C’est dans le quartier de Birere, sur la route qui mène à l’aéroport, que la tension a été la plus palpable à Goma, ce vendredi. C’est à cet endroit que, tôt dans la matinée, des habitants en colère ont caillassé un convoi de la Monusco. Il faut « que la Monusco parte dans les plus brefs délais », tonne un chauffeur de moto taxi furieux, à l’un des carrefours du quartier. « Nous donnons à ces gens-là une semaine. En tout cas ils doivent partir », martèle-t-il.
Patrick, un commerçant, juge pour sa part qu’« à Goma, on n’a pas besoin de cette force ». « Nos jeunes frères, nos jeunes sœurs qui sont à Rutshuru, cela fait une année et demie qu’ils sont en train de souffrir », constate-t-il, amer. Le Rutshuru, hors périmètre de la zone de sécurité de la Monusco, est la zone dans laquelle le M23 compte le plus de troupes.
Efficace appel au calme du colonel Ndala
En fin de matinée, le colonel Mamadou Ndala, commandant des forces congolaises au front, est arrivé sous les acclamations dans une voiture aux vitres teintées et s’est adressé à la foule.
Dans un kiswhalili empreint d'un peu de français, le colonel, que la population considère comme l’artisan des récentes victoires de l’armée, a fait de la pédagogie. Il a expliqué que la Monusco procédait par étape et qu’il fallait la laisser opérer.
Il a également insisté sur le fait qu'il ne devait pas y avoir de tensions ethniques : une allusion à l'hostilité de certains habitants envers la communauté rwandophone, à laquelle appartiennent une grande partie des rebelles du M23. Après sa déclaration, la foule s’est dispersée et le calme est revenu à Goma. (Par RFI)
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