mardi 4 décembre 2012

RDC : le Rwanda et l’Ouganda ont soutenu sans surprise le M23 pendant la prise de Goma, selon un rapport de l’Onu

publié il y a 5 heures, 52 minutes, | Denière mise à jour le 4 décembre, 2012 à 7:14 |
Les rebelles du M23 font leur entrée dans la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, mardi 20 novembre 2012.
Les rebelles du M23 font leur entrée dans la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, mardi 20 novembre 2012.
Un rapport du groupe des experts des Nations unies pour la RDC accuse le Rwanda et l’Ouganda d’avoir soutenu les rebelles du M23 dans les combats qui ont conduit à la prise de la ville de Goma par le mouvement rebelle. Ce rapport qui n’a pas encore été publié a largement fuité dans la presse.
 
Le document indique notamment que plus de mille militaires rwandais ont franchi la frontière le 17 novembre pour aider les rebelles du M23 lors de l’attaque contre Kibumba, 30 km au nord de Goma. Après avoir pris le contrôle de cette localité, le M23 avait poursuivi son offensive jusqu’à occuper la ville de Goma, trois jours plus tard.

Les experts onusiens qui affirment avoir interrogé d’anciens officiers rwandais et des officiers militaires congolais révèlent que lors des combats pour le contrôle de Kibumba, les rebelles ont été appuyés par l’artillerie tirée à partir du territoire rwandais.
 
Le rapport révèle également que les rebelles ont été aidés dans leur avancée nocturne par des « équipements sophistiqués tels que lunettes de vision nocturne ». Un ancien commandant de l’armée rwandaise a confié aux experts qu’un tel équipement est généralement utilisé par les forces spéciales rwandaises.
La veille de la chute de Goma, le 19 novembre, des combats à l’arme lourde auraient opposé des militaires rwandais et congolais à proximité de l’aéroport de la ville.
 
Le rapport indique également que le lendemain, les militaires congolais ont été défaits à cet aéroport par des rebelles du M23 mêlés à des soldats rwandais qui ont finalement pris le contrôle de la ville.
 
A en croire le même document, les rebelles portaient la même tenue que les militaires rwandais pour camoufler la présence de ces derniers dont la participation aux combats entre le M23 et les FARDC (armée congolaise) a été révélée dans un précédent rapport des Nations unies.
 
En outre, les enquêteurs de l’Onu affirment que des témoignages recueillis auprès d’anciens militaires rwandais, des responsables du gouvernement congolais et des officiers des FARDC font état de l’appui apporté au M23 le jour de l’occupation de Goma par deux bataillons de militaires rwandais venus de Gisenyi, à la frontière avec la RDC.
 
A en croire les mêmes experts, James Kabarebe, ministre rwandais de la Défense, Charles Kayonga, chef d’Etat major de l’armée rwandaise et le général rwandais Emmanuel Ruvusha, ont planifié l’offensive du M23 qui a mené la rébellion jusqu’à Goma.
Bosco Ntaganda, général rebelle congolais, poursuivi par la CPI et considéré comme l’un des leaders du M23, aurait aussi dirigé cette offensive.
 
Au sujet du soutien ougandais au M23, des officiers de renseignement ougandais et des hommes d’affaires basés dans ce pays auraient indiqué aux experts onusiens que les rebelles avaient obtenu des fournitures logistiques importants de l’armée ougandaise.
 
Les experts de l’Onu auraient assisté à une livraison des centaines de bottes de pluie aux rebelles à Bunagana, ville frontière entre la RDC et l’Ouganda, la veille de l’offensive du M23 sur Kibumba.
 
Un précédent rapport de ces experts des Nations unies avaient déjà pointé du doigt le Rwanda et l’Ouganda dans la crise que connaît l’Est de la RDC. Le gouvernement congolais s’était réjoui des conclusions de ce rapport. Son porte-parole, Lambert Mende, avait indiqué que le document révélait des faits que le gouvernement a « notés depuis un certain temps déjà ».
Après une offensive lancée le 15 novembre dernier, les rebelles du M23 avaient occupé plusieurs localités du Nord-Kivu ainsi que la capitale de cette province, Goma. A la suite des pressions internationales, notamment celle des chefs d’Etat des Grands lacs, ces rebelles se sont repliés jusqu’aux positions qu’ils contrôlaient avant le 15 novembre.
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