lundi 30 juillet 2012

Charle Blé Goudé écrit à Guillaume Soro

Augmentation des frais d`inscription dans les Universités :
(Notre Voie 30/07/2012)
Monsieur le président et ancien compagnon de lutte,
je voudrais humblement vous demander de bien vouloir excuser le caractère peu protocolaire de cette correspondance. Comme vous le savez, mon statut actuelle ne m'offre que cette voie pour vous faire parvenir mon cri de cœur. Loin de moi, l'intention de vous juger publiquement; je n'en ai ni les moyens, ni la capacité. Mais ce que mes yeux ont lu et que mes oreilles ont entendu au sujet de l'augmentation drastique des frais d'inscription dans les universités de notre pays, oblige mon regard à se tourner vers vous. Je le fais aussi pour des raisons historiques. Monsieur le président , De mon lieu d'exil, je viens d'apprendre qu'il a été notifié aux étudiants de Côte d'Ivoire et à leurs parents, la décision d'augmenter les frais d'inscription qui passent désormais de six mille francs CFA à cent mille francs CFA , deux cents mille francs CFA et trois cents mille francs CFA selon les cycles. Comme beaucoup d'Ivoiriens, je suis choqué et sidéré par une telle décision. Monsieur le président et cher ancien compagnon de lutte, Cette décision d'augmentation des frais d'inscription constitue à n'en point douter, une remise en cause des acquis de notre combat que nous avons mené en faveur des étudiants issus de familles aux revenus modestes( familles pauvres) quand nous étions les dirigeants du principal mouvement étudiant à l'époque . Par le truchement de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d'ivoire ( FESCI ), Nous avons fait grève , meetings, sit IN, grève de la faim afin d'obtenir une réduction des frais d'inscription qui étaient de six mille francs. Nous avons même fait la prison pour cette cause en faveur des enfants des pauvres dont nous étions les portes voix. Pour nous, il fallait faire sauter les goulots d’étranglement, car la pauvreté ne saurait constituer un frein à l’éducation. Les élèves et étudiants, nos camarades, nos seuls soutiens à l'époque, ont cru en nous et ils ont souffert le martyr avec nous. Grâce à leur détermination, les frais d'inscription n'ont pu connaître une augmentation malgré les multiples tentatives de l'administration d'alors. Monsieur le président, Ancien dirigeant d'étudiants, vous êtes aujourd'hui le président de l'Assemblée Nationale d'un pouvoir sous lequel les frais d'inscription viennent d'être augmentés à plus de 1600%. Cette décision est prise dans une Cote d'ivoire post crise où la pauvreté gagne du terrain, avec son cortège de cherté de la vie, de licenciements. C'est pourquoi je m'interroge: Quel problème le pouvoir veut il solutionner en procédant à une telle augmentation? Quel diagnostic de l'école avez vous posé au point d'aboutir à une telle solution, qui a y regarder de près, me semble plus meurtrière que le problème lui même ? Est-ce la voie que le pouvoir a choisie en vue de donner les chances égales aux enfants de notre pays pour l'accès à l'éducation ?Monsieur le président, Même si nos visions et positions actuelles nous opposent, il est indéniable que nous avons en commun, notre passé de militants pour de meilleures conditions d'études et de vie des élèves et étudiants. C'est pourquoi, je vous invite a dire "non" a cette solution de destruction massive de l'intelligentsia. Elle est un frein d'accès a ce temple de connaissances, qu'est l'université pour les enfants de pauvres. Pour une famille pauvre qui enregistre un bachelier, avec un étudiant en maîtrise, la joie risque de se transformer en en des funérailles, puisqu'il va falloir réussir à débourser la bagatelle somme de quatre cents mille francs CFA pour inscrire les enfants à l'université, sans compter les frais de fournitures scolaires, de transport, de restauration , d'hébergement, etc... 
Monsieur le président, Comme vous pouvez le comprendre aisément , la solution n'est pas appropriée. Et le mécontentement se lit sur les visages apeurés des parents d'élèves et étudiants. Quant aux étudiants, eux même ne peuvent publiquement dénoncer cette décision , de peur de représailles de la part des FRCI. C'est pourquoi je me tourne vers vous , monsieur le président et ancien compagnon de lutte. Vous n'avez pas le droit de vous taire. Car le silence à souvent des relents de trahison et de complicité . Pour le respect de la mémoire de KPEA DOMIN, assassiné le 02 mars 1990, Akpélé AKpélé Marcelin, Elélé Sombo Mages, deux étudiants morts respectivement en janvier 1997 et en mai 1998, sous votre mandat, pour cette cause, vous devez dire "non" à cette décision. L'homme politique doit savoir se fidéliser aux mécanismes des idées et de la constance qui doivent être le moteur de son action. C'est pourquoi, au nom de notre combat commun contre la souffrance des élèves et étudiants, et Au delà de tout calcul politicien, je vous invite à dire "NON". Les anciens étudiants de la génération de Martial Ahipaud, Eugène Djué, Jean Blé Guirao, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, Jean Yves Dibopieu, feu Kuyo Serges, Koffi Serges, Mian Augustin , vous regardent. Monsieur le président, prenez rendez vous avec l'histoire, car elle aussi vous regarde. Tout en vous traduisant ma gratitude pour le temps que vous avez pris pour me lire, et dans l'espoir que mes propos trouveront auprès de vous un écho favorable, veuillez agréer , monsieur le président, l'expression de mes sentiments respectueux.

Fait le 29juillet 2012

De mon lieu d'exil Charles Blé Goude; Ancien dirigeant étudiant
( 1998-2000) Opposant en exil forcé

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Nouvelle arrestation d'un officier à Kigali

 Le général Faustin Nyamwasa (g), frère de l'officier arrêté à Kigali et ex-allié du président Paul Kagame (d), en 2000.
Le général Faustin Nyamwasa (g), frère de l'officier arrêté à Kigali et ex-allié du président Paul Kagame (d), en 2000.
Reuters

Par RFI

Un lieutenant-colonel de l'armée rwandaise, frère d'un ancien chef d'état-major en exil, a été arrêté à Kigali vendredi 20 août 2010. Ngabo Rugigana est accusé de « déstabilisation » alors que la capitale rwandaise a été frappée par plusieurs attaques à la grenade, depuis février dernier. Kigali a affirmé que son arrestation n'est pas liée à ses liens familiaux. 
Le lieutenant-colonel Rugigana a été arrêté vendredi et est désormais sous les verrous. Les autorités rwandaises affirment qu’il est accusé pour son implication dans « des actes de déstabilisation de la sécurité du pays » et que « les investigations se poursuivent ». Y aurait-il un lien avec les derniers attentats à la grenade dans la capitale Kigali ? Il y a quelques jours, les responsables rwandais affirmaient avoir découvert le groupe qui serait à l’origine de ces attaques du 11 août.
L'officier arrêté est le frère de l'ex chef d'état-major
Mais le suspect est surtout, et avant tout, le frère du général Faustin Kayumba Nyamwasa. Officiellement accusé d’être l’un des cerveaux de ces attaques à la grenade, l’ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise, ancien proche du président Paul Kagame, vit en exil en Afrique du Sud depuis février dernier. Le Rwanda a demandé officiellement son extradition.
Enquête en cours en Afrique du Sud
Le 19 juin dernier, le général Nyamwasa a été victime d’une tentative d’assassinat devant son domicile de Johannesburg. Il aurait également échappé à un complot vivant à l’éliminer sur son lit d’hôpital. L'enquête est toujours en cours en Afrique du Sud. Plusieurs personnes devraient être bientôt auditionnées. Ce week-end, le porte-parole de l’armée rwandaise, Jill Rutaremera, s’est empressé de déclarer que l’arrestation du lieutenant-colonel Rugigana n’était pas liée à ses liens familiaux.
tags: Paul Kagame - Rwanda

Afrique du Sud: «Le président rwandais a ordonné le meurtre d’Habyarimana», affirme Faustin Kayumba

Par RFI

Faustin Kayumba Nyamwassa, ex-chef d'état-major de l'armée rwandaise, entré en dissidence et parti se réfugier en Afrique du Sud il y a deux ans, s'est exprimé vendredi 21 juin au procès des six hommes accusés d'avoir tenté de l'assassiner quelques mois après son arrivée à Johannesburg. Le général Nyamwassa résume la situation en expliquant qu'il est un témoin gênant. Il accuse le président rwandais Paul Kagame d'avoir ordonné l'attentat qui a coûté la vie à son prédécesseur en 1994, attentat au lendemain duquel le génocide avait commencé.
« J'ai des faits en mémoire montrant que le président du Rwanda a ordonné qu'on tue l'ancien président Habyarimana ». Ce sont les mots de Faustin Kayumba, au procès de ses agresseurs présumés. Le général rwandais n'était jamais allé aussi loin dans les interviews qu'il a accordées à la presse à son arrivée à Johannesburg il y a deux ans. Quelques mois plus tard, il était agressé et depuis, il n'avait plus dit un mot.
Ce n'est pas le premier des anciens proches du président rwandais partis en exil à désigner Paul Kagame comme le responsable de l'attentat contre son prédécesseur. Avant lui, Théogène Rudasingwa, ancien chef de cabinet du président Kagame l'a fait à plusieurs reprises.
Mais les déclarations de Faustin Kayumba ne peuvent pas passer inaperçues. Chef d'état-major de l'armée rwandaise de 1994 à 2002, il a participé à la fondation du FPR (Front patriotique rwandais) avec Paul Kagame, et a été au cœur des opérations militaires du mouvement. C'est aussi l'un des neuf hauts responsables rwandais que le juge français Bruguières voulait faire arrêter dans le cadre de son enquête sur l'attentat.
Mais il faut rappeler que les deux hommes sont devenus aujourd'hui des opposants politiques. Leurs accusations doivent être replacées dans ce contexte, dans un dossier tellement politisé désormais qu'on peut douter que la vérité historique finisse par éclater.
tags: Afrique du Sud - Paul Kagame

Le Rwandais Faustin Kayumba s'explique sur les raisons de son exil en Afrique du Sud

Faustin Kayumba Nyamwasa.
Faustin Kayumba Nyamwasa.
AFP/MARCO LONGARI

Par RFI

L'ancien chef d'Etat-major rwandais Faustin Kayumba Nyamwasa témoigne ce jeudi 21 juin pour le deuxième jour au procès de six hommes accusés d'avoir tenté de l'assassiner en 2010 devant son domicile de Johannesburg en Afrique du Sud.
Faustin Kayumba a expliqué à la Cour pourquoi en février 2010 il a décidé de fuir le Rwanda et de trouver refuge en Afrique du Sud.
Ancien chef d’Etat-major de l’armée rwandaise, il était à cette époque ambassadeur en Inde. Il était revenu au Rwanda pour les obsèques de sa mère et pour assister à une réunion du FPR, le parti au pouvoir. Une réunion qui n’avait pas d’autre but que de le harceler, raconte-t-il. Il a alors craint d’être arrêté en raison de ses désaccords avec le FPR, et redoutait de ne pas avoir un procès équitable.
Un homme l’a aidé dans sa fuite, Richard Bachisha : « J’avais toute confiance en lui, se rappelle le général. Un mois plus tard, il m’a contacté pour me demander si je pouvais l’accueillir en Afrique du Sud parce qu’il se sentait menacé par les services de renseignements rwandais ».
Richard Bachisha est alors devenu à Johannesburg le chauffeur du général Kayumba. Il vivait chez lui et ils regardaient parfois la télévision ensemble. Pourtant, aujourd’hui, Richard Bachisha est sur le banc des accusés, soupçonné d’avoir pris part à cette tentative d’assassinat.
tags: Afrique du Sud - Rwanda

Rwanda : prison pour Rugiana Rugemangavo pour complot contre l'Etat

Le général Faustin Kayumba Nyamwasa exilé en Afrique du Sud, dont le frère vient d'être condamné pour complot contre l'Etat.
Le général Faustin Kayumba Nyamwasa exilé en Afrique du Sud, dont le frère vient d'être condamné pour complot contre l'Etat.
Reuters/Siphiwe Sibeko

Par RFI

La justice militaire rwandaise a condamné à neuf ans de prison le lieutenant-colonel Rugiana Rugemangavo. Il est reconnu coupable de complot contre l'Etat et propagation de rumeurs. Rugemangavo, qui va faire appel, est le frère de l'ex-chef d'état-major Faustin Kayumba Nyamwasa, lui-même condamné par contumace à 24 ans de prison, suite aux attentats à la grenade de mars 2010 qui avaient fait deux morts à Kigali.
Rugiana Rugemangavo avait été arrêté en août 2010. Au terme d'un procès qui aura duré six mois, la Haute cour militaire l’a condamné pour complot contre l'Etat et propagation de rumeurs. Elle a écarté le troisième chef d'inculpation de trahison.
L’avocat du lieutenant-colonel a d'ores et déjà indiqué qu'il allait faire appel. Geoffrey Butaré dénonce une condamnation injuste car selon lui les éléments de preuve versés au dossier par l'accusation sont faibles. Joint par RFI, il n'a pas souhaité faire de lien entre la condamnation et le fait que le frère de son client soit recherché par la justice rwandaise.
Au début de l’année 2011, le général Faustin Kayumba a été condamné par contumace à 24 années de prison pour atteinte à la sécurité de l'Etat suite aux attentats à la grenade de mars 2010 qui avaient fait deux morts dans la capitale. Quelques mois plus tard, Kayumba avait échappé à Johannesburg, à une tentative d’attentat, orchestrée selon lui par le gouvernement de son ancien camarade le président Paul Kagamé.
Pretoria, sans citer le Rwanda, avait déclaré qu'une puissance étrangère avait commandité l'attentat. Cette semaine le frère du général Kayumba a donc été condamné à neuf années de prison, et il n’est pas à l’abri d’une peine plus lourde. Le procureur, qui avait réclamé la prison à vie, a décidé lui aussi de faire appel.

Rwanda, compte à rebours pour Kagamé ?

(AgoraVox 30/07/2012)
Les Rwandais peuvent commencer à intégrer l’idée d’un Rwanda sans Paul Kagamé. L’homme qu’ils ont autant aimé que détesté est sûrement plus proche de la sortie que de l’accession au pouvoir. Même si son départ n’est pas encore acquis, un cap vient d’être franchi dans les rangs de ses plus fermes soutiens que sont les Anglo-Saxons. En déclenchant une énième guerre au Congo pour entraver l’arrestation du criminel de guerre Bosco Ntaganda, le Président rwandais a commis le geste de trop.

A Kigali, comme d’habitude, on multiplie les démentis en assurant que le pays n’est pas impliqué. Mais il y a longtemps que la parole des autorités rwandaises sur le Congo n’inspire plus la moindre crédibilité. Le Rwanda est même devenu le repaire des criminels figurant sur la liste actualisée de la Cour Pénal Internationale[1], ce qui ne les empêche pas de continuer à déverser des hordes de combattants sur le Kivu pour assurer le drainage vers Kigali des minerais de sang. La clémence des Occidentaux semble maintenant épuisée, et on ne prend plus de gants pour critiquer le comportement des dirigeants rwandais.

Les Etats-Unis, longtemps l’allié indéfectible du régime, ont donné le ton en annonçant la suspension d’une enveloppe de 200.000 $ destinée au financement d’une école militaire au Rwanda. Le montant est faible mais le symbole est fort. D’autant plus qu’avant d’annoncer cette suspension de l’aide militaire, ils avait autorisé la publication du rapport des experts des Nations Unies accusant des hauts gradés de l’armée rwandaise d’avoir fourni des armes et des combattants aux rebelles du mouvement M23. Que les noms des dirigeants rwandais soient ainsi jetés en pâture, avec l’accord des Etats-Unis, c’est une première.


D’autres alliés du Rwanda n’ont pas tardé à emboîter le pas aux Américains. Les Pays-Bas ont annoncé la suspension d’une aide de 5 millions d’euros destinée à l’amélioration de l’aide judiciaire. La Grande Bretagne suspend le versement de 25 millions de dollars prévu ce mois-ci et l'Allemagne suspend le versement de 26 millions de dollars prévu sur les trois années à venir. On a touché le talon d’Achille du régime car le Rwanda ne peut pas se passer de l’aide que lui apportent chaque année les bailleurs occidentaux. Son budget dépend pour moitié de l’aide extérieure.

Mais il y a pire. Non seulement le retrait du soutien financier sonne comme un désaveu et pourrait avoir de graves répercussions sur la relative paix sociale, mais surtout des menaces directes sur la personne du Président sont, pour la première fois, assénées. Ainsi, l’ambassadeur américain chargé des crimes de guerre au Département d'Etat, Stephen Rapp, a affirmé au journal britannique The Gardian, que le Président rwandais pourrait être poursuivi devant la Cour Pénale Internationale pour son soutien à la rébellion du M23. Il a évoqué la « jurisprudence » Charles Taylor, ancien Président Libérien, aujourd’hui en prison à La Haye pour avoir soutenu les rebelles du RUF responsable d’atrocités en Sierra Leone. Et de rappeler que Charles Taylor n’avait jamais mis les pieds en Sierra Leone, mais en fournissant de l’aide aux rebelles en échange des minerais de sang, exactement comme le fait le régime de Paul Kagamé avec les rebelles dans l’Est du Congo, il s’est rendu coupable de complicité de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Le Rwanda est en effet la plaque tournante du trafic des minerais de sang pillés dans l’Est du Congo au prix de graves exactions dont des massacres et des viols de masse.

La difficulté pour le régime de Paul Kagamé, c’est qu’il ne peut pas se passer du pillage de l’Est du Congo. C’est un grand pays mais mal gouverné et le désordre dans le secteur minier alimente toutes les tentations. De vastes territoires gorgés de minerais échappent totalement au contrôle du gouvernement de Kinshasa. En face, un Rwanda privé de ressources naturelles, mais qui s’est dotée d’une petite bourgeoisie habituée à tirer profit des trafics de l’Est du Congo. Le confort de cette petite élite ne dépend pas de la générosité des bailleurs de fonds, et les menaces de Washington, Londres, Berlin, n’ont pas de prise sur eux. Les autorités, elles-mêmes, ont les mains liées. Même quand on s’appelle Kagamé, on ne se met pas à dos autant de notables en les privant de leur manne du Kivu.

Ainsi, même si le régime renonce à prendre part au pillage, ça ne changera rien au problème. Trop de Rwandais en dépendent. La solution serait que le gouvernement congolais reprenne le contrôle de l’ensemble de ses territoires et mette de l’ordre dans le secteur minier. Mais il ne peut y arriver que si le Rwanda cesse de déverser des centaines de combattants et des tonnes d’armes dans l’Est du Congo. C’est tout ce qu’on essaie de faire comprendre au Président rwandais. Car les risques judiciaires se précisent.

Dans tous les cas, pour les Congolais, la fin du régime de Paul Kagamé est annoncée pour être célébrée avec liesse. Ce régime aura tellement infligé de souffrances et d’humiliations aux Congolais qu’il passe pour être la pire catastrophe de l’histoire du Pays de Lumumba. Les guerres à répétition que l’Homme fort de Kigali y a menées (avec ou sans ses alliés ougandais et burundais) ont saigné le peuple congolais comme jamais (six millions de morts) et ruiné le pays pour très longtemps. Mais le Congo l’aura vraiment échappé belle. Même si des inquiétudes persistent, la fin du règne de Kagamé sera synonyme de répit par rapport au risque tant redouté, d’annexion du Kivu par le Rwanda ou de balkanisation. La taille du Congo l’a sûrement sauvé. Le Congo est en effet un mastodonte, grand comme l’Europe de l’Ouest et quatre-vingt-dix fois plus vaste que son cauchemardesque « petit voisin ». Même malade, il est difficile à tenir militairement d’un bout à l’autre.

Les campagnes militaires rwandaises au Congo rappellent étrangement les campagnes de Russie. Les troupes napoléoniennes, puis hitlériennes se sont cassé la figure, non pas parce qu’il y avait en face une armée russe redoutable, mais tout bêtement parce que le pays était trop vaste pour être conquis militairement. Dans les interminables forêts du Congo, comme dans les vastes terrains vagues de Russie, de nombreuses expéditions militaires se sont éteintes sans avoir tiré un seul coup de feu (malaria, froid, morsures de serpents,…). Et le Rwanda, financièrement, n’a pas les reins assez solides pour mener indéfiniment des campagnes militaires dans cet immense pays.

La générosité des bailleurs se justifiait par le risque que représentaient les FDLR, dont certains sont soupçonnés d’avoir pris part au génocide rwandais de 1994. Et le régime de Paul Kagamé avait fondé sa légitimité et justifié ses campagnes militaires au Congo par la lutte sans relâche contre les FDLR. Depuis quelques années, les experts affirment que les FDLR ne représentent plus une menace sérieuse pour la sécurité du Rwanda. Ainsi, comme Mobutu, l’anticommuniste acharné qui n’a plus servi à rien après la chute du Mur de Berlin, Kagamé risque de ne plus servir à rien puisque la menace des FDLR n’est plus perçue comme suffisamment importante pour continuer à soutenir son régime de plus en plus autoritaire. Le Rwanda peut passer à la phase suivante, la démocratisation, par exemple. Mais elle ne peut s’opérer qu’à condition que le dictateur s’écarte du pouvoir.

Reste à savoir si l’intéressé est disposé à se laisser faire. En effet, après plusieurs années à la tête du pays, entouré de « gens dociles » qui font des courbettes et qui racontent au dictateur ce qu’il a envie d’entendre, genre « tout va très bien, Madame la Marquise », celui-ci se prend progressivement pour un dieu. Il ne comprend pas qu’on puisse un jour contester son pouvoir, notamment de l’extérieur. Trop souvent, il réagit de la pire des manières, en jouant les jusqu’au-boutistes. Une attitude qui risque de pousser le peuple ou la communauté internationale à devoir utiliser de gros moyens pour liquider l’ensemble du régime.

On n’en est pas encore là, mais le compte à rebours semble irrémédiablement amorcé.

Boniface MUSAVULI


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[1] http://www.un.org/french/sc/committ...
par MUSAVULI lundi 30 juillet 2012


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COLLUSION AVEC LA REBELLION EN RDC: le Rwanda seul contre tous

 (Le Pays 30/07/2012)

Les pays occidentaux sont-ils en train de changer leur regard sur le Rwanda ? Après les Etats-Unis, ce sont en effet les Pays-Bas et l’Allemagne qui ont monté le ton contre le pays de Paul Kagamé. Mais la nouveauté, c’est que ces coups de colère sont assortis de sanctions diverses, militaires pour les Etats-Unis, économiques pour les Pays-Bas et l’Allemagne.

C’est du jamais vu. En dépit de son jeu trouble en RD Congo depuis de nombreuses années, Kigali n’a jamais fait l’objet de récriminations aussi ouvertes. Seuls les Nations unies, les associations de défense des droits humains et quelquefois le Congo, comme s’ils prêchaient dans le désert, dénonçaient le rôle du Rwanda dans l’instabilité qui prévaut à la frontière rwando-congolaise. Apparemment, cette fois-ci, les Nations unies ont été entendues. Leur rapport sur la collusion du Rwanda avec la rébellion du M23 est pris au sérieux par les puissances occidentales. Ce changement d’attitude est-il le point de départ d’une politique plus ferme vis-à-vis de Paul Kagamé ? On attend de voir. En tout cas, si les différentes sanctions ne constituent pas une menace à court terme pour le pays, il n’en demeure pas moins qu’elles portent un coup sérieux aux relations entre Kigali et les Occidentaux. L’isolement du Rwanda n’a jamais été aussi grand.

De la complaisance avec ce pays, la communauté internationale est en train de passer à la vigilance. Mais, on voit que la levée de boucliers occidentale ne démonte pas Kigali. Comme toujours lorsqu’il est l’objet d’accusations, le régime rwandais reste droit dans ses bottes, en produisant systématiquement un contre-rapport pour se blanchir. Ce n’est pas l’attitude d’un pays qui reconnaît ses erreurs et fait amende honorable. Le Rwanda n’a jamais tort, il est l’objet d’une campagne de dénigrement. Telle est la réponse systématique de Paul Kagamé. Et comme il avait le soutien tacite des Occidentaux, les accusations avaient l’effet d’un coup d’épée dans l’eau. Cette fois-ci, la donne a changé.

Même les indéfectibles alliés du Rwanda refusent désormais de le suivre dans son aventurisme. Comme revigoré par les accusations qui fusent contre son voisin, le président congolais, Joseph Kabila, est sorti de son silence. Pour lui, la présence rwandaise aux côtés du M23 est un secret de Polichinelle. Un discours qu’il s’était gardé de tenir jusque-là, croyant sans doute à la bonne foi de Paul Kagamé, qui avait donné son accord pour le déploiement d’une force neutre à la frontière entre les deux pays. Avec l’évolution de la situation, on doute désormais de la faisabilité de ce projet. Le risque est grand que le Rwanda s’emmure davantage. Or, tant que ce pays ne reconnaîtra pas sa part de responsabilité dans la rébellion à l’est de la RDC, la paix sera un mirage. Et Kabila devra se faire du souci.



Mahorou KANAZOE


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Prise de Rwindi, Vitsumbi et Kanyabayonga : Kagame et Museveni placent la barre très haut

(Le Potentiel 30/07/2012)
Prélude des négociations annoncées, le décor sur le terrain se plante. Alertes, Kigali et Kampala élargissent leur cercle d’influence, en plaçant de nouvelles localités sous la coupe du M23. L’annonce d’une éventuelle médiation sous l’égide de Sant’Egidio fait déjà courir Kagame et Museveni qui se mettent en position de force, en prenant de nouvelles positions sur le front militaire.

Le Rwanda, principal soutien du M23, a allié à sa cause Kampala dans cette entreprise de déstabilisation de la RDC. Kigali et Kampala tiennent désormais à la consolidation des positions de leurs poulains sur le terrain militaire. L’objectif non feint est de peser lourd sur la balance - lors de prochaines négociations.

Le premier à avoir parlé d’une éventuelle négociation sur la situation de l’Est de la RDC, c’est le gouverneur du Nord-Kivu. Pour Julien Paluku, «il faudrait que ça soit un mécanisme international qui se localise en dehors du gouvernement et des autres acteurs nationaux pour que l’on puisse évaluer cet accord avec plus d’objectivité». Le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a embrayé dans le même sens, demeurant toutefois dans la logique de l’accord conclu récemment à Addis-Abeba dans le cadre de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL). L’article 15 de cet accord prévoit : «Le Comité international de suivi effectuera des évaluations périodiques afin de mesurer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord». Ce comité est constitué de l’ONU, de l’UA et la CIRGL.

Pour le M23, qui en appelle régulièrement à des négociations, la brèche est mise à profit pour occuper un maximum de position. La progression sur plusieurs localités, avec en ligne de mire les villes de Butembo, Beni et Goma, permet à Kigali et Kampala de placer en ordre utile des pions lors des négociations. Quel que sera le format proposé, le duo Kagame et Museveni, par le M23 interposé, compte jouer à fonds sur l’argument de l’espace occupé militairement. Les territoires sous emprise du tandem par le truchement du M23 est plus que l’étendue du territoire rwandais.

De RCD au M23

Les méthodes rwandaises sont connues. Le comportement du M23 rappelle, à quelques exceptions près, l’évolution du RCD/Goma. A l’issue du Dialogue inter congolais de Sun City, le RCD a gardé le secteur de la défense et de la sécurité, avec une mainmise sur les services de renseignements au service du mentor Paul Kagame. Suite aux opérations d’intégration et de brassage, l’armée congolaise, les services de renseignements se sont retrouvés truffer d’infiltrés rwandais.

Sentant que la situation échappait à ses pions, Ruberwa et autres, à la suite des élections démocratiques, libres et transparentes de 2006, le président Kagame s’est vu dans l’obligation de créer une nouvelle rébellion avec Laurent Nkunda. Le CNDP a ainsi repris du service, là où le RCD avait failli dans la matérialisation de l’agenda rwandais. L’accord de Goma a permis à Paul Kagame, à travers le CNDP en position de force sur le terrain à l’époque, de négocier avec le gouvernement congolais qui a fait des concessions de taille. D’abord, la reconnaissance du CNDP comme interlocuteur en face d’un gouvernement élu grâce aux élections organisées avec le soutien de la communauté internationale. Ensuite, l’opération de mixage des combattants CNDP, des milliers de Rwandais ont été déversés dans l’armée et ont occupé des postes importants. L’intégration au sein du gouvernement provincial des cadres politiques de ce mouvement est une importante concession de la part de Kinshasa.

Devenu encombrant et pour des raisons liées à l’opération militaire conjointe, Laurent Nkunda avait été soustrait de la circulation et garder en lieu sûr au Rwanda. Nkunda arrêté, Bosco Ntaganda a repris du service, malgré le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale, CPI.

A l’issue des élections de 2011, il change des stratégies. Les pressions de la CPI devenant pressant, Paul Kagame crée le M23, en essayant d’imposer Sultani Makenga à la tête, comme ce fut le cas avec le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD).

L’environnement international ayant changé, malgré le soutien anglo-saxon jusqu’à exercer des pressions, notamment sur la publication des annexes au rapport des experts onusiens sur le conflit mené par le M23. Le rapport indique clairement l’implication du Rwanda, en soutien à cette force négative. Les puissances occidentales (USA, Pays-Bas notamment) ont coupé leurs aides à Kigali. Cependant, aucun pays concerné n’a exigé de Kagame et Museveni, le retrait des troupes présentes sur le sol congolais. Ce qui leur laisse de larges marges de manœuvres en vue de négocier en position de force.

L’ambigüité des revendications des agresseurs et leurs valets est telle qu’il devient difficile ou quasi-impossible de cerner leur cahier des charges. Pour des observateurs de la politique dans la sous-région des Grands Lacs, il s’agit bel et bien du projet de balkanisation de la RDC. Le père Rigobert Minani est clair là-dessus : «Ceci rendrait possible une influence anglophone de la partie Est de la RDC, désormais sous contrôle de l’Ouganda et du Rwanda». Les Congolais sont mis devant leur responsabilité.


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Kabila dénonce le soutien du Rwanda aux mutins du M23

 (Afrik.com 30/07/2012)

Joseph Kabila a rompu le langage diplomatique pour tancer le Rwanda. Au cours de son allocution, tenue samedi soir à la télévision publique, le président congolais a dénoncé le soutien de Kigali aux mutins du M23. Ce dernier met sur la table trois pistes pour sortir du conflit dans le Nord-Kivu : militaire, politique et diplomatique.

L’étau se resserre sur le Rwanda. L’Onu a réitéré ce dimanche ses accusations condamnant le soutien de Kigali aux mutins du Mouvement du 23 mars (M23). Ce vendredi, les Pays-Bas ont suspendu temporairement les cinq millions d’euros d’aide au développement destinée au Rwanda. Dimanche 22 juillet, les Etats-Unis avaient décidé de ne pas allouer, comme prévu, les 200 000 dollars (164 000 euros) de fonds accordés pour le financement d’une école militaire rwandaise. « En gelant leur aide militaire au Rwanda, les Etats-Unis ont mis fin à leur idylle débutée il y a 15 ans avec le régime du président Paul Kagame [...] », souligne l’AFP. Ces réactions en cascade de la communauté internationale ont donné des ailes au Président Joseph Kabila.

Kabila accuse le Rwanda

Le président congolais a rompu le langage diplomatique pour tancer le Rwanda. Au cours de son allocution, tenue samedi soir à la télévision publique, il a dénoncé le soutien de Kigali aux mutins du M23. Ce dernier met sur la table trois pistes pour sortir du conflit dans le Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

« On a déjà officiellement demandé aux Ougandais de nous expliquer exactement ce qui se passe et la réponse à cette demande est que l’Ouganda n’a rien à voir. », a déclaré Joseph Kabila, rapporte RFI. « Quand à la présence du Rwanda, c’est un secret de polichinelle. », s’est exclamé le président congolais. Et de conclure « Alors, est-ce que la diplomatie peut être une solution ? De toutes les façons, il y a ces trois pistes de solution : militaire, politique et diplomatique. Ça peut être les trois à la fois ».

Le rapport de l’ONU, publié mardi 26 juin, est catégorique. Les experts des sanctions des Nations Unies accusent le Rwanda de soutenir les mutins du M23, en leur fournissant « des armes, du ravitaillement militaire et de nouvelles recrues ». Le démenti ferme de Kigali n’avait pas calmé l’ire de Kinshasa. Même si, depuis, les relations entre les deux pays s’étaient réchauffées notamment le samedi 14 juillet lors du sommet des chefs d’Etats du conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) qui s’est tenu à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Si Joseph Kabila s’est montré ferme avec le Rwanda. Il n’a pas non plus évoqué d’éventuelles négociations avec les mutins du M23, ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).

Des négociations avec les mutins du M23 ?

Les autorités congolaises du Nord-Kivu l’auraient fait à sa place. D’après RFI, « Kinshasa demande une évaluation des accords du 23 mars, signés avec l’ancienne rébellion du CNDP qui constitue l’actuel M23, en présence d’une médiation internationale [...] une position relayée par le gouverneur du Nord-Kivu [...] le porte-parole du M23 se dit satisfait de cette position mais il ajoute de nouveaux points [...] ».

Les mutins du M23 reprochent à Joseph Kabila de ne pas avoir respecté les accords de paix. Ils réclament la pleine application du traité signé le 23 mars 2009. Pour rappel, entre les mois de mai et juin, les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les mutins du M23 ont provoqué le déplacement de plus de 200 000 personnes, dont 30 000 qui se sont réfugiées au Rwanda et en Ouganda, deux pays frontaliers de la RDC.

Selon la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), environ 2 000 personnes ont fui ce jeudi ces combats, dont une partie se dirige vers Goma, la capitale du Nord-Kivu. Ce vendredi, les affrontements se sont poursuivis dans la province.


par Sébastien Badibanga


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Réplique du Rwanda au rapport de l’ONU : Kagame ment, il propose la réintégration des officiers du M 23 au sein des Fardc

(L'Avenir Quotidien 30/07/2012)
Le gouvernement rwandais a publié une réplique de 28 pages au rapport de l’ONU sur son implication dans l’agression dont la Rdc est victime ; implication qu’il continue à nier * Acculé sur le plan diplomatique, Paul Kagame propose dans ce document la réintégration des officiers de M 23 au sein des Fardc et la neutralisation des forces négatives qui opèrent au Congo * Le document en question est truffé de mensonges en accusant un prétendu évêque congolais qui répondrait au nom de Elizee et qui aurait déclaré une guerre sainte contre les Tutsi ; un nom totalement inconnu parmi les évêques congolais * Parmi les réactions à cette réplique, nous avons relevé celle de l’Américain John Campbell du Council on Foreign Relations qui qualifie le rapport de l’ONU de " complet et préoccupant " mais fustige la réplique rwandaise qui contient des " allégations absolument ridicules "

Comme on peut s’en rendre compte, l’étau se referme petit à petit sur Paul Kagame et son régime. La communauté internationale qui était son protecteur le lâche petit à petit. Après la publication du rapport des Nations Unies et de ses annexes, le gouvernement rwandais vient de donner la réplique à cette publication. Cette réplique du gouvernement rwandais de 28 pages est un tissu de mensonges. Ce qu’il faut en retenir est que Kagame continue à nier son implication dans la guerre en aidant le mouvement rebelle.

En conclusion, le gouvernement rwandais propose la réintégration des officiers rebelles du M 23 au sein des Fardc. C’est une manœuvre bien ficelée de Kagame qui n’est pas à son premier essai. Dans sa petite tête, ces officiers-là seront de la cinquième colonne et vont finalement faire l’espionnage pour une nouvelle fois mettre les Kivu sous tension. Le peuple congolais n’est plus dupe. Le schéma rwandais est bien connu. En plus, il s’attend à ce que le gouvernement congolais neutralisation des forces négatives qui opèrent au Congo. Il fait allusion aux Fdlr en dépit du fait qu’une partie de ces forces ont été rapatriées avec le concours de la Monusco mais que le Rwanda fait revenir en Rdc en les intégrant de force dans les rangs de la rébellion de M 23.

La famille Batshikamire est congolaise et non rwandaise
Les esprits honnêtes qui ont lu cette réplique relèvent qu’elle n’est qu’un tissu de mensonges. Ainsi par exemple au point 17, le gouvernement relève que l’évêque du nom de Elizee aurait déclaré une guerre sainte contre les Tutsi en demandant aux Congolais de tuer les Tustsi d’où qu’ils se trouvent à travers le monde. Un autre mensonge contenu dans ce fameux document concerne les accusations du gouvernement rwandais selon lesquelles les Congolais auraient brûlé vifs, le 24 juillet dernier à Goma, six enfants d’une famille rwandaise du nom de Batshikamire qui sont tous morts carbonisés. Pour le porte-parole du gouvernement que nous avons joint au téléphone, en Rdc, nous n’avons pas un évêque du nom de Elizee. C’est une invention purement rwandaise pour justifier l’injustifiable.

Quant au drame qui est survenu à la famille Batshikamire, il rectifie en affirmant que l’incendie qui a tué ces enfants était accidentel dû à l’imprudence des enfants. En plus, dément-il, cette famille est congolaise. Ils sont de la tribu des Bahavu, originaires de l’île d’Idjwi. Il persiste et signe que les Bahavu ne sont pas des Rwandais mais bien des Congolais. Dès lors, en quoi cela regarde-t-il les Rwandais ?, s’interroge le ministre Lambert Mende Omalanga. La littérature de la réplique du gouvernement rwandais transpire à mille lieux de la haine ethnique et de la xénophobie.

John Campbell : « Les allégations rwandaises sont absolument ridicules »

Cette réplique du gouvernement rwandais a suscité beaucoup de réactions défavorables. Nous citerons l’une d’elles, celle de John Campbell, un officiel américain du Council on Foreign Relations. Ce dernier a affirmé que les derniers développements de la situation sécuritaire à l’Est de la Rdc ont détérioré les rapports harmonieux depuis 15 ans entre Kigali et Washington. Pour lui, le rapport des Nations Unies est « complet et préoccupant » car il apporte des preuves palpables et tangibles de l’implication du Rwanda dans l’agression dont la Rdc est victime. Par contre, il fustige la réplique rwandaise qui contient des allégations « absolument ridicules »

Evaluer les accords n’est pas synonyme de négociations
Lors du sommet de l’Union africaine à Addis-Abéba, il a été décidé la mise en place d’une force internationale neutre tout le long de la frontière entre la Rdc et le Rwanda en vue de mettre hors d’état de nuire le M 23. A cette même occasion, la République démocratique du Congo a demandé que soient évalués les accords du 23 mars. Ceci pour démontrer que lesdits accords ont été bel et bien appliqués. Il y a lieu de noter qu’une radio périphérique a dit que le gouvernement congolais aurait fait le premier pas pour négocier avec le M 23. Ce que le porte-parole a catégoriquement démenti car, dit-il, évaluer les accords n’est pas synonyme de négociations. La République démocratique du Congo a été à Addis Abéba avec ses pairs de la Conférence Internationale pour la Région des grands Lacs (CIRGL). La décision a été prise dans le cadre de ce grand ensemble sous-régional. Affirmer que la Rdc a fait le premier pas pour des négociations avec le M 23, comme l’a fait croire cette média, est une idiotie et une infamie, a conclu le porte-parole du gouvernement congolais. Mais Kagame et ses collaborateurs assoiffés de sang doivent savoir que quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira par poindre.

Après les Usa, les Pays-Bas et l’Angleterre, l’Allemagne vient de sanctionner le Rwanda
On se rappellera qu’il y a quelques jours, les Etats-Unis d’Amérique convaincus que le gouvernement rwandais était impliqué dans l’aide apportée au M 23, mouvement rebelle, venaient de geler son aide militaire au Rwanda. Quelques jours plus tard, les Pays-Bas lui emboîtaient le pas en décidant de geler l’enveloppe de 5 millions de dollars destinée à épauler le fonctionnement de l’appareil judiciaire du Rwanda.

La série noire en défaveur du Rwanda ne s’arrête pas là. Car, dans son édition de vendredi 27 septembre dernier, le journal anglais « The Financial times » annonçait que l’Agence britannique au Développement », DFID en sigle anglais a annulé le remboursement budgétaire au Rwanda pour le mois de juillet 2012. Tout cela au motif que le gouvernement rwandais, preuves à l’appui, est coupable d’apporter une aide massive tant en équipement qu’en homme le mouvement rebelle M 23 qui sème la désolation et la mort au sein de la population meurtrie de l’Est de la République Démocratique du Congo. Et l’Allemagne a fait de même.

Signalons que les 60 % des ressources budgétaires du Rwanda sont constituées des dons des pays occidentaux. Si tous ces pays qui sont ses protecteurs patentés le boudent pour ses initiatives meurtrières, il y a lieu de croire que dans un avenir proche, les autorités rwandaises finiront par craquer. En fait, elles sont en train de récolter ce qu’elles ont semé durant plusieurs décennies.

La communauté internationale est finalement convaincue qu’elle était piégée par le Rwanda dont la principale préoccupation est de provoquer la guerre en République Démocratique du Congo dans l’objectif de profiter au maximum de l’exploitation illicite des ressources minières de ce pays. A telle enseigne que ce pays de mille collines est devenu du jour au lendemain grand exportateur du coltan, de la cassitérite, de l’étain, … alors que son sol et son sous-sol sont pauvres. C’est ce qui a enrichi Kagame et tous ses proches collaborateurs.

Malheureusement pour la Rdc, cette guerre fait des milliers de morts parmi sa population alors qu’au Rwanda, c’est le calme plat et sa population est en sécurité. C’est ce que les pays occidentaux partenaires du Rwanda ont finalement compris. Les populations congolaises de l’Est du pays sont constamment traumatisées tant dans leur chair que dans leur âme. En tout cas, le Rwanda n’est plus le bon élève d’antan que la communauté internationale a toujours apprécié.

Une diplomatie agissante et efficace

Les actions punitives des pays occidentaux envers le Rwanda est la résultante d’une diplomatie congolaise particulièrement agissante, efficiente et efficace sous la houlette du président Joseph Kabila Kabange. C’est dans cet ordre d’idées que le ministre des Affaires Etrangères, Coopération internationale et Francophonie, M. Raymond Tshibanda N’Tunga Mulongo est tout le temps entre deux avions pour refaire l’image ternie de la Rdc dans les quatre coins du monde.

L’Avenir


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Nord Kivu: soupçons sur Kigali et Kampala

(BBC Afrique 30/07/2012)
La rébellion progresse vers Goma; pour la société civile du Nord Kivu des troupes ougandaises et rwandaises sont sur le terrain.

Les combats se rapprochent de Goma dans l'est de la République Démocratique du Congo.

Mots-clésRépublique Démocratique du Congo
Même si la prise de la capitale provinciale du Nord Kivu n'est pas un objectif des rebelles du M23 à leurs dires, la société civile de la région tire la sonnette d'alarme.

La menace est réelle et à prendre au sérieux, d'après cette organisation, qui demande a l'armée et à la Mission des Nations Unies de stabilisation du Congo (MONUSCO) de renforcer leurs positions autour de la ville.

Le président de la RDC, Joseph Kabila, a affirmé qu'il allait mieux équiper l'armée pour mieux combattre les différents groupes armés dans la zone.

Pour la société civile du Nord Kivu, des troupes rwandaises et ougandaises sont venues prêter main forte aux rebelles du M23.

Un constat qui corrobore, pour le cas du Rwanda, le rapport des Nations Unies sur l'implication de ce pays dans le conflit.

La RDC a plusieurs fois dénoncé ce soutien rwandais à la rébellion, qualifié de "secret de polichinelle" par le président Joseph Kabila.

Une accusation réfutée par Kigali.

L'Ouganda, interpelé par Kinshasa sur la question, a également nié toute implication.

Petit à petit, la communauté internationale réagit: samedi, l'Allemagne décidait de suspendre ses aides au Rwanda, à la suite du Royaume Uni, des Etats Unis et des Pays-Bas.

Des mesures qui n'ont pas du tout été appréciées par le gouvernement de Paul Kagame.

La ministre des Affaires étrangères, Louise Mashikiwabo, s'est insurgée contre les pays occidentaux, qu'elle accuse de traiter les Etats africains comme des enfants.

Pour elle, le Rwanda ne saurait se soumettre à des intimidations ou des pressions extérieures.

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Dans une interview diffusée sur RTNC : Guerre dans l’Est : les trois pistes de Kabila

(Le Potentiel 30/07/2012)
Dans une interview diffusée sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise,télévision publique, Joseph Kabila identifie trois fronts à prendre en compte pour sortir de la crise actuelle au Nord-Kivu. Il s’agit de la diplomatique, la politique etl’option militaire. Le chef de l’Etat, qui planche pour la première en public sur la question, annonce également des négociations à l’échelle nationale. Plus des pourparlers en secret, confiné à une seule province et ses ressortissants. La nation entière devra s’engager à rechercher la paix dans l’Est.

Les fronts diplomatique et militaire sont déjà opérationnels et donnent des résultats que tout le monde connaît. Des avancées sont enregistrées, mais elles ne sont pas encore totalement satisfaisantes. Sur le plan militaireparticulièrement, le M23, appuyé par le Rwanda et l’Ouganda, consolide ses positions. Sur le plan diplomatique, une condamnation ferme et claire du Rwanda se fait toujours attendre. Toutefois, à l’actif de ces deux fronts, la RDC se tire avec un verre à moitié plein. Une posture avantageuse pour d’éventuelles négociations.

A l’interne, le président de la République parle publiquement d’un dialogue, où tout le monde sera associé. L’expérience de 2009 ayant démontré ses limites, Joseph Kabila tient à faire de ce dialogue, une affaire de la nation entière. Toutes les provinces ainsi que toutes les couches de la population seront conviées à ces pourparlers dont le format n’est pas encore déterminé. Joseph Kabila qui se charge d’annoncer la nouvelle, c’est dire toute l’importance accordée à la question.

Lorsque le chef de l’Etat réfléchit à haute voix sur le format, cela signifie que le M23 devra s’attendre à avoir en face de lui, l’ensemble des forces vives de la nation en ce compris l’opposition politique. La mobilisation générale constatée à la suite de la mutinerie, aux allures d’agression avérée, menée par le M23 comme porte-étendard, présage d’une partie serrée pour ce mouvement. C’est peut-être pour cette raison que le porte-parole du M23 avait salué, avec empressement, l’annonce faite par le gouverneur Julien Paluku et le ministre Mende. La sortie du président Kabila risque de les faire changer d’avis. Dans ce cas, l’agenda étranger sortirait au grand jour d’autant plus que pareil comportement serait incompatible avec l’intérêt de la nation.

Parlant de l’agression, Joseph Kabila explique : la présence des forces rwandaises dans l'Est de la République démocratique du Congo est un "secret de polichinelle", a affirmé samedi soir le président Joseph Kabila dans un entretien à la télévision nationale. Le président de la République indique avoir saisi les autorités ougandaises sur l'appui de ce pays au Mouvement rebelle M 23. Bref, le président Kabila note : «On a déjà officiellement demandé aux Ougandais de nous expliquer exactement ce qui se passe et la réponse à cette demande est que l'Ouganda n'a rien à voir. Quand à la présence du Rwanda, c'est un secret de polichinelle. Alors, est-ce que la diplomatie peut être une solution ? De toute façon, il y a ces trois pistes de solutions : militaire, politique et diplomatique. Ca peut être les trois à la fois».


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Guerre dans l’Est : les Congolais assiègent l’ambassade du Rwanda à Bruxelles

 (Le Potentiel 30/07/2012)

Un grand nombre de personnes participait samedi 28 juillet à une manifestation organisée par les Congolais à Bruxelles pour protester contre les violences perpétrées par les groupes rebelles soutenus par le Rwanda, selon un rapport de l’ONU, dans l’Est de la RD Congo. Deux personnes ont été blessées lors des échauffourées entre policiers et manifestants au point de chute de cette marche qui était l’ambassade du Rwanda, avenue de Tervueren à Woluwe-Saint-Pierre.

Ils étaient venus de France, d’Allemagne… pour participer à la marche organisée par les Congolais à Bruxelles le samedi 28 juillet. Les organisateurs estiment le nombre de personnes à 350. Mais la police de Bruxelles donne le chiffre de 335.

Les manifestants entendaient protester contre les violences qui secouent l’Est de la RDC. Ils jugent également inadmissible la passivité dont la communauté internationale fait preuve, selon eux, face à cesévénements.

La manifestation était partie vers 15h30 de la place du Trône - sous la statue du Roi Léopold II – avant de rallier l’avenue de Tervueren via la rue Belliard et le parc du cinquantenaire.

A 17h45, les manifestants arrivaient enfin devant l’ambassade du Rwanda protégée par de nombreux policiers qui s’y trouvaient déjà afin d’éviter tout incident.

Pendant près de trois heures, ils ont lancé des slogans anti-Rwanda et son chef Paul Kagame accusé de soutenir la rébellion dans l’Est du Congo, dont le mouvement du 23 mars (M 23) dirigé par Bosco Ntaganda.

«Kagame, pilleur des minerais du Congo ; Kagame, vous avez sur votre conscience des millions de morts Congolais…», pouvait-on entendre.
A chaque fois que les manifestants ont tenté de percer le cordon de sécurité établi devant l’Ambassade du Rwanda, ils ont été repoussés. Cela a provoqué la colère des Congolais. Des échauffourées ont alors éclaté entre les policiers et les manifestants.

Dépassés par l’événement, la police a été contrainte de faire usage du gaz lacrymogène pour disperserdes manifestants lançant des pierres. Un autre groupe de manifestants a également tenté de franchir des chevaux de frise, nécessitant là aussi l’intervention des forces de l’ordre.

Deux blessés
Bilan de la manifestation : deux blessés. Un homme a été victime d’une fracture au bras gauche et un second a été touché à l’épaule gauche. Ils ont tous les deux été conduits à l’hôpital.

Aucun policier n’a été blessé, a indiqué à «Belga» Ilse Van de Keere, porte-parole de la zone de police Bruxelles-Ixelles. «Plusieurs personnes ont été interpellées lors de notre intervention, mais il n’il n’y a pas eu d’arrestation», a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, la police belge a tenu à préciser que deux abris de bus avaient été détruits, deux voitures endommagées et une vitre de l’ambassade d’Ouganda avait été brisée.

Vers 21h, le monde s’est effacé : le calme était sur l’avenue de Tervuerenà Woluwe-Saint-Pierre. Les derniers manifestants avaient rejoint la station de métro Montgomery, fiers d’avoir participé à une manifestation de compassion à leurs compatriotes de l’Est du pays.


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Union africaine : Nkosazana Dlamini-Zuma élue présidente de la Commission

La ministre de l’Intérieur sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, au sommet de l’UA. Addis-Abeba, le 15 juillet 2012.
La ministre de l’Intérieur sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, au sommet de l’UA. Addis-Abeba, le 15 juillet 2012.
Reuters/Tiksa Negeri

Par RFI

C'est la fin d'un bras de fer qui durait depuis six mois. Les chefs d'Etat africains réunis à Addis-Abeba pour le sommet de l'Union africaine ont élu ce dimanche soir, 15 juillet, le nouveau président de la Commission de l'UA. La ministre sud-africaine de l'Intérieur Nkosazana Dlamini-Zuma l'a emporté au quatrième tour, par 37 voix, sur le Gabonais Jean Ping.
Avec notre envoyé spécial à Addis-Abeba, Jean-Karim Fall
Trente-sept voix à l’issue du quatrième tour de scrutin. Grâce au SMS, le secret du huis clos a été rapidement éventé. Une clameur a accueilli ce chiffre. Les diplomates d’Afrique australe se sont congratulés.

Boni Yayi
 
Président de l'Union africaine
16/07/2012
par Boniface Vignon
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Madame Nkosazana Dlamini-Zuma remporte haut la main cette élection après avoir échoué il y a six mois, ici même, à Addis-Abeba. Elle a été en tête dès le premier tour avec 27 voix contre 24 pour Jean Ping. Au fil des scrutins, le Gabonais a perdu des voix y compris dans son camp, avant de se retirer au troisième tour. Le quatrième tour n’était donc plus qu’une formalité.

Jacob Zuma
 
Président de l'Afrique du Sud
16/07/2012
par Jean-Karim Fall
 
 
La diplomatie sud-africaine triomphe. Le président Jacob Zuma a bataillé ferme pendant plus de six mois pour imposer son ex-épouse à la tête de l’Union africaine, une organisation affaiblie en raison de la rivalité qui opposait les deux camps : l’Afrique australe d’un côté et l’Afrique centrale - soutenue pour l’occasion par l’Afrique de l’Ouest - de l’autre.
Mais la volonté d’en finir avec cette querelle stérile et le désir de doter cette organisation d’un véritable exécutif l’ont emporté sur les autres considérations. Enfin, et c’est notable, pour la première fois dans l'histoire de l’Union africaine, une femme va diriger l'organisation.

En marge du sommet de l'UA, cinq pays se sont réunis pour la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Etaient présents : les leaders de la Tanzanie, de la République centrafricaine, de l'Ouganda, du Rwanda et de la RDC. Ces deux derniers pays ont accepté le principe, exprimé collectivement dans une déclaration, de la mise en place et du déploiement d'une force internationale neutre pour sécuriser la frontière entre les deux pays, et neutraliser les rebelles dans l'est de la RDC. Voir la déclaration d'Alphonse Ntumba Luaba, secrétaire exécutif de la CIRGL.
Voir par ailleurs la déclaration du président sénégalais Macky Sall, qui participait pour la première fois à un sommet en tant que chef d'Etat, au sujet de la crise malienne.
tags: Ethiopie - Nkosazana Dlamini-Zuma - Union africaine

Un premier bilan du 19e sommet de l'Union africaine consacré au Mali et à la RDC

Le président ivoirien Alassane Ouattara entouré de Noureddine Mezni, porte-parole de l'UA (g) et Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, à Addis-Abeba, le 14 juillet 2012.
Le président ivoirien Alassane Ouattara entouré de Noureddine Mezni, porte-parole de l'UA (g) et Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, à Addis-Abeba, le 14 juillet 2012.
DR

Par RFI

Le 19e sommet de l'Union africaine s'est achevé hier soir à Addis-Abeba. Ce sommet au cours duquel il aura été beaucoup question de la crise au Mali et dans l'est de la RDC a été surtout marqué par l'élection de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la Commission de l'Union africaine, et par le départ du Gabonais Jean Ping.
Avec notre envoyé spécial à Addis-Abeba, Jean-Karim Fall
Jean Ping, visiblement ému, a tiré sa révérence en citant Shakespeare : « Le monde est un théâtre et tous les hommes et les femmes sont de simples acteurs, ils ont leur entrée et leur sortie ».

Nkosazana Dlamini-Zuma
 
Présidente de la Commission de l'UA
17/07/2012
par Jean-Karim Fall
  
 
Plus
 
 
 
 
Nkosazana Dlamini-Zuma, le visage fermé, a réaffirmé de son côté qu’elle servirait loyalement l’Union africaine et non son pays. Ce 19e sommet, au-delà de l’élection du président de la commission, a été dominé par la situation au Mali. Une déclaration solennelle sur ce pays a été adoptée. Le document réaffirme le soutien de l’UA aux efforts de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest). Il appelle à la constitution rapide d’un gouvernement d’union nationale à Bamako, exige l’arrêt des interférences des militaires de la junte dans le processus politique.
Cette déclaration solennelle menace de sanctions les personnalités dont les actions nuisent au processus de transition. Menace de sanctions également contre les terroristes et les groupes criminels qui opèrent dans le nord du pays.
Cette déclaration lance également un appel à tous les Etats membres pour qu’ils soutiennent l’action de l’UA et de la Cédéao au Mali. Le Tchad est nommément cité comme pouvant apporter son aide. En coulisses, de nombreux diplomates estiment que le recours aux militaires tchadiens pourrait être déterminant pour la reconquête du nord du Mali.

Ramtame Lamamra
 
Commissaire Paix et Sécurité de l'UA.
17/07/2012
par Jean-Karim Fall
 
 
 
 
 
 
 
 
Parmi les annonces faites à Addis-Abeba, celle de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs en faveur de la création d'une force internationale chargée de neutraliser les rebelles opérant dans l'est de la RDC. Les chefs d'Etat rwandais et congolais ont donné leur accord de principe. Aucun détail toutefois sur ce à quoi pourrait ressembler cette force. Le projet est complexe, a reconnu Ramtane Lamamra, qui a été réélu hier au poste de commissaire en charge de la paix et de la sécurité.


La fin des tabous pour le meilleur et pour le pire
Avec l'élection d'une Sud-Africaine à la tête de l'institution, plusieurs tabous tombent. Pour la première fois, une femme accède à la présidence de la Commission. C'est également la première fois que le poste échoie à une grande puissance continentale. Se conformant à une loi non écrite, le Nigeria, l'Algérie, l'Egypte et l'Afrique du Sud n'avaient jusqu'ici jamais brigué le poste.
Autre tabou qui tombe : la présidence et la vice-présidence de la Commission sont désormais briguées par des anglophones. « C'est l'Union africaine qui est entrain de se démocratiser », affirme un jeune diplomate immédiatement tancé par un vieil habitué des sommets de l'organisation. L'idée des pères fondateurs, assure ce dernier, était que chaque pays, petit ou grand, riche ou pauvre, trouve un intérêt à être membre de l'organisation.
Pour ce diplomate chevronné, c'est désormais la scission entre petits et grands pays qui guette. Et également entre anglophones et francophones. D'aucuns s'interrogent d'ailleurs sur les intentions de l'Afrique du Sud, à la fois membre du G20, des Brics (les puissances émergentes), mais qui surtout postule pour l'éventuel futur siège permanent de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU.

Les Etats-Unis, fidèles alliés du Rwanda malgré la suspension de leur aide militaire

Le président américain Barack Obama.
Le président américain Barack Obama.
REUTERS/Kevin Lamarque

Par RFI

Après la décision des Etats-Unis de sanctionner le Rwanda pour son soutien aux rebelles du M23 en RDC, peut-on parler d'un fossé qui se creuse entre ces deux pays ? Sans doute pas. Malgré la décision de Washington de suspendre une enveloppe de 200 000 dollars d'aide militaire à Kigali, les Etats-Unis restent un des plus fidèles alliés du Rwanda.
Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
En annonçant la suspension de leur aide militaire au Rwanda, les Etats-Unis ont envoyé un signal fort, ce dimanche, à Kigali. Washington ne peut accepter que l’un de ses alliés déroge aux règles du droit international.
C’est en tout cas ce que l’administration Obama souhaite afficher, forcée de réagir au rapport des Nations unies publié il y un mois, selon lequel Kigali apporte son aide aux mutins congolais du M23. Ce que le Rwanda dément.
Washington doublement forcé de réagir, que les Etats-Unis avaient été accusés par le gouvernement congolais de retarder la publication dudit rapport. Mais aussi symboliques qu’elles soient, les sanctions annoncées ce dimanche par le département d’Etat n’ont finalement qu’une portée assez limitée.
Dans le temps d’abord, puisque l’aide militaire apportée par Washington à Kigali est suspendue pour un an, seulement. Sanctions limitées dans leur profondeur, également. Elles se résument, pour le Rwanda, à une perte de 200 000 dollars destinés à une école de formation de sous-officiers.
Et si Washington n’exclut pas de prendre des mesures complémentaires, les Etats-Unis ont pour l’instant fait savoir que toutes les autres aides étaient maintenues, notamment la formation des troupes rwandaises participant à des forces de maintien de la paix.
Revenant sur la décision par Washington de suspendre son aide militaire au Rwanda, en raison du soutien de Kigali aux mutins du M23 en RDC, Thierry Vircoulon, directeur du programme Afrique Centrale à l'International crisis group, évoque une sanction symbolique, et plus au plan politique que militaire, le manque à gagner n'étant pas très important. Il rappelle que la plupart des acteurs de la scène internationale ont pris le parti de Kinshasa dans cette crise et, selon lui, Washington était forcée de suivre dans cette direction. Il évoque aussi une inflexion dans la politique américaine envers Kigali du fait que Washington commence à prendre conscience du problème de la liberté politique au Rwanda.

Soutien à la rébellion du M23: le Rwanda conteste et proteste

Forces des Nations unies dans la région de Goma, le 23 juillet 2012.
Forces des Nations unies dans la région de Goma, le 23 juillet 2012.
REUTERS/James Akena

Par RFI

Le rapport d'experts de l'Onu, qui accuse le Rwanda d'aider la rébellion du M23 dans l'est du Congo-Kinshasa, publié le mois dernier provoque des sanctions en cascade contre Kigali. Après les Etats-Unis, et les Pays-Bas, c’est au tour de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne de suspendre le versement de leur aide budgétaire au Rwanda. Kigali, qui a toujours nié tout soutien aux rebelles du M23, juge ces décisions «hâtives» et «basées sur des éléments inconsistants». Les autorités rwandaises ont reçu cette semaine le groupe d'experts de l'ONU, auteur du rapport, pour réfuter point par point toutes ses accusations. Un argumentaire rwandais qui a aussi été résumé par écrit et qui est parvenu à RFI.
Vingt-huit pages, sans les annexes, c’est la «Réponse du Rwanda aux allégations du Groupe d'experts de l'ONU». Kigali accuse ces experts d'avoir accordé trop de crédit à des éléments inconsistants, des témoins peu fiables, et de ne pas avoir donné la version des officiels rwandais.
Le Rwanda s'investit pour la paix selon le rapport
Ces très hauts gradés rwandais, accusés de soutien au M23, ont la parole. Si certains ont eu des contacts avec le M23, ils assurent que c'était pour appeler les mutins au dialogue et éviter le retour à la violence. Le général Nziza, accusé de s'être redéployé dans l'ouest du Rwanda pour coordonner le soutien au M23 fournit son agenda et la liste des 114 rendez vous qu'il a eus à Kigali au cours de la période en cause.
Point par point, le document réfute toutes les accusations des experts de l'Onu.
S'il y a eu recrutement en territoire rwandais au profit du M23, il ne peut s’agir que d'initiatives individuelles qui n'impliquent pas l'armée rwandaise dit-il. Non, réplique encore le Rwanda, les armes, munitions et uniformes présentés dans le rapport n'ont pas été fournis aux rebelles par l'Armée rwandaise. Ils peuvent très bien provenir de l'armée congolaise.
Plus qu'aucun autre pays, le Rwanda s'est investi depuis trois ans pour préserver la paix dans l'est du Congo, concluent les autorités rwandaises. Elles reprochent aux experts de l'Onu d'avoir trop hâtivement publié un rapport biaisé, sous la pression des ONG.
Mais ce document, qui a donc fuité, n'a pour l'instant pas suffi à empêcher de nouvelles chancelleries occidentales de suspendre leur aide budgétaire au Rwanda. La Grande Bretagne retarde le versement de 25 millions de dollars prévu ce mois-ci et l'Allemagne suspend le versement de 26 millions de dollars prévu sur les trois années à venir.

RDCongo : le M-23 avance inexorablement vers Goma

30 juillet 2012
Des rebelles du M23 marchent dans le Parc national de Virunga, le 28 juillet 2012 en République démocratique du Congo ©AFP

RUTSHURU (AFP) - (AFP)
Dans l’est de la République démocratique du Congo, les rebelles du M-23 avancent vers Goma, la capitale de la province du Nord Kivu, avec l’objectif avoué d’encercler la ville tenue par l’armée régulière pour la faire tomber comme un fruit mur.
A quelques journalistes dont un reporter de l’AFP qui ont pu se rendre dans la zone ce weekend, le chef des opérations des rebelles pour le secteur, le colonel Innocent Kayima, a expliqué que l’intention du M23 était d’aller jusqu’a Kibumba, dernière agglomération sur la route de Goma où se trouve encore positionnée l’armée régulière congolaise, les FARDC.
Cette localité est présentée par un diplomate occidental à Kinshasa comme le "dernier verrou" vers Goma.
De là, assure le colonel Kayima, "nous encerclerons la ville (Goma) et nous démoraliserons les forces jusqu’a ce qu’elles s’en aillent"."Nous prendrons la ville sans tirer", a-t-il assuré.
Place forte des forces armées de la RDC dans l’est du pays, il parait toutefois improbable que Goma soit abandonnée à son sort.D’autant qu’elle abrite des milliers de civils venus s’y réfugier et que de nombreuses troupes des Nations unies y assurent leur sécurité.
Mardi dernier, pour protéger les populations qui fuyaient les combats, des hélicoptères d’attaque des Nations unies sont intervenus contre la rébellion.
Ce weekend, Kibumba était défendue par six chars et un lance-roquettes multiples des forces de Kinshasa.Mais les rebelles n’étaient qu’à cinq km de là et, après s’être entendus au téléphone avec eux, les journalistes ont rejoint les premières lignes du M-23.
"Nous avançons petit à petit vers Kibumba", a affirmé le colonel Albert Kahalaha un déserteur de l’armée régulière passé en mai dernier dans l’autre camp.
Vêtus d’uniformes disparates de l’armée régulière sans aucun signe de grade, les hommes du M-23 sont positionnées de part et d’autre de la route sans autres armes lourdes que des mortiers de 60 mm, portables à dos d’homme, en place avec des caisses d’obus à proximité.
Les combats qui durent depuis mai restent intermittents et dans les zones dont le M-23 s’est emparé la vie reprend lentement son cours.
A Rutshuru, un bourg au nord de Kibumba tenu par la rébellion, un obus de mortier ou une grenade tirée par un fusil est bien tombé dimanche en fin d’après-midi sur une case vide qui a été détruite.Mais dans la matinée, une messe avait été célébrée, des civils étaient présents dans les rues, le coiffeur ouvert.
Dans le centre, les rebelles s’activaient à préparer la nourriture dans de grandes bassines.Des petits groupes électrogènes permettaient à chacun de recharger sa radio ou sontélephone portable.
Lors des combats de la semaine précédente, un pylône de transmission téléphonique a été touché, perturbant les communications.Un autre réseau en a profité et, quelques heures plus tard, après un changement de puces électroniques, les communications avaient repris normalement dans la ville.
Des combats plus durs au nord
Plus au nord, l’atmosphère est tendue.
Les journalistes ont pu gagner le village de Madango, à une trentaine de kilomètres de Rutshuru.Là, un responsable militaire des rebelles, le colonel Justin Mahizi, leur a interdit d’aller plus loin prétextant la dureté des combats.
Selon lui, les FARDC en se retirant ont tué plusieurs personnes et ont jeté leurs corps dans la rivière.Dans un ravin gisent deux hommes aux mains liées, tués par les FARDC selon le M-23.
Sur la route vers le lieu-dit Mayamoto, en limite du parc naturel des Virunga, un gros camion de travaux publics a brûlé avec toute sa cargaison d’armes et les munitions ont explosé.
Selon le M-23, les FARDC l’ont réquisitionné avec son chauffeur, y ont entassé des armes des munitions et du matériel de transmission mais, devant l’avancée du M-23, les soldats y ont mis le feu et ont tué le chauffeur.
Aucune voiture ne circule.Selon un officier, les combats sont difficiles.
Les rebelles, que le Rwanda voisin est largement accusé d’aider bien qu’il s’en défende, affirment avoir récupèré leurs armes sur l’ennemi.Les obus sont dans des caisses et les bandes de mitrailleuses encore rangées dans leur emballage.
Les responsables nient absolument tout approvisionnement rwandais, même si des sources occidentales à Kinshasa ont évoqué des livraisons le week-end précédent.
Tous parlent le Swahili, généralement utilisé dans l’est du pays et dans les pays de la région, ainsi que le Kinyarwanda, la langue nationale rwandaise.Un peu d’anglais et un peu de français aussi.
Le M-23 a été formé par des membres d’une ancienne rébellion qui avaient été intégrés dans l’armée régulière en 2009 mais qui se sont mutinés en mai et ont repris les armes contre les FARDC.

vendredi 27 juillet 2012

Rwanda: les Pays-Bas suspendent l’aide

Dernière mise à jour: 27 juillet, 2012 - 10:32 GMT
Paul Kagame dément tout soutien au rebelles du M23.
La pression internationale monte sur Paul Kagame, le président du Rwanda, pour mettre un terme au soutien présumé du Rwanda à la rebellion du M23 en République démocratique du Congo.
Les Pays-Bas ont suspendu une aide budgétaire de 5 millions d’euros en réponse au rapport d’un groupe d’expert de l’ONU mettant en cause plusieurs haut responsables du régime rwandais dans son soutien direct de la rébellion au Nord Kivu, avec des armes, des munitions et des combattants.
Les Pays-Bas sont le premier pays européen à suspendre leur aide au Rwanda.
L’argent prévu devait être utilisé pour améliorer le système judiciaire du Rwanda.
Il y a quelques jours, les Etats-Unis, fidèle allié de Kigali, avaient gelé une aide militaire de 200.000 dollars, un signal inédit de Washington.
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères a indiqué qu’il allait consulter ses partenaires de l’Union européenne pour déterminer une position commune sur l’aide au développement au Rwanda, en fonction de la réaction officielle de Kigali au rapport de l’ONU, et des développements sur le terrain.
Les pays scandinaves au conseil d’administration de la Banque africaine de développement ont également forcé le report d’une décision sur le versement de 39 millions de dollars d’aide budgétaire, signe que Paul Kagame est en train de se mettre à dos des alliés européens.
Le Royaume-Uni, le plus gros donateur d’aide d’aide à Kigali, est pour l’instant plus prudent.
“Si le Rwanda a violé des résolutions du Conseil de sécurité sur l’embargo des armes, nous devront réévaluer notre position”, a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères.
“Cependant, suspendre le programme d’aide ferait uniquement du tort à ceux qui ont le plus besoin de nous”.
Le gouvernement de Paul Kagame a été longuement soutenu par la communauté internationale, et salué pour la manière dont il a utilisé l’aide pour réduire la pauvreté et promouvoir la croissance économique.
Kigali dépend de l’aide internationale pour plus d’un tiers de son budget.
Le Rwanda a reagi avec indignation aux accusations de soutien de la rébellion du M23 en RDC, niant toute implication, et rejetant les méthodes des experts de l’ONU.