfin l’inexistence d’un fonds d’appui au Plan d’intervention pour les opérations d’urgence ».

En 2010, le pays s’est doté du Plan d’urgence dit «Plan POLMARC». Ce plan est validé, mais faute de cartes de sensibilité fiable et le manque de cadre de concertation avec les sociétés pétrolières, il ne pouvait être opérationnel. Des faiblesses notamment la non-prise en compte de certains éléments biologiques identifiés après l’élaboration de la première cartographie. Il est fait état de la présence «des dauphins localisés en amont de la plate-forme Tshala.» Cet atelier se justifiait également par le fait de l’arrivée de nouvelles sociétés pétrolières dont «les sensibilités vulnérables devront être prises en compte dans leur champ d’exploration ». Ce, d’autant plus qu’obligation est faite aux sociétés pétrolières de se doter chacune de son plan sectoriel d’intervention d’urgence qui sera greffé au Plan national d’intervention d’urgence.

Aussi, les ministères des Hydrocarbures, des Transports et Voie de communication et de l’Environnement comptent travailler en synergie en vue de «formaliser le cadre de concertation et de finaliser les procédures de ratification des conventions internationales qui concourent à la mise en œuvre effective du plan d’urgence», s’est engagé le ministre Bavon Nsa Mputu Elima. Avec la finalisation de cette cartographie de sensibilité, la RDC va tester son plan d’intervention d’urgence lors du prochain exercice conjoint RDC-Industries pétrolières. L’atelier bénéficie de l’appui technique de l’Organisation maritime internationale et de l’association internationale des industries de pétrole pour la protection de l’environnement.

Écrit par Bienvenu-Marie Bakumanya



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