Agathon Rwasa (au centre), leader historique des FLN, en mai 2008.
(Photo : AFP)
Agathon Rwasa, le leader historique des ex-rebelles des
Forces nationales de libération (FNL), qui vient de réapparaître
publiquement après trois années passées dans la clandestinité, serait
dans le collimateur de la justice. On a appris que les réfugiés
congolais banyamulenge rescapés du massacre perpétré dans le camp de
Gatumba en 2004 (qui avait fait 166 morts et 116 blessés), ont porté
plainte contre lui et son ancien porte-parole auprès de la justice
burundaise il y a une dizaine de jours.
Et pour eux, la justice burundaise « n’a donc plus aucun prétexte pour ne pas juger les auteurs d’un crime aussi odieux », d’autant qu’elle n’a même pas besoin de mener des investigations puisqu’ils avaient revendiqué cette attaque. Contacté par RFI, l’ancien porte-parole des FNL nie toute responsabilité : « Ma voix a été imitée », jure aujourd’hui Pasteur Habimana, alors que Agathon Rwasa s’en lave les mains :
« Lorsqu’il a dit ce qu’il a dit, je l’ai entendu à la radio comme tout le monde. Lui était au Congo, moi j’étais au Burundi, j’ai appris ce qui s’était passé à Gatumba très tardivement, à la mi-journée. Alors vous comprenez que moi, j’ignore les tenants et les aboutissants de cette affaire. Tous ceux qui pourraient faire la lumière sur ce qui s’est passé à Gatumba c’est peut-être ceux qui oeuvraient dans la région de Gatumba à ce moment-là, moi je n’étais pas dans cette région ».
Et Agathon Rwasa n’en reste pas là. Il rappelle aux autorités burundaises qu’il soupçonne d’être derrière cette plainte qu’il continue à jouir, comme tous les anciens combattants dans ce pays, d’une immunité provisoire pour l'ensemble des faits commis pendant la guerre civile. Que va faire le procureur général de la République du Burundi ? Son bureau n’a pas voulu réagir jusqu’ici.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire