(Le Potentiel 21/12/2012)
Les négociations entre le gouvernement et le M23 sont dans
un cul-de-sac. Pomme de discorde : la signature d’un cessez-le-feu entre les
deux parties. D’un côté, le gouvernement refuse de s’engager avec une force
négative appelée à être combattue par l’ensemble des nations civilisées du
monde. De l’autre, le M23 fait du cessez-le-feu un préalable à la poursuite des
pourparlers. Les visions étant diamétralement opposées, il y a lieu de dire,
sans jouer au devin, que Kampala ne pourrait déboucher sur une issue heureuse.
Rien ne semble aller à Kampala où la délégation partie de Kinshasa et le
M23 ont choisi de multiplier des actes qui ne favorisent pas des avancées dans
les pourparlers/négociations (c’est selon) engagés depuis plus d’une semaine.
Entre les deux parties, c’est le dialogue des sourds.
Le M23,
particulièrement, s’illustre par des exigences inacceptables sur les plans du
respect des textes légaux régissant le pays, voire de la morale ou de l’éthique.
Ayant obtenu, grâce à la CIRGL, l’examen de leurs « griefs jugés légitimes », le
M23 en demande toujours plus.
Les soi-disant rebelles ont rejeté le
point 4 du Règlement intérieur des négociations, au motif que cette disposition
exigeait que les discussions se fassent dans le strict respect de la
Constitution de la République et de l’intangibilité des frontières héritées de
la colonisation. De même, ils ne cessent de réclamer l’administration de la
ville de Goma.
Ces négociations donnent à penser qu’il existerait des
accords secrets. Qu’en est-il au juste ? Personne n’ose les mettre sur la place
publique. Peine perdue ! Du fait d’être secrets, ces accords n’engagent ni les
institutions de la République, ni le peuple congolais en sa qualité de souverain
primaire. Et ceux qui s’accrochent à l’application de tels accords ne pourraient
pas se prévaloir d’être des Congolais.
Comment un Congolais digne de ce
nom et respectueux du cadre juridique constitutionnel de son pays, note un
analyste, peut-il réclamer l’administration sui generis d’une partie du
territoire national ?
Le saupoudrage a assez duré, il ne peut plus
résister à l’usure du temps. Il en est de même du plâtrage qui a enveloppé tous
les groupes armés créés par les agresseurs ; il se désintègre au fil des jours.
La menace des FDLR, les Tutsi mal aimés en RDC, fondent comme de la cire au
soleil. Mais têtus comme des mules, les agresseurs ne cessent d’imaginer
d’autres arguments pour éterniser leur présence sur le territoire congolais en
espérant un jour le balkaniser.
Il nous revient qu’ils sont en train de
propager la nouvelle selon laquelle il existerait des écrits qui parlent de
l’annexion à une époque non définie, d’une partie du territoire rwandais au
Congo-belge. Cette illusion, affirme notre source, serait même enseignée dans
des écoles au Rwanda afin que l’idée d’envahir le Congo soit intériorisée par
les générations futures. Quand mégalomanie et mythomanie font bon ménage dans
les esprits des agresseurs !
C’est çà le sort du M23. Il voit sa fin
venir et tente son va-tout. Mal lui en a pris car, cette fois-ci, l’opinion
publique nationale veille au grain. Elle appelle la partie gouvernementale à
rester vigilante et ne pas céder aux provocations des agresseurs ni se laisser
embrigader dans leurs égarements. Du genre : « Kinshasa veut la guerre. Un avion
de reconnaissance des FARDC a survolé le ciel de Rumangabo ».
Il n’est
pas question pour Kinshasa de signer un cessez-le-feu piégé. « Un cessez-le-feu
de facto est observé sur le terrain, dit un délégué du gouvernement ; si le M23
veut officialiser cela, il n’a qu’à s’adresser à l’instance qui lui a demandé de
se retirer de Goma », en l’occurrence la CIRGL (Conférence internationale sur
les Grands Lacs).
Face aux lignes rouges gouvernementales appelées à ne
point être franchies, la cause du M23 semblait perdu d’avance au point que le
mouvement porteur de l’agenda sordide de Kigali et Kampala d’étendre non
seulement leurs influences respectives, mais aussi leurs territoires au-delà de
leurs frontières actuelles. Cet agenda inavouable, que le M23 tente
maladroitement de faire passer comme ayant été accepté par le gouvernement, ne
pouvait que faire cabrer les positions lors des discussions.
Il ne
pouvait en être autrement dans la mesure où, rien ne donne lieu dans
l’environnement actuel à des compromissions du 23 mars 2009. Le gouvernement a
reconnu avoir commis des erreurs précédemment. La réédition des mêmes erreurs
pourrait conduire à de graves accusations comme la haute trahison. Etant
l’émanation des élections, les institutions de la République ont ainsi décidé de
ne point suivre cette voie de l’égarement. Quel qu’en soit le prix. Cette
position courageuse, accompagnée par la majorité de la population congolaise
fait dire que la reprise de conscience retrouvée, les dirigeants congolais ne
navigueront plus à contre-courant de l’histoire.
L’option
militaire
En n’acceptant pas le cessez-le-feu, le gouvernement sait que
le M23 se saisirait de ce prétexte pour relancer les hostilités. Ce qui justifie
la psychose présentement vécue à Goma où les forces du M23 exercent déjà une
pression par leur rapprochement en deçà des positions décidées par la CIRGL.
Dans ces conditions, les FARDC doivent redoubler de vigilance et s’accorder à se
tenir prêtes pour la défense de la capitale du Nord-Kivu non seulement contre le
M23, mais aussi contre « des tirs qui viendraient du Rwanda ».
L’ennemi
est bien identifié, il change d’appellation selon ses positions sur le terrain
des opérations. Mais, il appartient aux Congolais d’éviter toute confusion
possible d’autant plus qu’il s’agit d’une seule réalité : l’armée rwandaise qui
opère en territoire congolais.
« Toute nouvelle agression est suicidaire
». Cette déclaration du président de la République porte une charge telle que sa
matérialisation ne doit souffrir d’aucune défaillance. Les FARDC, à qui revient
cette mission de la défense des frontières nationales contre toute forme de
menaces extérieures, devraient être réorganisées entre-temps pour faire échec à
l’ennemi. Se réorganiser induit justement des dispositions en termes de
renseignements et de logistique adaptés aux forces en face constituées d’arsenal
militaire et d’hommes de la RDF.
L’option militaire levée par le chef de
l’Etat fait donc ressortir le besoin de renverser le rapport des forces à la
table des négociations, mettant ainsi en première lieu, les revendications
légitimes de tout un peuple humilié par tant de trahison de la part de certains
de ses fils à qui des responsabilités d’Etat étaient confiées.
Aucune
possibilité de trahison n’étant possible à cette étape des négociations suite à
la vigilance républicaine de l’opinion publique nationale, face à la montée en
puissance des FARDC, il y a lieu d’espérer que cette fois-ci la paix, telle que
voulue par les Congolais, à l’intérieur des frontières nationales sera
durablement instaurée voire imposée. Tous les chants des sirènes diplomatiques
de la CIRGL et autres ne sont qu’illusion.
Écrit par LE POTENTIEL
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