vendredi 15 juin 2012

Porte-parole de l’Opposition / Udps : la trahison plane !

ACTUALITÉ
 
(La Prospérité 15/06/2012)


Des forts soupçons de trahison et même de corruption planent autour de la désignation du Porte-parole de l’Opposition. L’Udps, la fille aînée de l’Opposition, en serait sérieusement affectée. Ces folles rumeurs, si jamais elles se confirmaient, porteraient un discrédit périlleux aux Udpsiens ayant opté pour le mandat parlementaire, au Palais du Peuple. L’alerte aurait été donnée par le point de presse qu’a tenu le Député Serge Mayamba, l’élu de la circonscription électorale de la Tshangu pour le compte de l’Udps, au siège du Mouvement pour la République. Un point de presse dont les objectifs seraient contraires à la volonté du caucus Udps et Alliés des FAC qui s’apprêtent, justement, à investir leur candidat au poste de porte-parole. Les interventions de l’Honorable André Kavula Paluku et du SG Shabani Lukoo seraient suffisamment exploitées pour affaiblir le candidat du caucus Udps et Alliés. Ce jeu fait le lit des adversaires qui, également, y sont pour beaucoup dans ce qui se passe, positionnement oblige. A tout prendre, la RDC ne doit pas constamment réinventer la roue. Dans tous les pays où la loi a institué légalement un poste de chef de l’opposition, cela n’entraîne pas une bataille épique entre les différents partis de l’opposition, mais revient de droit au premier d’entre eux, celui qui a recueilli le plus grand nombre des Députés à la Chambre basse, même si la loi ne le dit pas expressément. Les opposants doivent simplement faire preuve de ce bon sens démocratique qui distingue les élites mûres pour la démocratie de celles végétatives et alimentaires. Il s’observe une forte agitation au sein de l’Opposition Congolaise, à l’approche de la désignation du porte-parole. Mais, de façon particulière, au sein de l’Udps. Curieux tout de même. Alors que dans d’autres groupes parlementaires, LDC ; MLC et Alliés, voire UNC et Alliés, c’est manifestement la sérénité. Le problème, le vrai, ce qu’il y a des fortes rumeurs de trahison et même de corruption qui, si elles se confirmaient, porteraient un discrédit périlleux aux Udpsiens ayant opté pour le mandat parlementaire. D’ailleurs, cela donnerait raison à ceux qui crient à longueur des journées qu’ils sont allés au Palais du Peuple, au nom et pour leur propre compte. L’alerte aurait été donnée par le point de presse qu’a tenu le Député Serge Mayamba, l’élu de la circonscription électorale de la Tshangu pour le compte de l’Udps, au siège du Mouvement pour la République, parti cher à l’Honorable Clément Kanku. Ce point de presse de l’Honorable Mayamba, connu pour ses préférences à Kamerhe, a mis la puce à l’oreille de ses collègues du caucus Udps et Alliés des FAC qui s’apprêtaient, justement, à investir leur candidat au poste de porte-parole. Dans les mêmes milieux proches de l’Udps, l’on cite également un autre Député, André Kavula Paluku Bwana Mbula qui, lui, userait d’un autre subterfuge mais dont la finalité demeure la même, à savoir : fragiliser le candidat du caucus Udps, Samy Badibanga. En effet, dans une interview réalisée en début de la semaine, l’Honorable Paluku affirme que quiconque parmi les élus de l’Udps se présenterait candidat, sera considéré comme un traître, estimant que ce poste devant revenir à Etienne Tshisekedi qui, lui, est pourtant le leader incontesté de toute l’opposition, quand bien même, il n’a pas besoin d’être son Porte-parole. Un raisonnement qui fait rire ses collègues pour la bonne et simple raison que ce Député là, faisant fi au mot d’ordre du parti, avait présenté sa candidature au poste de deuxième Vice-Président de l’Assemblée Nationale. Comment un tel homme peut-il parler aujourd’hui de trahison ? S’interroge-t-on dans le caucus Udps. Les déclarations de Jacquemain Shabani exploitées à dessein Ceux qui connaissent la position officielle de Limeté sur ce qui se passe à la Chambre basse du Parlement ont poussé, par médias interposés, le Secrétaire Général de l’Udps, M. Shabani Lukoo, à se prononcer sur cette question de porte-parole de l’Opposition. Ses réponses seraient soigneusement enregistrées, polycopiées et trafiquées dans certaines chancelleries, pour dire que l’Udps n’était pas du tout concernée par cette affaire de désignation du porte-parole. Il importe simplement de respecter l’ordre d’arrivée Quand est-ce que les Congolais respecteront leurs textes ? Pourquoi n’honore-t-on pas l’ordre d’arrivée, pourquoi ne confie-t-on pas seulement ce poste à un Député de l’Udps ? Autant de questions qui ne cessent de se bousculer dans les têtes des maints observateurs. Et, pourtant, si le MLC s’en était venté en 2006, c’était tout à fait logique. Le parti de Bemba fut la première force politique de l’Opposition au sein du Parlement Congolais. Même là, le MLC a fait rater à l’opposition ce poste, pour des raisons évidentes. La RDC ne doit constamment réinventer la roue A tout prendre, la RDC ne doit pas constamment réinventer la roue. Le premier pays au monde à avoir institué légalement un poste de chef de l’opposition officielle est le Royaume uni, en 1807. Il a été suivi par de nombreux autres pays tels que le Canada (qui applique la même règle au sein de ses parlements provinciaux), l’Inde, la Nouvelle-Zélande, ou, plus près de nous, l’Afrique du Sud, depuis 1909. Dans tous ces pays, ce poste n’entraîne pas une bataille épique entre les différents partis de l’opposition, mais revient de droit au premier d’entre eux, celui qui a recueilli le plus grand nombre des Députés à la Chambre basse, même si la loi ne le dit pas expressément. Les opposants font simplement preuve de ce bon sens démocratique qui distingue les élites mûres pour la démocratie de celles, végétatives et alimentaires, incapables de s’élever au niveau de simples homos doubles sapiens. Ainsi, au Royaume Uni, ce poste est occupé par Ed Milliband, le chef du Parti travailliste. C’est le cas aussi au Canada avec Thomas Mulcair du Nouveau parti démocratique (NPD). Mais qu’arrive-t-il lorsque, comme c’est le cas en RDC, le chef national du plus grand parti d’opposition en nombre d’élus n’est pas Député à l’Assemblée Nationale ? La réponse nous est donnée par l’Afrique du Sud où l’actuel chef de l’opposition officielle est Mlle Lindiwe Mazibuko (présidente du groupe parlementaire de l’Alliance Démocratique à l’Assemblée Nationale). Le chef national de l’Alliance Démocratique est Mme Helen Zille qui n’est pas membre de l’Assemblée Nationale mais, le Premier Ministre (l’équivalent de nos gouverneurs des provinces) du Cap-Occidental. Logique : l’Alliance Démocratique est le Premier Parti de l’opposition à l’Assemblée Nationale avec 67 Députés. Pourtant, cette Assemblée compte en son sein des fortes personnalités politiques, autrement plus expérimentées que la jeune Lindiwe Mazibuko qui, avec ses 32 ans, en est à son premier mandat ; GatchaMangusuthu Buthelezi (83 ans, ancien chef de Boutoustant depuis les années 1970, ancien Ministre des Affaires Intérieures pendant 10 ans sous Mandela et Mbeki, mais son parti, l’Inkatha, ne dispose que de 18 sièges), ainsi que Mossiuoa « Terror » Lekota (64 ans, transfuge de l’ANC, ancien gouverneur du Free State, Ministre de la Défense, et Président du Sénat, mais son parti vient en deuxième position dans l’opposition avec 30 élus). Aucun de ces leaders n’est venu évoquer un prétendu profil, ni une soi-disante expérience qui l’avantagerait, car ce n’est pas de cela dont il s’agit. Il importe, par contre, de respecter simplement l’ordre d’arrivée, en vertu du verdict des urnes. Telle est la décision du peuple. Un point, c’est tout.

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