mercredi 10 octobre 2012
SOMMET DE LA FRANCOPHONIE: Paris et Kinshasa en tensions verbales
(Guineeconakry.info 10/10/2012)
A moins d’une semaine du 14ème sommet de la Francophonie qui se tiendra en République Démocratique du Congo (RDC), la tension monte entre les autorités françaises et celles du pays hôte. Bien qu’ayant accepté de prendre part au sommet, François Hollande se sentant en devoir de hausser le ton, a ouvert "les hostilités" hier. Comme pour annoncer les couleurs. Mais à Kinshasa, on ne semble pas prêt à se laisser marcher dessus. Les autorités congolaises, ont certes, été bien contentes d’apprendre que François Hollande viendrait dans leur pays, mais ce "cadeau" ne donne pas au président français tous les droits. Surtout pas ceux de traiter la RDC comme l’enfant à qui l'on fait des remontrances. C’est en substance, la réaction du porte-parole du gouvernement congolais. Voilà qui promet ! Le président français est dans une situation délicate. Se fiant à la realpolitik, il n’a pas pris le risque de bouder ou de délocaliser le sommet de Kinshasa. Dans le contexte où l’audace rwandaise vis-à-vis de la Francophonie commence dangereusement à faire tâche d’huile, ce n’était certainement pas prudent de fâcher la RDC en plus. Au passage, le plus grand pays francophone! Démographiquement s'entend... 0:07 10-10-2012
Qui plus est, un pays économiquement et stratégiquement important dans la bataille subtile que se livrent les géants du monde. Mais en même temps, s’étant engagé pour une rupture et une réforme des rapports franco-africains, le président François Hollande se sait attendu dans ce sommet.
D’une certaine façon, c’est cette pression qu’il sent de la part de tous les promoteurs des droits humains et de la démocratie, qui aura conduit le chef de l’Etat français à dénoncer ce qu’il conçoit comme un déficit des « droits de l’Homme, de la démocratie et de la reconnaissance de l’opposition » de la part des autorités congolaises. Ce discours est destiné à rassurer tous ceux qui craignent que les belles promesses du président François Hollande, comme celles tous ces prédécesseurs, ne se fracassent contre le mur des intérêts économiques et stratégiques du moment.
Sauf que le gouvernement congolais n’entend pas se laisser conter. Ce n’est pas parce que la France a consenti à laisser se tenir le sommet à Kinshasa que la RDC marchandera sa souveraineté.
C’est du reste ce qui ressort de la réaction plutôt virulente de Lambert Mendé, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Congolais. Ne souffrant d’aucun complexe, Lambert Mendé a indiqué que les accusations du numéro un français ne reposaient sur aucun fondement. Faisant dans tout à la fois l’ironie et l’humour, il a même conseillé au président français de « compléter son information ». Ce qui est illustratif de l’atmosphère dans laquelle les Congolais attendent François Hollande.
Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info
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