dimanche 2 septembre 2012

Le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion congolaise, se défend devant l'ONU

La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo à gauche sur la photo.
La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo à gauche sur la photo.
AFP PHOTO / JUNIOR D.KANNAH

Par RFI
Le Conseil de sécurité a entendu le 29 août les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais suite aux accusations portées par un rapport de l’ONU contre le Rwanda. Des discussions à huis clos au cours desquelles les membres du Conseil ont exigé du Rwanda qu'il renonce de soutenir la rébellion congolaise du M23 et qu’il respecte la souveraineté de la RDC.

Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Pour le Rwanda, cette audience devant le Conseil de sécurité était l’occasion de s’expliquer et de limiter les dégâts diplomatiques causés par le rapport des experts de l’ONU. La ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo a accusé le chef des experts, l’Américain Steve Hege, de mener une vendetta contre le Rwanda et dénoncé la décision de plusieurs pays de suspendre leur aide :
« L’aide au développement ne devrait pas être utilisée comme un instrument de chantage, ce qui est le cas dans cette crise congolaise. Il serait plutôt temps de vraiment examiner ces accusations. Ce n’est pas parce qu’on continue de l’accuser que finalement le Rwanda va céder, dire oui qu’on est en train de soutenir une rébellion au Congo. Ce n’est pas vrai ».
Pour l’heure, les membres du Conseil de sécurité soutiennent les conclusions des experts. Sous couvert du huis clos, ils ont adressé un message très ferme à Kigali : le Rwanda doit cesser tout soutien aux rebelles et respecter la souveraineté de la RDC. L’ONU compte sur la rencontre entre les présidents Kabila et Kagamé la semaine prochaine à Kampala pour faire baisser les tensions.
L’appel à la paix des religieux
Les chefs de différentes confessions religieuses appellent le Rwanda, accusé de soutenir dans cette région la rébellion du M23, à « changer de politique » dans l'est du pays. Cet appel des chefs religieux est contenu dans une déclaration signée le 28 août, notamment par la Conférence épiscopale nationale du Congo. Dans ce texte, il est notamment demandé au Conseil de sécurité d'intervenir pour mettre fin à la rébellion du M23. Une délégation de chefs religieux congolais a d'ailleurs pris la route de New York où elle a bien l'intention d'obtenir le soutien des Nations unies.
Donatien Nsholé, premier secrétaire général de la conférence épiscopale nationale du Congo affirme que les églises demandent au Rwanda de contribuer à la paix en RDC et de ne plus soutenir de rebelles. Il évoque les contacts avec les églises rwandaises.

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