dimanche 9 décembre 2012

Face aux enjeux de Kampala et à la décision du FMI: Matata invite les congolais à un sérieux engagement interne !

(La Prospérité 08/12/2012) 
Préoccupé par la situation politique et économique que traverse la République Démocratique du Congo, le Premier Ministre, Matata Ponyo Mapon, n’est pas resté aphone.

Hier, vendredi 7 décembre 2012, il a tenu un point de presse à l’Hôtel du Gouvernement pour, d’une part, éclairer la lanterne de l’opinion tant nationale qu’internationale sur ces deux questions. Et, d’autre part, pour rassurer qu’en dépit de toutes les épreuves endurées par les populations congolaises dans la partie Est du pays et suite à la décision disproportionnée du FMI de ne pas conclure la 4ème revue et de laisser l’Accord FEC qui sous-tend le PEG II, expirer le 10 décembre prochain, au motif que le préalable à la publication du contrat COMIDE n’a pas été rempli, le Gouvernement de la République réaffirme deux choses. En premier lieu, sa volonté de restaurer la paix et la sécurité dans l’Est du pays. Pour ce faire, a-t-il indiqué, tous les mécanismes politiques, diplomatiques et militaires seront exploités.

En second lieu, sa volonté et sa détermination à poursuivre le travail rigoureux de stabilisation du cadre macroéconomique, d’intensification des réformes structurelles, d’amélioration de la gouvernance économique, et du climat des affaires. «Sans ceux-ci, le développement durable n’est pas possible », a-t-il soutenu, en rappelant à tous les congolais que le développement est essentiellement une question d’engagement interne, de détermination et de bonne gestion dans tous les secteurs de la vie nationale. Les fortes secousses et autres galipettes de tous genres que connaît la République Démocratique du Congo, tant au plan politique qu’économique, ne passent pas inaperçus aux télescopes du Premier Ministre, Matata Ponyo Mapon. Au cours du point de presse qu’il a tenu hier, vendredi 7 décembre 2012, à l’Hôtel du Gouvernement, à la Gombe, il a scruté tous les faits y relatifs.

Au plan politique, l’insécurité dans la partie Est du pays, où sont actifs des groupes armés, dont principalement, le mouvement du 23 mars (M23). Et, de souligner que ce mouvement a semé et continue à semer la désolation dans la Province du Nord- Kivu et ce, depuis huit mois. La comptabilité des faits et actes posés par ces insurgés est tout simplement macabre.

Matata Ponyo a cité les assassinats, enlèvements, tortures, vols, viols et pillages, surtout pendant les 11 jours d’occupation de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu. En outre, a-t-il ajouté, ils n’ont pas hésité un seul instant de piller et d’emporter de nombreux biens et autres véhicules des privés et de l’Etat, vers une destination à déterminer, a-t-il ajouté. Pire que ça, le Premier Ministre a relevé le cas flagrant, celui des engins de l’Office des Routes, servant pourtant à l’aménagement des routes d’intérêt public.

Des efforts pour restaurer la paix Sur ce chapitre, Matata Ponyo Mapon a souligné qu’inlassablement, le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, ainsi que le Gouvernement de la République qu’il pilote se déploient sur tous les fronts notamment, politique, diplomatique et militaire, pour restaurer la paix dans l’Est du pays, singulièrement, au Nord-Kivu. Le Sommet des Chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) auquel Joseph Kabila a participé, le 20 novembre dernier, l’Accord Tripartite de Kampala et le sommet des Chefs d’Etat de la SADC qui se tient à Dar-Es-Salaam, la participation de la RDC à la rencontre de la CEEAC, à Brazzaville, en sont des illustrations éloquentes de cette volonté, a fait savoir Matata Ponyo.

Couac avec le FMI : Matata exige la bonne gestion dans tous les secteurs Au plan économique, la République Démocratique du Congo affiche une santé solide. La stabilité du cadre macroéconomique soutenue, la gestion budgétaire orthodoxe et de meilleures perspectives de croissance économique doivent demeurer des gages. Le Premier Ministre y est revenu, avec chiffres à l’appui. Taux d’inflation, en cumul fin novembre, avec un taux de 2,63 %, doublé d’une projection de 2,85 % à fin décembre 2012, de loin inférieur à l’objectif de 9,9 % retenu dans le programme du FMI, taux de change situé à 913,77FC/USD, taux de croissance du PIB qui se maintient à 7,2% fin 2012, contre 6,2% en 2011, réserves internationales de l’ordre de milliard USD 1,674,17 contre 1,271,8 une année auparavant…, sont considérées comme des retombées de la discipline budgétaire.

Seulement, la transaction relative à la cession de 25% de parts de la Gécamines dans CODEMI est venue gâcher la fête. Et, pour cause ! Le Fonds Monétaire International (FMI) estime que le préalable relatif à la publication du contrat CODEMI n’a pas été rempli.

Conséquence, cette institution de Breton Woods a ajourné la conclusion de la 4ème revue et laissé l’accord FEC, qui sous-tend le Programme Economique du Gouvernement (PEG II) expirer, le 10 décembre 2012. FMI, décision disproportionnée… En guise de réaction à la suspension, par le Fonds Monétaire International, de prêts de l’ordre de 240 millions de dollars américains ; une mesure annoncée dernièrement, le Premier Ministre dit en avoir pris acte.

Mais, il l’estime disproportionnée car, au 30 novembre 2012, les évaluations à fin septembre et les perspectives à fin décembre 2012 ont indiqué le respect, avec des marges confortables, de tous les principaux critères de réalisations quantitatifs.

Et, quant aux repères structurels, Matata Ponyo a soutenu que le Gouvernement congolais a observé tous les quatorze repères concernés, y compris celui relatif à la publication des contrats signés dans les secteurs des ressources naturelles. Au jour d’aujourd’hui, Matata lance un appel aux congolais afin qu’ils comprennent que le développement est essentiellement une question d’engagement interne, de détermination et de bonne gestion de tous les secteurs de la vie nationale. La Pros. Point de presse du Premier Ministre Matata sur la Situation politique et économique du pays

1. Situation politique et sécuritaire La situation politique et sécuritaire de l’heure est essentiellement dominée par l’insécurité dans l’Est de la RDC, et principalement dans la Province du Nord- Kivu.
En effet, c’est depuis huit (08) mois que cette Province, particulièrement les territoires de Massisi, Rutshuru et la Ville de Goma sont secoués par des troubles sécuritaires causés par le groupe armé, force négative, dit M23.

Ce groupe, avec le soutien du Rwanda, tel qu’attesté par les Experts des Nations Unies, attaqué et pris la Ville de Goma en date du 20 novembre 2012 où ses éléments se sont illustrés par des actes ignobles et répréhensibles d’assassinats, d’enlèvement, de tortures, de vols, de viols et de pillage pendant les onze (11) jours de leur occupation de la Ville de Goma.

Il y a lieu de signaler que ces éléments n’ont pas hésité de piller et d’emporter de nombreux biens et véhicules des privés et de l’Etat, vers une destination qui reste à déterminer. Le cas le plus flagrant est celui des engins de l’Office de Routes servant à l’aménagement des routes d’intérêt public.

Face à ce tableau sombre, le Président de la République et son Gouvernement ne ménagent aucun effort tant sur le plan politique, diplomatique que militaire pour restaurer la paix et la sécurité dans cette partie de la République.

C’est dans cet ordre d’idées que le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, a pris part à une série de Sommets des Chefs d’Etat et de la CIRGL dont celui du 20 novembre 2012 qui a été sanctionné par un Accord Tripartite ayant débouché notamment sur :

- Le retrait de la Ville de Goma des troupes du Mouvement dit M23 ;
- Le retour des éléments des FARDC à Sake et Mubambiro, le dimanche 02 décembre 2012 ; - Le redéploiement du 41ème Bataillon Commando dans la Ville de Goma, le lundi 03 décembre ; - Retour à la vie normale dans la Ville de Goma, où les écoles, les marchés, le commerce, les banques… ont repris leurs activités ; - La réouverture de l’Aéroport de Goma au trafic aérien ; - La reprise du trafic sur le Lac Kivu.

Pour rassurer la population du Nord-Kivu et de Goma en particulier, une délégation du Gouvernement conduite par le Ministre national de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, s’est rendu à Goma, le 02 décembre 2012 où elle a pris divers contacts et effectué des descentes sur terrain pour ce faire. Toujours dans le cadre de l’Accord Tripartite de Kampala, des discussions devraient commencer ce jour entre une délégation du Mouvement dit M23 d’une part, et celle de la République Démocratique du Congo, composée, outre les délégués du Gouvernement, de Sénateurs, de Députés et des représentants de la Société Civile du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, d’autre part.

Nous attendons de ces discussions la clarification sur l’exécution de l’Accord du 23 Mars 2009 qui serait, prétend-on, à la base de la guerre imposée à la RDC dans la Province du Nord-Kivu. En même temps, démarre aujourd’hui vendredi 07 décembre 2012 à Dar-Es-Salaam en Tanzanie, les travaux ministériels préparatoires au Sommet des Chefs d’Etat de la SADC qui se tiendra à Dar-Es-Salaam le samedi 08 décembre 2012, lequel sera essentiellement consacré à la situation d’insécurité qui prévaut dans l’Est de la RDC. Il y a lieu de signaler que notre pays prend activement part à la rencontre de la CEEAC qui a démarré ses travaux, le jeudi 06 décembre 2012 à Brazzaville sur la sécurité en Afrique Centrale. C’est autant dire que la RDC n’est pas seule dans ce combat de la recherche de la paix sur son territoire national.

Elle est accompagnée par plusieurs partenaires bilatéraux et multilatéraux à qui nous adressons toutes nos appréciations. C’est le cas de la France, de la Belgique, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis d’Amérique, de l’Allemagne, des pays de la CIRGL, de la SADC, de la CEEAC, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, ainsi que des Nations Unies qui ne cessent de poser des actions pour décourager les fauteurs de trouble et les tireurs de ficelles dans la guerre imposée à la RDC.

II. SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE A fin novembre 2012, l’état économique et financier de la République Démocratique du Congo indique une stabilité macroéconomique soutenue, une gestion budgétaire orthodoxe, et de meilleures perspectives de croissance économique. En effet, concernant le cadre macroéconomique, tous les indicateurs témoignent d’une ferme volonté du Gouvernement à poursuivre les réformes économiques initiées avec détermination, sous le leadership du Président de la République, et dont les effets se poursuivent à ce jour :

-Taux d’inflation : à fin novembre, l’inflation, en cumul annuel affiche un taux de 2,63% une projection de 2,85% à fin décembre 2012, de loin inférieur à l’objectif de 9,9% retenu dans le programme avec le Fonds monétaire international. -Taux de change : au 30 novembre 2012, le taux de change est demeuré stable. En effet, il s’est situé à 913,77 FC/USD. Rappelons que le taux de change affiche cette stabilité depuis l’année 2010, avec quelques variations qui n’ont jamais dépassé 931 FC/USD atteint en décembre 2010.

-Taux de croissance : selon les dernières estimations par les services de la Banque Centrale du Congo, le taux de croissance du PIB se maintient à 7,2% à la fin 2012, contre 6,9% en 2011.

La moyenne en Afrique Subsaharienne étant de 5%. -Réserves internationales : à fin novembre 2012, les réserves internationales sont de 1.674,47 millions contre 1.271,8 millions USD une année auparavant, soit une reconstitution de 402,37 millions USD. Ces réserves représentent 9,6 semaines d’importation. Il sied de faire remarquer que ces résultats ont été atteints dans un contexte mondial marqué par une récession dans les principaux pays de l’OCDE, et dans un environnement d’oscillations des prix des matières premières et de principaux produits agricoles. Du reste, l’émission de nouvelles coupures 1.000 ; 5.000 ; 10.000 et 20.000 FC, par la Banque Centrale du Congo, n’a pas influé négativement sur les prix intérieurs et la valeur externe du franc congolais, comme par le passé, car le Gouvernement a poursuivi une gestion budgétaire rigoureuse, couplée à une politique monétaire prudente. En effet, au plan des finances publiques, à la fin novembre 2012, la situation du Compte Général du Trésor, y compris l’amortissement de la dette, indique un excédent de 258,1 milliards CDF, résultant des recettes de 3.309,2 milliards, et des dépenses de 2.947,69 milliards CDF. Cette discipline budgétaire est notamment à la base de la régularité de la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat, dont la date symbolique est désormais fixée au 15 de chaque mois.

La bancarisation de la paie, qui constitue une autre réforme d’envergure dans le secteur des finances publiques à permis aujourd’hui de réaliser des économies mensuelles d’environ 1,5 milliards CDF sur les enveloppes salariales. Grâce à cette gestion budgétaire, le Gouvernement a lancé, sur fonds propres, le financement de nombreux projets. Il s’agit notamment de :

- La campagne agricole, pour un budget de 20 milliards de FC ; - L’acquisition des bus de transport en commun pour 26 milliards de FC; - Le projet de réunification routière, pour un montant de 40 milliards de FC ; - La relance des activités de la SOFIDE pour 10 milliards de FC. - Et bien d’autres. Pour dire un mot sur l’état de mise en œuvre du programme économique et des relations avec le Fonds monétaire international, il importe de signaler que depuis la conclusion du PEG II en décembre 2009, trois revues sur les six prévues ont été satisfaisantes. Toutefois, un retard a été enregistré dans la conclusion des trois dernières revues, lié principalement à l’appréciation défavorable des services du FMI de progrès dans le domaine de la gouvernance dans le secteur minier.

Au 30 novembre 2012, les évaluations à fin septembre et les perspectives à fin décembre 2012 indiquent le respect, avec des marges confortables, de tous les principaux critères de réalisation quantitatifs. Quant aux repères structurels, le Gouvernement a observé tous les quatorze repères concernés, y compris celui relatif à la publication des contrats signés dans les secteurs des ressources naturelles. Au sujet particulier de ce repère, il y a lieu de relever que plus de 130 contrats ont été publiés à ce jour.

Un seul a fait l’objet de divergences d’interprétation entre le Gouvernement et les services du FMI. Il s’agit de la transaction relative à la cession de 25% de parts de la Gécamines dans COMIDE, pour laquelle le Gouvernement a pourtant publié le Procès-verbal y relatif. Cependant, en date du 30 novembre, le Directeur Afrique du FMI a annoncé sa décision de ne pas conclure la 4ème revue et de laisser l’Accord FEC, qui sous-tend le PEG Il, expirer le 10 novembre 2012, au motif que le préalable relatif à la publication du contrat COMIDE n’a pas été rempli. Le Gouvernement a pris acte de cette décision disproportionnée, et réaffirme sa ferme volonté et détermination à poursuivre le travail rigoureux de stabilisation du cadre macroéconomique, d’intensification des réformes structurelles, d’amélioration de la gouvernance économique, et du climat des affaires sans lesquels le développement économique durable n’est pas possible. Le Peuple congolais doit comprendre que le développement est essentiellement une question d’engagement interne, de détermination et de bonne gestion dans les secteurs de la vie nationale. Je vous remercie. Fait à Kinshasa, le 07 décembre 2012 MATATA PONYO Mapon

La Pros.

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