(La Prospérité 08/12/2012)
Préoccupé par la situation politique et économique que
traverse la République Démocratique du Congo, le Premier Ministre, Matata Ponyo
Mapon, n’est pas resté aphone.
Hier, vendredi 7 décembre 2012, il a tenu un
point de presse à l’Hôtel du Gouvernement pour, d’une part, éclairer la lanterne
de l’opinion tant nationale qu’internationale sur ces deux questions. Et,
d’autre part, pour rassurer qu’en dépit de toutes les épreuves endurées par les
populations congolaises dans la partie Est du pays et suite à la décision
disproportionnée du FMI de ne pas conclure la 4ème revue et de laisser l’Accord
FEC qui sous-tend le PEG II, expirer le 10 décembre prochain, au motif que le
préalable à la publication du contrat COMIDE n’a pas été rempli, le Gouvernement
de la République réaffirme deux choses. En premier lieu, sa volonté de restaurer
la paix et la sécurité dans l’Est du pays. Pour ce faire, a-t-il indiqué, tous
les mécanismes politiques, diplomatiques et militaires seront exploités.
En
second lieu, sa volonté et sa détermination à poursuivre le travail rigoureux de
stabilisation du cadre macroéconomique, d’intensification des réformes
structurelles, d’amélioration de la gouvernance économique, et du climat des
affaires. «Sans ceux-ci, le développement durable n’est pas possible », a-t-il
soutenu, en rappelant à tous les congolais que le développement est
essentiellement une question d’engagement interne, de détermination et de bonne
gestion dans tous les secteurs de la vie nationale. Les fortes secousses et
autres galipettes de tous genres que connaît la République Démocratique du
Congo, tant au plan politique qu’économique, ne passent pas inaperçus aux
télescopes du Premier Ministre, Matata Ponyo Mapon. Au cours du point de presse
qu’il a tenu hier, vendredi 7 décembre 2012, à l’Hôtel du Gouvernement, à la
Gombe, il a scruté tous les faits y relatifs.
Au plan politique, l’insécurité
dans la partie Est du pays, où sont actifs des groupes armés, dont
principalement, le mouvement du 23 mars (M23). Et, de souligner que ce mouvement
a semé et continue à semer la désolation dans la Province du Nord- Kivu et ce,
depuis huit mois. La comptabilité des faits et actes posés par ces insurgés est
tout simplement macabre.
Matata Ponyo a cité les assassinats, enlèvements,
tortures, vols, viols et pillages, surtout pendant les 11 jours d’occupation de
la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu. En outre, a-t-il
ajouté, ils n’ont pas hésité un seul instant de piller et d’emporter de nombreux
biens et autres véhicules des privés et de l’Etat, vers une destination à
déterminer, a-t-il ajouté. Pire que ça, le Premier Ministre a relevé le cas
flagrant, celui des engins de l’Office des Routes, servant pourtant à
l’aménagement des routes d’intérêt public.
Des efforts pour restaurer la paix
Sur ce chapitre, Matata Ponyo Mapon a souligné qu’inlassablement, le Chef de
l’Etat, Joseph Kabila, ainsi que le Gouvernement de la République qu’il pilote
se déploient sur tous les fronts notamment, politique, diplomatique et
militaire, pour restaurer la paix dans l’Est du pays, singulièrement, au
Nord-Kivu. Le Sommet des Chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la
Région des Grands Lacs (CIRGL) auquel Joseph Kabila a participé, le 20 novembre
dernier, l’Accord Tripartite de Kampala et le sommet des Chefs d’Etat de la SADC
qui se tient à Dar-Es-Salaam, la participation de la RDC à la rencontre de la
CEEAC, à Brazzaville, en sont des illustrations éloquentes de cette volonté, a
fait savoir Matata Ponyo.
Couac avec le FMI : Matata exige la bonne gestion dans
tous les secteurs Au plan économique, la République Démocratique du Congo
affiche une santé solide. La stabilité du cadre macroéconomique soutenue, la
gestion budgétaire orthodoxe et de meilleures perspectives de croissance
économique doivent demeurer des gages. Le Premier Ministre y est revenu, avec
chiffres à l’appui. Taux d’inflation, en cumul fin novembre, avec un taux de
2,63 %, doublé d’une projection de 2,85 % à fin décembre 2012, de loin inférieur
à l’objectif de 9,9 % retenu dans le programme du FMI, taux de change situé à
913,77FC/USD, taux de croissance du PIB qui se maintient à 7,2% fin 2012, contre
6,2% en 2011, réserves internationales de l’ordre de milliard USD 1,674,17
contre 1,271,8 une année auparavant…, sont considérées comme des retombées de la
discipline budgétaire.
Seulement, la transaction relative à la cession de 25% de
parts de la Gécamines dans CODEMI est venue gâcher la fête. Et, pour cause ! Le
Fonds Monétaire International (FMI) estime que le préalable relatif à la
publication du contrat CODEMI n’a pas été rempli.
Conséquence, cette institution
de Breton Woods a ajourné la conclusion de la 4ème revue et laissé l’accord FEC,
qui sous-tend le Programme Economique du Gouvernement (PEG II) expirer, le 10
décembre 2012. FMI, décision disproportionnée… En guise de réaction à la
suspension, par le Fonds Monétaire International, de prêts de l’ordre de 240
millions de dollars américains ; une mesure annoncée dernièrement, le Premier
Ministre dit en avoir pris acte.
Mais, il l’estime disproportionnée car, au 30
novembre 2012, les évaluations à fin septembre et les perspectives à fin
décembre 2012 ont indiqué le respect, avec des marges confortables, de tous les
principaux critères de réalisations quantitatifs.
Et, quant aux repères
structurels, Matata Ponyo a soutenu que le Gouvernement congolais a observé tous
les quatorze repères concernés, y compris celui relatif à la publication des
contrats signés dans les secteurs des ressources naturelles. Au jour
d’aujourd’hui, Matata lance un appel aux congolais afin qu’ils comprennent que
le développement est essentiellement une question d’engagement interne, de
détermination et de bonne gestion de tous les secteurs de la vie nationale. La
Pros. Point de presse du Premier Ministre Matata sur la Situation politique et
économique du pays
1. Situation politique et sécuritaire La situation politique
et sécuritaire de l’heure est essentiellement dominée par l’insécurité dans
l’Est de la RDC, et principalement dans la Province du Nord- Kivu.
En effet,
c’est depuis huit (08) mois que cette Province, particulièrement les territoires
de Massisi, Rutshuru et la Ville de Goma sont secoués par des troubles
sécuritaires causés par le groupe armé, force négative, dit M23.
Ce groupe, avec
le soutien du Rwanda, tel qu’attesté par les Experts des Nations Unies, attaqué
et pris la Ville de Goma en date du 20 novembre 2012 où ses éléments se sont
illustrés par des actes ignobles et répréhensibles d’assassinats, d’enlèvement,
de tortures, de vols, de viols et de pillage pendant les onze (11) jours de leur
occupation de la Ville de Goma.
Il y a lieu de signaler que ces éléments n’ont
pas hésité de piller et d’emporter de nombreux biens et véhicules des privés et
de l’Etat, vers une destination qui reste à déterminer. Le cas le plus flagrant
est celui des engins de l’Office de Routes servant à l’aménagement des routes
d’intérêt public.
Face à ce tableau sombre, le Président de la République et son
Gouvernement ne ménagent aucun effort tant sur le plan politique, diplomatique
que militaire pour restaurer la paix et la sécurité dans cette partie de la
République.
C’est dans cet ordre d’idées que le Président de la République, Chef
de l’Etat, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, a pris part à une série de
Sommets des Chefs d’Etat et de la CIRGL dont celui du 20 novembre 2012 qui a été
sanctionné par un Accord Tripartite ayant débouché notamment sur :
- Le retrait
de la Ville de Goma des troupes du Mouvement dit M23 ;
- Le retour des éléments
des FARDC à Sake et Mubambiro, le dimanche 02 décembre 2012 ; - Le redéploiement
du 41ème Bataillon Commando dans la Ville de Goma, le lundi 03 décembre ; -
Retour à la vie normale dans la Ville de Goma, où les écoles, les marchés, le
commerce, les banques… ont repris leurs activités ; - La réouverture de
l’Aéroport de Goma au trafic aérien ; - La reprise du trafic sur le Lac Kivu.
Pour rassurer la population du Nord-Kivu et de Goma en particulier, une
délégation du Gouvernement conduite par le Ministre national de l’Intérieur,
sécurité, décentralisation et affaires coutumières, s’est rendu à Goma, le 02
décembre 2012 où elle a pris divers contacts et effectué des descentes sur
terrain pour ce faire. Toujours dans le cadre de l’Accord Tripartite de Kampala,
des discussions devraient commencer ce jour entre une délégation du Mouvement
dit M23 d’une part, et celle de la République Démocratique du Congo, composée,
outre les délégués du Gouvernement, de Sénateurs, de Députés et des
représentants de la Société Civile du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, d’autre part.
Nous attendons de ces discussions la clarification sur l’exécution de l’Accord
du 23 Mars 2009 qui serait, prétend-on, à la base de la guerre imposée à la RDC
dans la Province du Nord-Kivu. En même temps, démarre aujourd’hui vendredi 07
décembre 2012 à Dar-Es-Salaam en Tanzanie, les travaux ministériels
préparatoires au Sommet des Chefs d’Etat de la SADC qui se tiendra à
Dar-Es-Salaam le samedi 08 décembre 2012, lequel sera essentiellement consacré à
la situation d’insécurité qui prévaut dans l’Est de la RDC. Il y a lieu de
signaler que notre pays prend activement part à la rencontre de la CEEAC qui a
démarré ses travaux, le jeudi 06 décembre 2012 à Brazzaville sur la sécurité en
Afrique Centrale. C’est autant dire que la RDC n’est pas seule dans ce combat de
la recherche de la paix sur son territoire national.
Elle est accompagnée par
plusieurs partenaires bilatéraux et multilatéraux à qui nous adressons toutes
nos appréciations. C’est le cas de la France, de la Belgique, de la
Grande-Bretagne, des Etats-Unis d’Amérique, de l’Allemagne, des pays de la
CIRGL, de la SADC, de la CEEAC, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne,
ainsi que des Nations Unies qui ne cessent de poser des actions pour décourager
les fauteurs de trouble et les tireurs de ficelles dans la guerre imposée à la
RDC.
II. SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE A fin novembre 2012, l’état
économique et financier de la République Démocratique du Congo indique une
stabilité macroéconomique soutenue, une gestion budgétaire orthodoxe, et de
meilleures perspectives de croissance économique. En effet, concernant le cadre
macroéconomique, tous les indicateurs témoignent d’une ferme volonté du
Gouvernement à poursuivre les réformes économiques initiées avec détermination,
sous le leadership du Président de la République, et dont les effets se
poursuivent à ce jour :
-Taux d’inflation : à fin novembre, l’inflation, en
cumul annuel affiche un taux de 2,63% une projection de 2,85% à fin décembre
2012, de loin inférieur à l’objectif de 9,9% retenu dans le programme avec le
Fonds monétaire international. -Taux de change : au 30 novembre 2012, le taux de
change est demeuré stable. En effet, il s’est situé à 913,77 FC/USD. Rappelons
que le taux de change affiche cette stabilité depuis l’année 2010, avec quelques
variations qui n’ont jamais dépassé 931 FC/USD atteint en décembre 2010.
-Taux
de croissance : selon les dernières estimations par les services de la Banque
Centrale du Congo, le taux de croissance du PIB se maintient à 7,2% à la fin
2012, contre 6,9% en 2011.
La moyenne en Afrique Subsaharienne étant de 5%.
-Réserves internationales : à fin novembre 2012, les réserves internationales
sont de 1.674,47 millions contre 1.271,8 millions USD une année auparavant, soit
une reconstitution de 402,37 millions USD. Ces réserves représentent 9,6
semaines d’importation. Il sied de faire remarquer que ces résultats ont été
atteints dans un contexte mondial marqué par une récession dans les principaux
pays de l’OCDE, et dans un environnement d’oscillations des prix des matières
premières et de principaux produits agricoles. Du reste, l’émission de nouvelles
coupures 1.000 ; 5.000 ; 10.000 et 20.000 FC, par la Banque Centrale du Congo,
n’a pas influé négativement sur les prix intérieurs et la valeur externe du
franc congolais, comme par le passé, car le Gouvernement a poursuivi une gestion
budgétaire rigoureuse, couplée à une politique monétaire prudente. En effet, au
plan des finances publiques, à la fin novembre 2012, la situation du Compte
Général du Trésor, y compris l’amortissement de la dette, indique un excédent de
258,1 milliards CDF, résultant des recettes de 3.309,2 milliards, et des
dépenses de 2.947,69 milliards CDF. Cette discipline budgétaire est notamment à
la base de la régularité de la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat, dont
la date symbolique est désormais fixée au 15 de chaque mois.
La bancarisation de
la paie, qui constitue une autre réforme d’envergure dans le secteur des
finances publiques à permis aujourd’hui de réaliser des économies mensuelles
d’environ 1,5 milliards CDF sur les enveloppes salariales. Grâce à cette gestion
budgétaire, le Gouvernement a lancé, sur fonds propres, le financement de
nombreux projets. Il s’agit notamment de :
- La campagne agricole, pour un
budget de 20 milliards de FC ; - L’acquisition des bus de transport en commun
pour 26 milliards de FC; - Le projet de réunification routière, pour un montant
de 40 milliards de FC ; - La relance des activités de la SOFIDE pour 10
milliards de FC. - Et bien d’autres. Pour dire un mot sur l’état de mise en
œuvre du programme économique et des relations avec le Fonds monétaire
international, il importe de signaler que depuis la conclusion du PEG II en
décembre 2009, trois revues sur les six prévues ont été satisfaisantes.
Toutefois, un retard a été enregistré dans la conclusion des trois dernières
revues, lié principalement à l’appréciation défavorable des services du FMI de
progrès dans le domaine de la gouvernance dans le secteur minier.
Au 30 novembre
2012, les évaluations à fin septembre et les perspectives à fin décembre 2012
indiquent le respect, avec des marges confortables, de tous les principaux
critères de réalisation quantitatifs. Quant aux repères structurels, le
Gouvernement a observé tous les quatorze repères concernés, y compris celui
relatif à la publication des contrats signés dans les secteurs des ressources
naturelles. Au sujet particulier de ce repère, il y a lieu de relever que plus
de 130 contrats ont été publiés à ce jour.
Un seul a fait l’objet de divergences
d’interprétation entre le Gouvernement et les services du FMI. Il s’agit de la
transaction relative à la cession de 25% de parts de la Gécamines dans COMIDE,
pour laquelle le Gouvernement a pourtant publié le Procès-verbal y relatif.
Cependant, en date du 30 novembre, le Directeur Afrique du FMI a annoncé sa
décision de ne pas conclure la 4ème revue et de laisser l’Accord FEC, qui
sous-tend le PEG Il, expirer le 10 novembre 2012, au motif que le préalable
relatif à la publication du contrat COMIDE n’a pas été rempli. Le Gouvernement a
pris acte de cette décision disproportionnée, et réaffirme sa ferme volonté et
détermination à poursuivre le travail rigoureux de stabilisation du cadre
macroéconomique, d’intensification des réformes structurelles, d’amélioration de
la gouvernance économique, et du climat des affaires sans lesquels le
développement économique durable n’est pas possible. Le Peuple congolais doit
comprendre que le développement est essentiellement une question d’engagement
interne, de détermination et de bonne gestion dans les secteurs de la vie
nationale. Je vous remercie. Fait à Kinshasa, le 07 décembre 2012 MATATA PONYO
Mapon
La Pros.
© Copyright La
Prospérité
Visiter le site de: La Prospérité
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire