jeudi 7 mars 2013

L’industrie congolaise en danger de mort : comme Bata, Cinat et autres - CILU bientôt en cessation d’activités

 

Jeudi, 07 Mars 2013


L’industrie congolaise est en danger de mort ! C’est par ce crie de cœur comparable à une prophétie que l’ONG de défense des doits de l’homme «HAKI ZA BINADAMU» a démarré sa conférence de presse au Cercle des Handicapés Physiques de la Gombe. Pourquoi Le ciment ? Hubert MATESO est convaincu que par ces temps, le commun des mortels prouve d’innombrables difficultés pour trouver un logement étant donné que le ciment est considéré comme le facteur qui fait grimper le prix du loyer dans les centres urbains. En 1960, la ville de Kinshasa comptait 500.000 habitants. A ce jour, a signalé le délégué principal de l’ONG HAKI ZA BINADAMU, la capitale politique de la RDC avoisine les 10 millions d’êtres humains, tous âges et sexes confondus. Or, le domaine de l’immobilier n’a pas suivi cette démographie galopante et explosive.

Exode rural


S’il est généralement admis que le prix du ciment influence celui du loyer, il ne demeure pas moins vrai que l’exode rural est à la base de la démographie galopante dans les centres urbains. Cet exode rural est consécutif au chômage ambiant dans les milieux ruraux et surtout à la politique de la forte centralisation inaugurée par le régime du MPR-parti Etat pour conjurer le sort du régionalisme, du tribalisme considérés comme les causes immédiates de la balkanisation. Il y a aussi la détérioration des voies des communications qui e été pour beaucoup dans cet exode rural, car faute des routes et autres voies des communications, les paysans ont cessé de cultiver et les plus valides ont envahi les centres urbains dans l’espoir de trouver un emploi ou autres activités rémunératrices.

Il se fait malheureusement que l’Etat a démissionné de ses responsabilités de promouvoir une politique de logement au profit des couches les plus modestes de la société. L’organisme paraétatique chargé de construire des logements publics à prix convenable qu’était l’Office National du Logement (ONL) n’a plus bénéficié du soutien financier de l’Etat. Le ministère de l’Habitat ne surveille, ni n’exécute plus les principes élémentaires de l’urbanisme. D’où les érosions fréquentes qui ne cessent d’endeuiller les populations dans les centres urbains.

La parafiscalité exorbitante

Il y a plus de vingt ans, la chroniqué kinoise faisait état d’une taxe sur les vivres frais portant le nom de l’épouse d’un grand apparatchik du régime au pouvoir à l’époque. Une taxe qui grevait sérieusement les prix de ces denrées alimentaires fort prisées par les Kinois et les habitants des provinces enclavées.

A ce jour, non seulement la parafiscalité ne fait que grimper, mais bien plus, elle atteint des niveaux insupportables pour des produits stratégiques tel le ciment, a indiqué Hubert MATESO. En 198, le prix moyen de la tonne cube du FOMI qui est la matière combustible pour produire le calcaire très utilisé dans l’industrie de la cimenterie revenait à 156 dollars Us. Aujourd’hui, il se négocie autour de 715 dollars Us. On fait surtout état de 70 taxes imposées sur les prix de revient qui sont totalement supportés par le consommateur, de sorte qu’un sac de ciment local revient à 15 dollars Us contre 13,5 dollars Us pour le ciment importé. On comprend dès lors pourquoi l’une de deux industries du ciment en RDC a mis la clé sous le paillasson, alors que, ironie du sort, l’Etat congolais était l’actionnaire majoritaire dans cette industrie.

A cause de la parafiscalité exorbitante sur les produits locaux, les habitants du Sud-Kivu préfèrent acheter le ciment au Rwanda voisin qui revient moins cher. Finançant ainsi l’économie de ce pays agresseur et condamnant la cimenterie locale à cesser ses activités vive le chômage et adieu les recettes fiscales et autres. CILU de Lukala est en voie d’arrêter ses activités à cause de cette parafiscalité exorbitante qui, curieusement, ne vise que les produits locaux. L’ONG HAKI ZA BINADAMU lance un appel pathétique à l’autorité politico-administrative pour étendre l’exonération à la TVA et rétablir l’équité aux frontières en ce qui concerne les autres taxes. Il est inconcevable que les produits locaux puissent coûter plus chers que ceux importés d’Asie, d’Amérique, d’Afrique du Nord et d’Europe. Il ne reste plus qu’une seule industrie de ciment en RDC et si aucune mesure n’est prise pour réduire la parafiscalité, il y a risque des remous dans la société menacée par le chômage dans un pays où 90’% des gens en âge de travailler vivent de l’informel. Il en va de la politique de la révolution de la modernité prônée par le gouvernement pour favoriser la reconstruction du pays et pour sauver l’industrie congolaise et particulièrement le secteur stratégique du ciment.

Qui se rappelle encore de l’usine des chaussures BATA qui faisait la fierté du Congo, car elle exportait ses produits à travers toute l’Afrique et même jusqu’en Asie. A cause de la parafiscalité exorbitante, elle a fermé ses portes et même l’école de formation des spécialistes en chaussures qui était fréquentée par des étudiants provenant de quatre points cardinaux du continent africain.
F.M.
 

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