vendredi 9 août 2013

J. KABILA, NÉGOCIER LE DÉPART… COMME MOBUTU EN 1997: un Billet .

Les politiciens congolais  prennent souvent  les citoyens pour des "canards sauvages". Ces derniers temps, ils n'ont qu'un mot dans la bouche: concertations, négociations... Croyant avoir inventé une formule magique. Peu après le hold-up électoral du 28 novembre 2011, nous avions déjà écrit  ceci: Billet. J. KABILA, NÉGOCIER LE DÉPART… COMME MOBUTU EN 1997
Cela  est d'ailleurs repris à la page 164 de notre livre "RD Congo, la démocratie assassinée?"
(voir résumé en cliquant sur le lien suivant: 
     
Ci dessous donc, cet article .

L’histoire sait narguer et confondre ceux qui se cramponnent au pouvoir. L’heure d’en faire l’expérience pour Joseph Kabila, Président sortant en RD Congo, approche.
Actuellement refugié derrière une certaine « légalité », Le Président sortant de la RD Congo manque cruellement de légitimité.
Dans l’histoire de l’humanité, les empires, les royaumes, les dictatures les plus sanguinaires furent des régimes légaux. Mais la pesanteur de la légitimité, des aspirations profondes du peuple ont tôt ou tard balayé ces systèmes.
Durant deux mois dans différentes villes du monde et plus particulièrement en Belgique, les Congolais ont manifesté pour dénoncer le hold-up électoral du tandem Joseph Kabila-Pasteur Ngoy Mulunda. Durant tout ce temps, plusieurs grandes puissances ont affiché un profil bas.
La commission d’observation des élections de l’Union Européenne vient de confondre ceux qui complotaient pour le maintien du « Raïs » à la tête de la RD Congo pour un nouveau mandat de cinq ans.
Le verdict de cette commission : Joseph Kabila élu ? Pas crédible. Donc pas de légitimité.
Comme l’a écrit sur son blog, le politologue Fweley Diangitukwa, il y a peu :  « Désormais, le peuple congolais n’a aucune obligation de se soumettre à un chef d’Etat qu’il n’a pas élu ni aux actions de son gouvernement. »
Et ce manque de légitimité ouvre la porte à tous les scénarii : désobéissance civile, manifestations, renversement, révolution.
Durant son mandat de 2006-2011, Joseph Kabila n’avait pu être à la hauteur des attentes du peuple, n’ayant pu résoudre les problèmes les plus élémentaires des 70.000.000 de Congolais : alimentation, santé, éducation, emploi, eau courante, électricité, transport, logement, sécurité, justice…
Ainsi, conscient de son impopularité mais voulant rester au pouvoir, Joseph Kabila a, durant toute l’année 2011, conçu, planifié et exécuté une véritable stratégie pour se maintenir : tripatouillage de la constitution, mise au pas de la cour suprême, musèlement de la presse, traque et intimidation de l’opposition…
En connivence avec la CENI, commission électoralenationale (dite) indépendante : opacité dans le fichier électoral, création de bureaux fictifs, bourrage systématique des urnes le jour des élections, destruction et falsification des PV …
Avec la cour suprême, parodie de justice dans le traitement des recours. Et pour clôturer la « mise en scène », proclamation et prestation de serment, dans un désert diplomatique hélas !
La tricherie a été si mal ficelée qu’aujourd’hui, l’édifice prend progressivement l’eau de toutes parts.
Ni le parlement dont la majeure partie des membres sont des tricheurs, des hors-la-loi, ni un hypothétique gouvernement présenté devant cette assemblée d’aventuriers, ni la confiscation des manettes des attributs du pouvoir, ne seront d’un secours durable au règne du « Raïs ». 

Quatre mois après les élections, le Président sortant n’a plus que deux issues : Se maintenir par défi avec tout ce que cela pourrait impliquer comme effets pervers, ou négocier les modalités de son départ du pouvoir… Comme Mobutu en 1997.

Cheik Fita
Bruxelles, le 2 avril 2012

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