mardi 12 mars 2013

Nord-Kivu : des combats entre les 2 factions du M23 ont fait 15 morts, selon la société civile

 

publié il y a 5 heures, 18 minutes, | Denière mise à jour le 12 mars, 2013 à 6:48 |

Sulutani Makenga, à gauche (Photo Monusco/Jonathan Lorillard) et le pasteur Jean-Marie Runiga. (AFP PHOTO / Junior D.Kannah)
Sulutani Makenga, à gauche (Photo Monusco/Jonathan Lorillard) et le pasteur Jean-Marie Runiga. (AFP PHOTO / Junior D.Kannah)
Des combats qui opposent depuis samedi les deux factions du M23 à Rugari dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) ont déjà fait quinze morts parmi les civils et vingt-trois blessés, a révélé la société civile dans son rapport rendu public mardi 12 mars. Selon ce document, trente maisons ont complètement été détruites et soixante-dix autres ont partiellement été touchés par des tirs croisés des belligérants, occasionnant le déplacement de plus de deux mille ménages.
Le vice-président de la société civile, Me Omar Kavota, qui a donné ces chiffres a affirmé que sa structure déplorer des crimes perpétrés en plein jour par les deux factions du M23.

« Pendant que nous parlons, des vivres, des bétails, des volailles sont emportés par des éléments du M23. Les uns conduisent les butins à Rumagabo et les autres les acheminent à Kibumba. Nous pensons que cette situation est inadmissible. Il est interdit d’entrer à Rugari mais il est autorisé d’y sortir bredouille », a-t-il affirmé.

Omar Kavota a sollicité l’intervention de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) « pour ouvrir un couloir humanitaire à la population », et a également demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de s’activer pour l’envoi de la Brigade d’intervention dans l’Est de la RDC.

« Pour l’instant, nous demandons à la Monunsco d’imposer immédiatement un couloir humanitaire pour faciliter le passage des personnes. Nous appelons au Conseil de sécurité à la célérité quant à l’envoie de la Brigade d’intervention qui doit traquer les forces négatives autrement dit elle trouvera la population déjà exterminée par ces groupes armés », a ajouté le vice-président de la société civile du Nord-Kivu.

Le mouvement rebelle M23 a vu le jour depuis le mois de mai 2012. Il revendiquait l’application de l’accord du 23 mars 2009 signé entre Kinshasa et le CNDP de Bosco Ntaganda. Les rebelles demandaient des négociations directes avec le gouvernement congolais mais celui-ci avait dans un premier temps refusé cette exigence.
Après l’occupation par les rebelles de la ville de Goma en fin novembre dernier,  Kinshasa avait finalement décidé de se mettre autour d’une même table avec le M23. Les pourparlers ont débuté depuis le 9 décembre 2012 en Ouganda. Jusqu’à ce jour, aucun compromis n’a été trouvé entre les deux parties.
Pendant que la délégation gouvernementale annonçait déjà la fin de ces négociations d’ici le 15 mars prochain, le M23 va se diviser en deux factions, aile Makenga et aile Runiga.
Dans un communiqué publié mercredi 27 février, le colonel Makenga a destitué le président du mouvement, Jean-Marie Runiga.
Makenga accuse Jean-Marie Runiga de se rallier à Bosco Ntaganda qui, selon le même document, « influence négativement les décisions du M23, au plus haut niveau ». Jean-Marie Runiga est également accusé de « malversations financières, divisions, haine-ethnique, escroquerie et manque de professionnalisme et d’éthique politique ».
Le M23 aile Makenga a nommé Bertrand Bisimwa président du mouvement en remplacement de Jean-Marie Runiga. Ce dernier, qui continue à déclarer qu’il reste le président du « vrai » M23 a aussi nommé le colonel Baudouin Ngaruye pour prendre la place de Makenga.
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