(La Libre 24/10/2012)
M. Matata a rappelé qu’une loi instaurant la TVA était d’application depuis début 2012. Que les autorités congolaises procèdent en ce moment au "remodelage" du monde minier, élaboré en 2003.
Le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, est à Bruxelles pour une semaine de première visite officielle congolaise depuis le scandale causé par les élections présidentielle et législative de novembre 2011, jugées "non crédibles " par les observateurs internationaux.
Le chef du gouvernement congolais s’est entretenu avec le commissaire européen au Développement, Andris Pielbags, et le président du Conseil, Herman Van Rompuy, qui l’a "encouragé" à "procéder rapidement aux réformes nécessaires visant à ancrer l’Etat de droit et la démocratie" au Congo, "tout particulièrement en matière de réforme du secteur de sécurité et concernant le processus électoral".
M. Matata a assuré lundi que "du point de vue du chef de l’Etat, la démocratie est en route" au Congo. Il venait de rencontrer Didier Reynders, le ministre des Affaires étrangères; les deux hommes étudient la possibilité d’établir une commission mixte belgo-congolaise "réservée essentiellement aux questions économiques" et à encourager les investissements belges au Congo.
Logiquement lorsque, mardi, le Premier ministre congolais a rencontré le monde des affaires, à l’invitation de la Chambre de Commerce belgo-luxembourgeoise-africaine (qui a annoncé une mission économique au Congo du 9 au 15 décembre) et du Cercle royal africain et de l’Outremer (1), c’est le mot "rassurer" qui est revenu le plus souvent sur ses lèvres. Il s’est donc efforcé de présenter les réussites du régime en matière de stabilité.
Ainsi, la lutte contre la dollarisation a permis que "le franc congolais soit aujourd’hui en train de se rétablir" : à 923 pour un dollar début 2010, il est à 919, a souligné l’ex-ministre des Finances, ajoutant que cette stabilité est le résultat de "la rigueur dans la gestion de la chose publique". Affirmant que le gouvernement avait mené une "lutte sans merci contre la corruption", M. Matata a précisé que le projet de budget déposé la semaine dernière à l’Assemblée était en "croissance très faible" en raison de son désir d’être "réaliste", les financements extérieurs constituant 40 % du budget 2012 n’étant "réalisés qu’à 13 % en septembre" dernier.
M. Matata a encore annoncé un taux d’inflation pour 2012 de "moins de 3 %", soit l’équivalent de "1976". "On est en train de remettre l’économie sur la trajectoire des fondamentaux", a-t-il assuré.
Bien qu’attendant un taux de croissance de 7,2 % cette année, M. Matata a admis que le Congo restait parmi les plus mal classés de l’échelle "Doing Business" de la Banque mondiale. Le président Kabila a donc - avec deux ans et demi de retard - "autorisé l’accès du Congo à l’Ohada", l’organisation pour l’harmonisation du droit des affaires, ce qui permettra aux conflits survenant au Congo d’être jugés par des cours neutres. "C’est une sécurité juridique importante pour vous", a souligné le Premier ministre congolais.
Il a aussi annoncé qu’un décret était presque prêt pour instituer un "guichet unique permettant de créer une entreprise en trois jours ", tandis que des mesures "ont été adoptées pour supprimer des taxes illégales et illicites".
M. Matata a rappelé qu’une loi instaurant la TVA était d’application depuis début 2012. Que les autorités congolaises procèdent en ce moment au "remodelage" du monde minier, élaboré en 2003. Qu’un nouveau code sur les marchés publics est entré en vigueur "et le gouvernement s’efforce à ce que les marchés publics soient passés dans la transparence". Que la récente loi agricole - qui inquiète les exploitants étrangers parce qu’elle prévoit qu’un an après son entrée en vigueur, soit juin 2013, les exploitations doivent être possédées à 51 % par des Congolais - voit "certains de ses articles" être "rediscutés en ce moment" afin que ce texte soit "attractif pour les investisseurs" extérieurs.
M. Matata annonce également des progrès dans le transport : "Un effort considérable a été lancé pour que, d’ici deux ans, on puisse circuler dans tout le pays", notamment "de Kinshasa à Lubumbashi et à Kisangani en véhicule".
MFC
Mis en ligne le 24/10/2012
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