Pour la première fois, Joseph Kabila menace le Rwanda et le désigne
nommément comme pays agresseur de la République démocratique du Congo. Il y a
longtemps que les Congolais attendaient un tel discours du chef de l’Etat. Il a
fallu attendre plus de dix ans depuis que cela dure et près de sept mois depuis
le déclenchement de la rébellion du M23.
Cela montre bien et bien que Joseph Kabila possède des agendas et accords privés avec Kagame. Kabila considère la RDC comme son biens privé et non une nation des congolais. Apres 9millions des morts parmis les congolais, il considère l'énnemi comme son ami et interlocuteur
Ce n’est que samedi 15 décembre dernier que Joseph Kabila a franchi le pas,
devant les députés et sénateurs Congolais.
«Une fois de plus, une guerre injuste nous est imposée. Tout a été dit
sur cette guerre d’agression de la part du Rwanda», a-t-il déclaré devant
les élus du peuple réunis en congrès au Parlement.
Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que le Chef de l’Etat Congolais pointe
le doigt sur son ancien allié? Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour faire
une telle déclaration? Probablement que le soutien (présumé) du Rwanda aux
rebelles du M23 est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Même si c’est la première que le Président Congolais désigne le Rwanda,
d’autres rapports avant lui et des experts des Nations Unies se sont déjà
exprimés là-dessus. Curieusement, le Rwanda n’est pas le seul pays cité dans la
déstabilisation de l’est de la RD Congo. Il y a aussi l’Ouganda, qui abrite en
ce moment les discussions entre le gouvernement Congolais et les rebelles du
M23. En plus, ce même Rwanda proposait ses bons et loyaux services comme
facilitateur pour résoudre la crise dans l’est du Congo.
Qu’attendre des négociations
Comment la RD Congo va-t-elle s’en sortir lorsque le pays où se tiennent les
négociations avec les rebelles entretient des bonnes relations avec le pays
censé être son agresseur? Pour accepter de venir à la table des négociations, la
réunion décisive a été celle du 20 novembre dernier, le jour où Goma, capitale
de la province du Nord-Kivu, tombait entre les mains des rebelles. Ce jour là,
Joseph Kabila s’envolait pour Kampala et discutait avec son agresseur désigné
avec le président Ougandais.
Qu’attendre de bons de ces négociations qui tardent encore à passer à la
vitesse supérieure pour traiter des questions de fond afin de venir à bout de la
rébellion du M23. Visiblement, l’option militaire est prônée par Joseph Kabila
qui a demandé à la jeunesse congolaise de se mobiliser pour défendre la patrie,
jusqu’au sacrifice suprême.
En citant le Rwanda, Joseph Kabila a-t-il lancé un signal fort qui peut
conduire à la rupture des relations diplomatiques entre ces deux pays? La
question n’est pas encore à l’ordre du jour. Même pas celle de déclarer l’état
de guerre alors que le Chef de l’Etat Congolais reconnait une agression d’un
pays tiers.
Cette déclaration va-t-elle mettre fin à la guerre qui sévit actuellement à
Goma? Pas évident. Déjà que le M23 garde la ville de Goma à portée de mains. Des
informations font état de la psychose d’une éventuelle reprise de Goma par les
rebelles si les négociations ne parviennent pas à satisfaire leurs attentes.
Une autre source, avance que des troupes d’une armée étrangère seraient déjà
dans les environs de Goma. Information non confirmée par d’autres sources. Une
chose est sûre, le durcissement du ton de Joseph Kabila marque un pas dans ses
relations avec les soutiens du M23, le Rwanda.
Jacques Matand’
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