(Le Potentiel 07/09/2012)
Le sommet des chefs d’Etat des Grands Lacs consacré à
l’insécurité dans l’Est de la RDC doit s’ouvrir, ce vendredi 7 septembre à
Kampala (Ouganda). Certaines sources diplomatiques indiquent que les chefs
d’Etat devraient notamment discuter du renforcement du mandat de la Monusco pour
qu’elle assure la sécurisation de la frontière entre la RDC et le
Rwanda.
Au cours de la réunion préparatoire qui s’est tenu, hier jeudi
dans la capitale ougandaise, les experts congolais de la défense ont accusé
leurs homologues rwandais de refuser l’examen de la proposition des ministres de
la Défense des Grands Lacs, réunis en août dernier à Goma, sur l’implication des
Nations unies et de l’Union africaine dans la force neutre qui doit être
déployée entre la RDC et le Rwanda pour lutter contre les groupes armés actifs
dans cette partie du continent.
Selon les représentants congolais, les
Rwandais voudraient imposer l’examen du rapport des mêmes ministres de la
Défense sur le mécanisme conjoint de vérifications élargies de frontières de la
RDC et du Rwanda et sur le centre conjoint de fusion des renseignements de Goma.
Le rapport qui sera élaboré au terme de cette réunion d’experts sera remis aux
ministres de la Défense qui vont se réunir ce même jeudi pour présenter le
rapport de leur réunion du 17 août à Goma.
Lors de cette rencontre
organisée sur initiative des chefs d’Etat des Grands Lacs pour étudier les
modalités de la constitution de la force neutre, ces ministres avaient décidé
d’exclure la RDC, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda de ladite force. Ils
avaient également déterminé la taille et les principales zones de déploiement de
cette force. «Nous avons envisagé que quatre mille hommes suffiraient. Il y aura
une commission qui déterminera la structure de cette force qui se déploiera dans
les quatre zones à savoir : Beni, Ruwenzori, Walikale et Masisi», avait
notamment révélé le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba
Ntambo.
Interrogé le lundi 20 août sur l’opposition de Kigali à la
participation de la Monusco à la force internationale neutre à déployer entre la
RDC et le Rwanda, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond
Tshibanda avait déclaré qu’il n’est pas possible «de dire que la mission
onusienne ne va pas être impliquée». «Quand j’entends dire que le Rwanda est
contre je me demande si on se réfère à ce qui se dit dans la presse ou aux
conclusions auxquelles nous [les pays des Grands lacs] arrivons ensemble après
avoir mis nos arguments sur la table», avait-il affirmé.
Le déploiement
de cette force a été approuvé par les chefs d’Etat des pays des Grands Lacs
réunis en août dernier à Kampala. Il est consécutif à la recrudescence de
l’insécurité dans l’Est de la RDC marquée ces derniers mois par la création d’un
nouveau mouvement rebelle, le Mouvement du 23 mars (M23), au mois de mai
dernier. Cette rébellion est constituée des mutins de l’armée congolaise issus
de l’ancienne rébellion du CNDP. Ils réclament l’application de l’accord de paix
de mars 2009 signé par le gouvernement et le CNDP qui prévoit notamment
l’intégration des combattants de cette ancienne rébellion dans l’armée et la
police congolaise.
Écrit par Le Potentiel
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