samedi 3 août 2013

RD Congo : l'ONU accusée d'inertie contre la rébellion - See more at: http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/articles/rd-congo-lonu-accusee-dinertie-contre-la-rebellion#sthash.DlWZYipl.dpuf

L'ultimatum lancé par la mission de maintien de l'ordre dans l'est du pays ne s'appliquait pas au M23, le principal groupe armé. C'est un ultimatum qui ne concernait finalement personne. 
À 16h jeudi, la fin des 48h accordées par la Mission de maintien de la paix de l'ONU (Monusco) aux groupes armés sévissant dans l'est du pays pour déposer les armes, la ligne de front est restée silencieuse. Le M23, le groupe rebelle s'opposant à l'armée depuis plus d'un an, n'était en fait pas concerné. Ses positions se trouvent en dehors de la «zone de sécurité» englobant Goma et ses environs, présentée comme une panacée pour la paix. Cette zone ne concerne finalement que les localités tenues par l'armée gouvernementale. Les rebelles ont pourtant considéré l'ultimatum comme une provocation directe, dénonçant sans aucune ironie «l'escalade de la violence à venir». Depuis la création de la brigade d'intervention par le Conseil de sécurité, le M23 multiplie les mises en garde aux casques Bleus. «Nous n'hésiterons pas à nous battre», déclare un officier rebelle joint par téléphone dans son bunker sur la ligne de front. «Ils se croient à Hollywood avec leur cinéma, mais nous, on est sérieux». Une victoire pour l'armée. Mais, en réalité, si la rhétorique de la Monusco se fait plus ferme, les actions ne suivent toujours pas. Le 14 juillet, les affrontements entre les rebelles et l'armée avaient repris pendant dix jours, sans que la Monusco n'intervienne, une fois de plus. Cette fois-ci, et pour la première fois en un an, l'armée gouvernementale a eu le dessus et a pu reprendre aux rebelles un certain nombre de positions proches de Goma, repoussant le M23 à plus de 15 kilomètres de la ville.
La population a érigé en héros local le colonel Mamadou Ndala, qui commande un bataillon commando. Mais elle s'est aussi insurgée contre la Monusco, l'accusant de freiner l'avancée des troupes gouvernementales.
«Nous faisons face à un grand nombre de groupes armés sur l'ensemble du territoire congolais, pas seulement le M23. Nous devons définir nos priorités», explique le général Carlos dos Santos Cruz, le commandant des forces de la Monusco. La création de la zone de sécurité autour de Goma est une initiative du général brésilien, connu pour avoir démantelé des gangs criminels lorsqu'il commandait la mission de l'ONU à Haïti en 2007.
Depuis le début du conflit, la Monusco s'est distinguée par son inertie, laissant les rebelles conquérir plusieurs villes. La création de la brigade d'intervention en mars avait créé l'espoir.
«Nous pensions que le problème allait être réglé rapidement. Ils peuvent attaquer le M23 et les autres groupes armés s'ils le veulent, ils ont le mandat. Au lieu de ça, ils sont toujours assis dans leur base à boire le thé», explique Olivier Ramazani, un commerçant de Rutshuru, une ville en territoire rebelle.

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