lundi 17 décembre 2012

Pourquoi le Conflit de la Plaine de Ruzizi au Sud-Kivu est une bombe à retardement

 
L’insécurité qui prévaut actuellement dans la Plaine de la Ruzizi en territoire d’Uvira au Sud-Kivu, est une bombe à retardement qui risque d’exploser sur presque toute l’étendue du pays comme ce fut le cas en 1963 et 1996, et servir de base arrière des pays voisins pour continuer à déstabiliser l’Est de la RDC.
 
La gestion de la Plaine de la Ruzizi se heurte toujours au problème de crise légitime du pouvoir coutumier depuis la période coloniale. Aujourd’hui, le problème perdure car au lieu de trouver une solution idéale pour résoudre d’une manière durable le conflit récurent lié à la gestion de cette entité et la cohabitation pacifique de ses populations, le régime de Kinshasa veut imposer un pouvoir coutumier farouchement contesté par le peuple.
Dans tous les pays du monde, quand il y a contestation du pouvoir, on passe aux élections. La constitution congolaise ne dit pas le contraire et juridiquement cette entité administrative ne sera pas le premier secteur en RDC où la constitution le prévoit. Pour la cohésion et la paix durable, quoi de plus démocratique qu’accorder à la population l’opportunité de se choisir démocratiquement ses dirigeants au niveau local ?
 
Force est de constater que le pouvoir a choisi d’utiliser les notables politiciens venus de Kinshasa pour signer un pacte de la paix comme résolution au problème alors que ces derniers ne vivent pas les réalités quotidiennes du terrain. Pour imposer ce pacte, une police spéciale importée de Kinshasa est actuellement stationnée dans la Plaine de la Ruzizi. Mais le récent blocage de la Route Nationale No.5 reliant Uvira à Bukavu (le chef-lieu de la province) par la population en colère pendant presque une semaine, montre à suffisance les limites de cette police dans l'accomplissement de sa mission.   
 
Aujourd'hui, cette plaine de la Ruzizi est devenue le théâtre des multiples vols à mains armées, des embuscades des véhicules, des arrestations arbitraires des paisibles innocents civils et toute autre forme d’insécurité qui cause des pertes en vies humaines chaque semaine au su et au vue de l’autorité provinciale et nationale.  
 
Au regard des multiples conflits qui fragilisent l’Etat congolais, le Parti National pour la Réforme (PNR) recommande de: 
 
• Accélérer la mise en place de la décentralisation pour créer des entités décentralisées dans ce territoire en y érigeant des villes, communes et secteurs.
 
• Changer le statut juridique de la plaine de la Ruzizi en Collectivité-Secteur ou Commune Rurale lors de l’application de la nouvelle loi sur la décentralisation pour une cohabitation pacifique des populations hétérogènes habitant cette entité.  
 
• Développer les stratégies pour mettre fin à la guerre qui menace l’unité nationale. Sans sous-estimer les efforts diplomatiques et politiques, il sied de noter que la paix durable en RDC ne viendra jamais du stylo. Perdre une bataille ne signifie pas perdre la guerre.
 
• Réformer la CENI sans tarder et accélérer le programme des élections provinciales et locales.
 
Faire le contraire serait une façon de pérenniser l’insécurité qui règne à l’Est du Congo car les solutions de facette ne résolvent pas le problème de fond posé par la population et ne servent qu’à perdurer le problème. Entretenir ce conflit est plus dangereux pour la paix dans la région et constitue une bombe à retardement dont on déplorera ses conséquences plutard!!
Ensemble la Reforme est possible en RDC.
Delphin KYUBWA

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