lundi 12 mars 2012

France-Côte d'Ivoire : pour solde de tout compte? (L'Express 26/01/2010)

L'ACTUALITÉ
France-Côte d'Ivoire : pour solde de tout compte? (L'Express 26/01/2010)

L'état Ivoirien propose un règlement à l'amiable à la France pour indemniser les victimes des forces Licorne, durant les violences de 2004.

Agissant avec l'aval de l'Etat de Côte d'Ivoire, le cabinet canadien Heenan Blaikie et sa correspondante à Paris, l'avocate franco-camerounaise Lucie Bourthoumieux, ont remis le 14 janvier à l'Elysée un mémorandum exposant sur 18 pages une "proposition de règlement amiable relative à la demande d'indemnisation des victimes de la Force Licorne". Référence aux affrontements meurtriers survenus en novembre 2004 -63 civils ivoiriens tués et plus de 2000 blessés selon le document-, consécutifs au bombardement de la base française de Bouaké, fatal à neuf soldats français.

Adressé à Nicolas Sarkozy, le mémo suggère la constitution d'une commission franco-ivoirienne indépendante, composée de sept ou neuf membres (juristes, experts médicaux, militaires), et appelée à statuer sur la réparation des « préjudices corporels, matériel set moraux » exigée par le Collectif des patriotes victimes de la Licorne (Copavil). Ses auteurs fondent leur démarche sur l'accord d'assistance technique conclu entre Paris et Abidjan le 24 avril 1961, lequel stipule en annexe que "la République française est responsable des fautes commises" par ses militaires en service.

S'ils inscrivent leur initiative dans le "nouveau partenariat" franco-ivoirien, les avocats mandatés soutiennent que le contingent Licorne s'est rendu coupable de crimes contre l'humanité. A leurs yeux, les commanditaires du raid sur Bouaké n'ayant jamais été identifiés, la France ne peut invoquer la légitime défense. De même ses hommes n'ont pas selon eux respecté les termes de leur mandat onusien et ont, le 9 novembre 2004, riposté de manière disproportionnée à la foule massés aux abords de l'hôtel Ivoire d'Abidjan. Dans l'hypothèse -assez improbable- où Paris donnerait à cette requête une suite favorable, c'est l'ancien Premier ministre canadien Jean Chrétien qui conduirait les négociations pour le compte du cabinet Heenan Blaikie.

Par Vincent Hugeux, publié le 26/01/2010 à 15:00


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