jeudi 7 mars 2013

Deuil national et transition politique au Venezuela

Venezuela -
Article publié le : jeudi 07 mars 2013 - Dernière modification le : jeudi 07 mars 2013

 

Cristina Kirchner, Jose Mujica et Evo Morales : trois présidents latino-américains devant le cercueil de Chavez à l'Academie militaire, Caracas, le 6 mars 2013.
Cristina Kirchner, Jose Mujica et Evo Morales : trois présidents latino-américains devant le cercueil de Chavez à l'Academie militaire, Caracas, le 6 mars 2013.
Reuters

Par RFI
Toute la nuit du jeudi 7 mars, des milliers de Vénézuéliens ont rendu hommage à Hugo Chavez. La dépouille du président est exposée dans une chapelle ardente à l’Académie militaire de Caracas. Les funérailles sont prévues ce vendredi 8 mars, en présence de nombreux chefs d’Etat. Le Bolivien Evo Morales et l’Argentine Cristina Kirchner sont déjà arrivés sur place. Les hommages vont se poursuivre ce jeudi.

Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
Ce jeudi marque le deuxième jour d'un deuil national qui touche tout le pays. Et tous les regards vont converger vers l’Académie militaire de Caracas. Elle est située dans une base militaire, dans le centre-ville de la capitale, et c’est là que le cercueil d’Hugo Chavez a été transféré mercredi soir. Les Vénézuéliens qui le souhaitent peuvent rendre un dernier hommage à leur président avant l’enterrement prévu vendredi.
Une veillée est organisée toute la journée, mais il faut s’attendre à voir une file d’attente interminable autour du bâtiment. Mercredi, pour le premier jour de deuil national, le cortège qui entourait le cercueil du « Comandante » était impressionnant.
Renée Fregosi
Politologue, professeur de l’Institut des hautes études en Amériques latine
Ces derniers jours, il a certainement dû y avoir beaucoup de tractations (...) au sein du pouvoir chaviste
06/03/2013 par RFI
Après le deuil, le pays devra entreprendre une transition politique très importante. Pour l’instant, le dauphin de Hugo Chavez, Nicolas Maduro, assure l’intérim à la présidence. Et de nouvelles élections sont prévues normalement dans les trente jours après la mort du chef de l’Etat.
Il faut s’attendre à une accélération du calendrier politique parce que la Constitution prévoit une nouvelle élection présidentielle dans les trente jours à partir du jour du décès du président. Mais pour l’instant, aucune date n’a été avancée.
Elle devrait théoriquement être rapidement fixée puisque la campagne électorale ne durera que trente jours, un mois seulement, soit un délai extrêmement court. En ce moment, l’opposition reste étrangement muette.
Son leader Henrique Capriles a prononcé un discours d’apaisement et d’unité entre pro et anti Chavez, juste après l’annonce du décès du président. Mais plus rien depuis lors. Henrique Capriles devrait être, probablement, le candidat de la Table de l'unité démocratique (MUD), une vaste coalition de centre-droit. Il affrontera a priori Nicolas Maduro, qui devrait être le candidat du camp chaviste.
Que prévoit la Constitution?
En cas « d'absence définitive » au sommet de l'Etat, on doit « procéder à une nouvelle élection présidentielle dans les trente jours ». Voilà ce qui est écrit dans l'article 233 de la Constitution vénézuélienne. Deux points sont à relever : premièrement, le Tribunal suprême de justice, la plus haute instance judiciaire du Venezuela, doit constater officiellement l'absence définitive du président du pouvoir. Pour l'instant, cela n'a pas encore été fait. Deuxièmement, une incertitude demeure pour savoir si l'élection présidentielle doit être seulement « convoquée » ou « réalisée » dans les trente jours. Des questions qui accentuent encore un peu plus l'incertitude politique dans laquelle le Venezuela est entrée avec la mort d'Hugo Chavez.


Hugo Chavez organise un coup d'Etat contre le gouvernement du président Carlos Andres Perez. Il est condamné et reste deux ans en prison avant d'être grâcié en 1994.
REUTERS/Ministry of Information and Communication

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