L’insécurité
qui prévaut actuellement dans la Plaine de la Ruzizi en territoire d’Uvira au
Sud-Kivu, est une bombe à retardement qui risque d’exploser sur presque toute
l’étendue du pays comme ce fut le cas en 1963 et 1996, et servir de base arrière
des pays voisins pour continuer à déstabiliser l’Est de la RDC.
La gestion de la Plaine de la Ruzizi se
heurte toujours au problème de crise légitime du pouvoir coutumier depuis la
période coloniale. Aujourd’hui, le problème perdure car au lieu de trouver une
solution idéale pour résoudre d’une manière durable le conflit récurent lié à la
gestion de cette entité et la cohabitation pacifique de ses populations,
le régime de Kinshasa veut imposer un pouvoir coutumier farouchement contesté
par le peuple.
Dans tous les pays du monde, quand il y a contestation du pouvoir, on passe aux élections. La constitution congolaise ne dit pas le contraire et juridiquement cette entité administrative ne sera pas le premier secteur en RDC où la constitution le prévoit. Pour la cohésion et la paix durable, quoi de plus démocratique qu’accorder à la population l’opportunité de se choisir démocratiquement ses dirigeants au niveau local ?
Force
est de constater que le pouvoir a choisi d’utiliser les notables
politiciens venus de Kinshasa pour signer un pacte de la paix comme résolution
au problème alors que ces derniers ne vivent pas les
réalités quotidiennes du terrain. Pour imposer ce pacte, une police
spéciale importée de Kinshasa est actuellement stationnée dans la Plaine de la
Ruzizi. Mais le récent blocage de la Route Nationale No.5 reliant Uvira à Bukavu
(le chef-lieu de la province) par la population en colère pendant presque une
semaine, montre à suffisance les limites de cette police dans l'accomplissement
de sa mission.
Aujourd'hui, cette plaine de la Ruzizi est
devenue le théâtre des multiples vols à mains armées, des embuscades des
véhicules, des arrestations arbitraires des paisibles innocents civils et toute
autre forme d’insécurité qui cause des pertes en vies humaines chaque semaine au
su et au vue de l’autorité provinciale et nationale.
Au
regard des multiples conflits qui fragilisent l’Etat congolais, le Parti
National pour la Réforme (PNR) recommande de:
•
Accélérer la mise en place de la décentralisation pour créer des entités
décentralisées dans ce territoire en y érigeant des villes, communes et
secteurs.
•
Changer le statut juridique de la plaine de la Ruzizi en Collectivité-Secteur ou
Commune Rurale lors de l’application de la nouvelle loi sur la décentralisation
pour une cohabitation pacifique des populations hétérogènes habitant cette
entité.
•
Développer les stratégies pour mettre fin à la guerre qui menace l’unité
nationale. Sans sous-estimer les efforts diplomatiques et politiques, il sied de
noter que la paix durable en RDC ne viendra jamais du stylo. Perdre une bataille
ne signifie pas perdre la guerre.
•
Réformer la CENI sans tarder et accélérer le programme des élections
provinciales et locales.
Faire
le contraire serait une façon de pérenniser l’insécurité qui règne à l’Est du
Congo car les solutions de facette ne résolvent pas le problème de fond posé
par la population et ne servent qu’à perdurer le problème. Entretenir ce
conflit est plus dangereux pour la paix dans la région et constitue une bombe à
retardement dont on déplorera ses conséquences plutard!!
Ensemble
la Reforme est possible en RDC.
Delphin KYUBWA
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lundi 17 décembre 2012
Pourquoi le Conflit de la Plaine de Ruzizi au Sud-Kivu est une bombe à retardement
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