(Le
Potentiel 08/12/2012)
Pour le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, les
discussions de Kampala entre le gouvernement et le M23 se limitent à « la
clarification sur l’exécution de l’Accord du 23 mars 2009 ». De ce point de vue,
pense-t-il, il ne sera pas question d’un quelconque partage des pouvoirs dans
les institutions.
Kinshasa n’entend pas transiger sur la ligne qu’il
s’est tracée dans les négociations qui s’ouvrent à Kampala, en Ouganda, entre le
gouvernement et les rebelles du M23. Le président de l’Assemblée nationale,
Aubin Minaku, a été le premier à lever le pan de voile sur la perception que
Kinshasa se fait de cette rencontre, dit Kampala VI.
Hier vendredi, le
Premier ministre, Matata Ponyo Mapon a abondé dans le même sens, réaffirmant que
la position de Kinshasa ne se limite qu’à l’évaluation de l’accord du 23 mars
2009 sur lequel le M23 fonde son action. Pour le chef du gouvernement, il ne
fait l’ombre d’aucun doute sur le contenu exact des discussions de Kampala. «
Nous attendons de ces discussions la clarification de l’exécution de l’Accord du
23 mars 2009 qui serait, prétend-on, à la base de la guerre imposée à la RDC
dans la province du Nord-Kivu », a dit sans détours le Premier ministre Matata.
Pour le gouvernement congolais, la rencontre de Kampala ne devra pas
être Sun City bis (tenu en 2002, en Afrique du Sud), un forum de partage des
responsabilités dans les institutions. De toute façon, le président de
l’Assemblée nationale avait déjà prévenu dans une interview à RFI. Les
pourparlers de Kampala, a-t-il dit, ne seront pas « un Sun City 2 ». C’est tout
dire. Quelques jours, le Premier ministre vient d’enfoncer le clou, recadrant
pour que nul n’en ignore le cadre des discussions de Kampala VI.
Mais
bien avant que le chef du gouvernement ne donne toutes ces précisions, il a fait
le tour de la situation qui prévaut actuellement dans la province du Nord-Kivu
où les troupes du M23 ont abandonné leur position dans la ville de Goma, après
11 jours d’occupation. Un succès que le Premier ministre verse sur le compte de
l’intense activité diplomatique qu’a déployée le chef de l’Etat et le
gouvernement pour rallier l’ensemble de la communauté internationale à la cause
de la RDC.
Par ailleurs, le Premier ministre s’est longuement appesanti
sur l’accord tripartite du 20 novembre 2012 qui a conduit, entre autres, au
retrait des troupes du M23 de la ville de Goma, le retour des éléments FARDC à
Sake et Mubambiro, le redéploiement du 41ème bataillon commando dans la ville de
Goma, la réouverture de l’aéroport de Goma, la reprise du trafic sur le lac
Kivu. Alors que la vie reprenait à Goma, une délégation gouvernementale,
conduite par le ministre de l’Intérieur, a été dépêchée dans la ville pour «
rassurer la population du Nord-Kivu et de Goma en particulier », s’est félicité
Matata Ponyo.
Comme pour confirmer la détermination du gouvernement à
soutenir la population sinistrée du Nord-Kivu durant cette
épreuve.
Mobilisation sur le front diplomatique
En même temps que
démarre à Kampala des discussions directes avec le M23 auxquelles se sont
joints, outre des délégués du gouvernement, ceux du Parlement et des
représentants de la Société civile du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, le Premier
ministre a fait part d’autres initiatives déployées dans des cadres autres que
la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) pour une
issue à la guerre dans l’Est de la RDC.
Il a, à cet effet, fait mention
du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la SADC (Communauté de
développement de l’Afrique australe) qui se tient ce samedi à Dar es-Salaam
(Tanzanie) sur le cas spécifique de la situation sécuritaire qui prévaut dans
l’Est de la RDC.
Parallèlement à ce Sommet, Brazzaville accueille aussi
depuis le jeudi 6 décembre 2012, dans le cadre de la CEEAC (Communauté
économique des Etats de l’Afrique centrale), une rencontre sur la sécurité en
Afrique centrale, particulièrement en RDC.
Prenant en compte toutes ces
initiatives, le chef du gouvernement s’est félicité de la grande mobilisation
diplomatique autour de la situation de la RDC. « C’est autant dire que la RDC
n’est pas seule dans ce combat de la recherche de la paix sur son territoire
nationale. Elle est accompagnée par plusieurs partenaires bilatéraux et
multilatéraux à qui nous adressons toutes nos appréciations », a-t-il déclaré.
La RDC est reconnaissante envers tous ces partenaires qui « ne cessent de poser
des actions pour décourager les fauteurs de troubles et les tireurs de ficelles
dans la guerre imposée à la RDC » , a-t-il dit.
Écrit par F.K.
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