(L'Avenir Quotidien 04/12/2012)
Pour la circonstance, le M23 a reçu des uniformes au
camouflage et aux couleurs similaires à ceux des FDR, afin de permettre aux
soldats rwandais d’être moins repérables, notamment lors de la prise de Goma.
Le
rapport des experts des Nations Unies fait aussi état de tirs d’artillerie, à
partir du Rwanda, sur les positions des FARDC afin d’appuyer la progression du
M23
* Selon les experts, le général Bosco Ntaganda, recherché par la CPI
pour crimes de guerre, a dirigé les troupes du M23 stationnées à Kibumba. Mais,
le commandement de l’offensive sur Goma, selon Steve Hege, coordinateur des
experts onusiens, était avant tout une affaire rwandaise.
Le général
rwandais Emmanuel Ruvusha, déjà cité dans son précédent rapport, a supervisé sur
place l’exécution d’une attaque planifiée par James Kabarebe le ministre
rwandais de la Défense, et par son chef d’état-major Charles
Kayonga.
Tous ceux qui croyaient que les experts des Nations Unies qui
avaient déjà accusé le Rwanda d’avoir activement soutenu les rebelles du M23
avaient menti, doivent vite retirer leurs propos. En effet, au fur et à mesure
qu’on avance dans le temps, des preuves abondent sur la table du Journal
l’Avenir et qui attestent l’implication des militaires rwandais à la prise de la
ville de Goma par les rebelles du M23. La dernière en date, c’est cet article du
journal américain « New York Times », dont Rfi a exploité quelques liges dans
son édition électronique d’hier lundi.
Des experts de l’ONU avaient déjà
accusé le Rwanda d’avoir activement soutenu la rébellion du M23. D’après un
nouveau document, plus de mille soldats rwandais ont facilité la prise de Goma
par le M23. Selon le texte, daté du 26 novembre et mis en ligne par le New York
Times, plusieurs compagnies des Forces de défense du Rwanda, FDR, sont entrées
en territoire congolais et ont pris part à l’offensive sur Goma.
Les
forces gouvernementales ont aussi pris part aux combats à l’aéroport de la
capitale de la province du Nord-Kivu. Le rapport se base sur des différentes
sources, principalement d’anciens responsables militaires rwandais et ougandais,
ainsi que des responsables des FARDC sans oublier les sources
diplomatiques.
Tout un bataillon mobilisé
Un bataillon entier des
FDR, soit entre huit cent et mille soldats, a été déployé dès la fin octobre sur
les positions rebelles de Bukima et Tshengerero. Sept compagnies des FDR ont par
ailleurs appuyé les rebelles lors de la deuxième offensive sur Kibumba le 17
novembre. Le M23 a reçu des uniformes au camouflage et aux couleurs similaires à
ceux des FDR, afin de permettre aux soldats rwandais d’être moins repérables,
notamment lors de la prise de Goma. Le rapport fait aussi état de tirs
d’artillerie, à partir du Rwanda, sur les positions des FARDC afin d’appuyer la
progression du M23.
Selon les experts, le général Bosco Ntaganda,
recherché par la CPI pour crimes de guerre, a dirigé les troupes du M23
stationnées à Kibumba. Mais le commandement de l’offensive sur Goma, selon Steve
Hege, coordinateur des experts onusiens, était avant tout une affaire rwandaise.
Le général rwandais Emmanuel Ruvusha, déjà cité dans un précédent rapport, a
supervisé sur place, l’exécution d’une attaque planifiée par James Kabarebe le
ministre rwandais de la Défense, et par son chef d’état-major Charles
Kayonga.
Les experts estiment enfin que les informations recueillies ces
dernières semaines tendent à confirmer leur thèse selon laquelle « le
gouvernement rwandais, avec l’Ouganda, a créé le M23, et qu’il l’a équipé,
entraîné, conseillé, renforcé et commandé la rébellion.
Les experts de
l’ONU persistent et signent
Dans un document de 44 pages remis aux
membres du Conseil de sécurité le 12 octobre 2012, le groupe d’expert (GoE)
chargé de surveiller l’application des sanctions de l’ONU en République
démocratique du Congo réaffirme et détaille les accusations portées à l’encontre
du Rwanda et de l’Ouganda dans leur rapport préliminaire du mois de
juin.
« Le gouvernement du Rwanda continue de violer l’embargo sur les
armes en apportant un soutien militaire direct aux rebelles du M23, en
facilitant leur recrutement, en encourageant et facilitant les désertions au
sein des FARDC [armée congolaise, NDR], ainsi qu’en fournissant des armes, des
munitions, des renseignements et des conseils politiques ».
En dépit des
efforts diplomatiques et des déclarations d’intention, le GoE constate que «
grâce au soutien des forces armées rwandaises et ougandaises », le M23 (dont les
effectifs sont estimés à 1.250 hommes), a continué sa progression au cours de
l’été dans l’Est de la RDC.
Le rapport évoque une « série d’attaques » au
cours du mois de juillet 2012 dans le territoire du Rutshuru et parle d’une «
intervention directe des forces spéciales rwandaises » pour aider à prendre la
ville de Kiwanja. « Les forces armées rwandaises ont armé les rebelles, facilité
l’évacuation des blessés vers le Rwanda et partagé des équipements de
communication avec le M23 ».
Les armes livrées par le Rwanda et l’Ouganda
comprennent, note le GoE, des mitrailleuses lourdes de 12,7 mm, des mortiers de
60 mm, 91 mm et 120 mm ainsi que des roquettes anti-char et des moyens
anti-aériens. Si le soutien de l’Ouganda est « d’une intensité moindre que le
Rwanda », les auteurs observent que Kampala a permis au groupe rebelle d’opérer
librement sur son territoire et d’améliorer ses relations
extérieures.
Les experts établissent un lien direct entre les rebelles du
M23 et le commandement militaire rwandais. La chaîne de commandement du M23
comprend, selon eux, le général mutin congolais Bosco Ntaganda qualifié de «
plus haut commandant rebelle sur le terrain » et remonte ensuite jusqu’au
ministre rwandais de la Défense, James Kabarabe, chef « de facto » de la
rébellion.
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